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L'Eglise : Vie de l'Eglise / Pays : Allemagne

Le synode montrera que le nom du pape a été instrumentalisé au service d’un programme politique

Benoît-et-moi publie la traduction de l'intervention de Mgr Oster, mentionnée récemment. Extraits :

"[…] Tout discours sur les valeurs me fait dès lors l’effet d’un emballage, inspiré par de bonnes intentions, mais qui n’est en définitive qu’un masque, car son argumentation n’atteint pas le cœur du problème. Si donc, sur base des « valeurs », il faut organiser des célébrations liturgiques de bénédiction pour des relations de toute nature qui ne relèvent pas du mariage sacramentel, se pose à mes yeux la question : pourquoi en fait seulement pour deux ? Si, par exemple, trois personnes ou même plus, du même sexe ou de sexe différent, partagent le même lit et, d’autre part, veulent construire ensemble un cadre de confiance et de sollicitude pour des enfants, pourquoi ne pas bénir aussi cette union ? N’y vit-on pas aussi des « valeurs » ? Et comment justifier, sur la base des valeurs, que le « cadre garanti » doive être intégré, selon le ZdK, dans la sexualité vécue, qu’il doive être garanti seulement par des personnes au nombre de deux exactement , quel que soit leur sexe, et ne puisse pas l’être aussi par plus de deux personnes si elles s’entendent bien sur le plan sexuel et sur tous les autres ?

Par cet exemple nous voyons que le critère de telles « valeurs » ne permet pas de justifier avec assurance que la bénédiction concerne exclusivement les relations à deux, quelle qu’en soit la constellation. Nous voyons par conséquent aussi qu’avec le critère « valeurs » nous nous préparons, je pense, d’énormes problèmes, surtout qu’il faut à nouveau élaborer des critères pour définir ce qui, exactement, est une « valeur » et pourquoi.

Mais la foi et l’Ecriture ne se basent pas d’abord sur des valeurs mais sur la révélation, sur le Christ lui-même. Il n’est pas une « valeur » mais le Verbe de Dieu lui-même; celui qui, en personne, aime les hommes, les touche, les libère et les rend capables d’une autre vie et, surtout, d’un amour et d’une fidélité que l’homme n’a pas par lui-même mais qu’il reçoit de Lui. Mais si c’est Jésus lui-même le « critère » et si nous avons en outre, par l’Ecriture, la tradition et le magistère, une connaissance assurée de sa volonté en ce domaine (voir par exemple I Co 7, 10-11), alors, beaucoup plus que d’un appel aux valeurs, j’ai besoin d’une explication : comment justifier de manière concluante pourquoi, sur ces points cruciaux, la volonté de Jésus en matière de mariage et de sexualité devrait avoir changé après 2000 ans.

De même les « signes des temps » tant invoqués ne constituent pas, de mon point de vue, une réponse à ces questions. Car à nouveau : qui établit ce que seraient ces signes et pourquoi précisément dans ce domaine ils devraient produire maintenant quelque chose de neuf ? […]

Et le recours perpétuel au pape François pour soutenir ce nouveau programme ne justifie nullement un changement de cours aussi dramatique. Le pape a fait envoyer un questionnaire sur ces thèmes et convoqué un synode où l’on débattra ouvertement de l’Evangile de la famille. Magnifique ! Et oui, on peut et on doit discuter. C’est bien. Je ne vois toutefois jusqu’ici aucune déclaration officielle du pape ou du magistère qui s’approcherait seulement un peu des revendications du ZdK formulées plus haut. Selon toute probabilité, le prochain synode montrera que le nom et le programme du pape François ont été instrumentalisés au service du programme politique, et certes pas biblique, du ZdK. Il me semble significatif à cet égard que, dans le catalogue de revendications du ZdK et de leurs justifications, les arguments bibliques ne soient pour ainsi dire plus mentionnés.

Les évêques allemands ont tout récemment adopté une nouvelle version de leur charte pour les collaborateurs et collaboratrices de l’Eglise. Même dans la nouvelle version, la dissolution d’une union civile, irrecevable d’un point de vue canonique, et la contraction d’une union légalisée entre catholiques est considérée comme « un manquement grave à l’obligation de loyauté » envers l’Eglise-employeur. Je me demande dès lors comment le ZdK concilie ses revendications explicites d’une bénédiction et de célébrations liturgiques de telles unions avec la loyauté envers les évêques et le magistère qui leur est confié . Le fait en tout cas que beaucoup de catholiques, après un texte comme celui-ci, ne se sentent aujourd’hui plus représentés par le ZdK n’est pas à reprocher d’abord à ces catholiques. Et si d’aucuns déplorent aujourd’hui dans l’Eglise des tendances à la division, celles-ci me paraissent justement être provoquées par le genre de décisions exposées ci-dessus. […]

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