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Pays : Liban

Le pouvoir de nuisance du Hezbollah

Dans l'Homme nouveau, Alain Chevalérias traite l'actualité libanaise :

H "Le 12 janvier, les onze ministres, dont dix membres du Hezbollah ou alliés de ce parti, se retiraient du gouvernement libanais. Le gouvernement tombait. Il faut savoir que le fonctionnement politique du Liban est un paradoxe permanent. Les trois plus grandes communautés, sunnites, chiites et chrétiens maronites, respectant un pacte national, se partagent les portefeuilles de ministres. Bien qu’appartenant à une alliance qui a perdu les élections, le Hezbollah s’est réclamé de ce pacte, pour siéger au gouvernement au nom des chiites.

L Ce n’est pas la seule bizarrerie. Toutes les milices qui occupaient le terrain pendant la guerre civile (de 1975 à 1990) ont été dissoutes. Sauf le Hezbollah qui, sur décision de la Syrie quand elle contrôlait encore le Liban, s’est vu élevé au rang de « Résistance », en l’occurrence contre Israël. Du jamais vu, dans un pays qui dispose d’une armée nationale pour défendre son territoire. Ainsi voit-on le Parti de Dieu capable de déstabiliser le Liban à la fois par le jeu politique et par celui des armes. Cette fois, il a eu recours à la politique. Mais on le sait fourbissant ses armes.

[…] au lendemain de l’assassinat de Rafic Hariri, en février 2005, les Nations unies ont mis sur pied le Tribunal spécial pour le Liban ou TSL. Sa mission consiste à mener une enquête, pour traduire en justice les auteurs de l’attentat. En mai 2009, le Hezbollah est piqué, quand l’hebdomadaire allemand Der Spiegel publie un article affirmant que, pour le TSL, le Parti de Dieu est un organisateur possible de l’assassinat de Rafic Hariri. Le parti chiite fit d’abord le gros dos, mais, prenant la mesure de la menace, le 16 juillet dernier, au cours d’un discours public, son chef, Hassan Nasrallah, attaquait le Tribunal des Nations unies et le déclarait illégitime. […]

Cependant, le 29 juillet, acculé, par la voix de Hussein Hajj Hassan, «son» ministre de l’Agriculture, le Hezbollah avertissait : «Si l’acte d’accusation, dans l’affaire Hariri, pointe du doigt des membres du Hezbollah ou insinue même qu’ils pourraient être impliqués dans l’attentat du 14 février (2005), le pays sera entraîné sur la voie de troubles et vers une situation difficile». C’était la menace de la reprise de la guerre civile si Saad Hariri, Premier ministre et fils du défunt Rafic, ne dénonçait pas la prétendue «illégalité du TSL». Les partisans du Hezbollah savent son existence menacée. Les autres, ceux qui voudraient un retour à un semblant de légalité au Liban, comprennent l’épreuve de force inévitable. Les deux camps ont engagé la partie de bras de fer."

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