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France : Politique en France

Le pass vaccinal, passeport pour le transhumanisme ?

Le pass vaccinal, passeport pour le transhumanisme ?

Lu sur Alliance pour la France :

L’immense mérite du pass vaccinal est de mettre à jour l’inanité de la politique sanitaire entreprise depuis bientôt deux ans et, au-delà, d’expliciter la supercherie d’une ingénierie politique aux ressorts désormais bien huilés.

A l’issue d’un conseil de défense sanitaire, le Premier ministre Castex a annoncé que le pass sanitaire allait être transformé en pass vaccinal à compter de fin janvier 2022. Le pass sanitaire offrait trois possibilités pour monnayer notre « liberté » : un schéma vaccinal complet, la preuve matérielle que le Covid avait été contracté ou un test PCR ou antigénique négatif valide 72 heures. Le pass vaccinal prévu conditionnerait l’accès aux bars, aux restaurants, aux cinémas, lieux de culture, hôpitaux et EHPAD et serait exigible pour les longs trajets (avion, bus ou train) sur présentation exclusive d’un schéma vaccinal complet (3 doses aujourd’hui et certainement un abonnement vaccinal demain…). Pour les entreprises, il serait question de s’en tenir à un pass sanitaire ci-dessus évoqué, ce qui reviendrait à créer un système de double pass comme en Italie : un super pass sanitaire, exclusivement vaccinal et un pass sanitaire aux caractéristiques précitées, une orfèvrerie technocratique de plus dont Davos-France a le secret.

L’intention est claire. Il ne s’agit aucunement de tracer et de circonscrire la propagation de la maladie puisque les tests ou l’immunité consécutive au Covid en sont les meilleures garanties. Non. Il faut « étendre au maximum la vaccination », mettre une pression forte sur les non-vaccinés qui non seulement sont officiellement tenus pour responsables de l’échec vaccinal patent aujourd’hui (cf. le Doctothon) mais de surcroît sont les boucs-émissaires tout trouvés d’une politique dite « sanitaire » qui n’a plus rien à voir avec la santé. Le sordide Véran, ministre de la technocratie vacciniste (ex-Santé) avoue même dans un mélange incroyable de naïveté et de cynisme : « Le pass vaccinal est une forme déguisée de l’obligation vaccinale ». Classiquement, dans une politique inspirée par le machavélisme, le Prince pouvait dissimuler mais au moins mimait-il le souci de l’intérêt public. Ici, rien de tout cela. Le ministre fait œuvre de dissimulation et dit qu’il dissimule. Il ouvre, ce faisant, les coulisses du sinistre théâtre sanitaire qui se joue aujourd’hui. L’empressement des autorités, le découplage évident vaccination / santé, le resserrement des délais de rappel (4 mois aujourd’hui) qui prépare un abonnement vaccinal quadrimestriel comme le dit Alexandra Henrion-Caude, tout conduit à voir dans cette vaccination une stratégie qui n’est plus sanitaire.

Il s’agit tout d’abord d’une stratégie de marché. Les sociétés pharmaceutiques (Pfizer, Moderna) constituent une offre et les partenariats publics-privés prônés par Klaus Schwab dans Covid-19, la Grande réinitialisation confèrent aux autorités publiques un rôle bien précis : ajuster la demande à l’offre, être des facilitateurs dans l’écoulement des stocks, créer politiquement et juridiquement des externalités positives, un peu comme les pays du Pacte de Varsovie à l’ère soviétique.  Dès avril 2021, Ursula Von der Leyen est tout heureuse d’annoncer un contrat en vue d’acheter 1,8 milliard de doses de vaccins à BioNTech-Pfizer jusqu’en 2023 (pour 447 millions d’habitants !), doses destinées à « s’adapter aux nouveaux variants du coronavirus » mais aussi de « vacciner enfants et adolescents » (Le Figaro, 8 mai 2021). Dans la foulée, les entreprises pharmaceutiques Pfizer et Moderna, sûres de leur situation quasi-monopolistique sur ce « marché Covid-19 », n’ont pas hésité à augmenter le prix de leurs vaccins (de 15,5 € à 19,5 € la dose soit une augmentation de près de 25% pour Pfizer !). La stratégie d’élargissement de la cible client est prévue, on le voit, depuis longtemps. L’image d’Ursula von der Leyen remettant en novembre 2021 un « leadership award » au CEO de Pfizer, Albert Bourla a révélé aux yeux du monde cette collusion d’intérêts entre pouvoirs publics et puissances privées. Pour créer ces externalités positives, les instruments aux mains des puissances publiques sont variés et la France en a utilisé tous les leviers : pédagogie, incitation, pression par le pass sanitaire, pure coercition par le pass vaccinal afin de résoudre un problème désormais économique :  l’inélasticité de la demande en raison de l’inflexibilité des derniers bastions de résistance…

Si Klaus Schwab a tant insisté sur le caractère décisif des partenariats publics-privés, c’est parce qu’Etats, cabinet de conseil comme McKinsey & Company et grands groupes industriels travaillent désormais de concert pour se servir dans un partage de compétences et une division internationale des influences et du travail, manifestement bien rôdée. C’est l’ère de l’impolitique, le « temps de l’Etat-entreprise » comme l’a écrit Pierre Musso en 2017.

Mais, ne restons pas rivés sur cette collusion d’intérêts, sur le « Big Pharma », dont parle Philippe de Villiers dans le Jour d’après. Le contexte de ce pass vaccinal demeure le Big Data, le projet du Great Reset, le grand absent de la campagne 2022 et qui est pourtant le phénomène structurant et menaçant en ce début du XXIème siècle. La vaccination est d’abord la généralisation du traçage et du contrôle des populations. En générant un QR Code, elle va permettre de transformer tout homme en donnée et d’inscrire son existence dans un réseau numérique, ouvrant ainsi  la voie à une surveillance potentielle de ses déplacements, de sa situation sanitaire, utilisable par les banques, les assurances ou toute autre institution publique. C’est l’amorce d’une identité numérique, comme si l’identité physique, biologique n’était plus qu’infra-humaine. On a bien vu qu’en dehors de l’attitude tyrannique des gouvernements, l’existence du pass sanitaire créait une double citoyenneté et une sociabilité nouvelle, le QR Code étant un signe distinctif de reconnaissance et d’appartenance. Le non-vacciné n’est qu’un zoon politikon et cela ne suffit plus. Il faut être désormais un zoon numerikon, l’identité d’avenir, du jour d’après. C’est l’amitié politique constitutive de toute société qui est remise en cause par cette division orchestrée et tactique de la société : la cité n’est plus une « famille de familles ». C’est un agrégat d’individus, de points lumineux, désormais géolocalisables et contrôlables à souhait. Philippe de Villiers dans le Jour d’après (chapitre XIV « Le secret ultime de la Réinitialisation ») nous dit dès mars 2021 : « L’identité numérique est en fait un alibi pour accroître via la nouvelle Tchéka numérique, non seulement la manne financière des Big Tech (…) mais aussi le contrôle social des populations – avec à terme, la possibilités, pour les pouvoirs publics et les entreprises privées, d’imposer la présentation du certificat vaccinal  ou immunitaire pour avoir accès à un avion, au restaurant, au cinéma, aux centres commerciaux, voire à des prestations sociales, pourquoi pas à l’inscription scolaire ? » (p.180). Les gouvernements occidentaux, pour amorcer une politique de contrôle sur les citoyens, les divisent en orchestrant leur inimitié, suscitent une tension palpable au sein de la cité, dans les cercles d’amis, parfois même au sein des familles.

On ne peut découpler cette course vaccinale du contexte biotechnologique dans lequel nous sommes, malgré nous, déjà immergés. Philippe de Villiers cite dans le Jour d’après un ingénieur français, Philippe Guillemant qui déroule le processus de la Grande réinitialisation et ses effets anthropologiques attendus : « Ceux qui sont pour l’obligation du port du masque sous-estiment grandement le fait que le masquage est un prélude à la vaccination, qui est elle-même un prélude à l’identification numérique puis au traçage humain qui s’ensuivra naturellement, avant de nous conduire en très peu de temps à l’ère transhumaniste, introduite par l’analyse en temps réel de tous nos gestes, actes, déplacements et rencontres par des programmes, qui sont ma spécialité. Or, cette perspective est à mes yeux bien plus grave que n’importe quelle bombe atomique ou guerre mondiale ». Or, cet agenda transhumaniste, qui est le cœur du « Great Narrative » évoqué par Klaus Schwab en novembre 2021, a déjà commencé. Liliane Held-Khawam, très vigilante sur ses questions, évoque, dans un article récent de son site, le lancement d’un appel à projets « sans limite budgétaire » en Espagne pour réunir médecins, ingénieurs et entreprises dans un laboratoire (SpainNeuroTech) développant de nouvelles neurotechnologies. L’objectif est d’élaborer de nouvelles technologies permettant de créer une interface cerveau-machine, à la fois pour lire l’activité cérébrale mais aussi pour l’écrire. Elle évoque en outre l’Internet des Nano-objets reposant sur un nanoréseau intracorporel dans lequel l’oxyde de graphène aurait un rôle essentiel. Ces projets, en cours ou en mode exploratoire, s’inscrivent clairement dans la perspective de l’ « homme augmenté », ce grand récit mettant en scène la reconfiguration de l’homme par une science prométhéenne. Il y a, en définitive, deux récits sur la question, à la fois concurrents et complémentaires, aussi publics l’un que l’autre : l’un, adressé à la masse, « tous vaccinés, tous protégés », reposant sur une mystique de la science pouvant éradiquer, par un vaccin, le coronavirus. Les faits sont têtus et désavouent continûment ce mythe. L’autre, développé dans les cercles des élites, qui considère que l’homme est obsolescent et que la science doit, dans une geste révolutionnaire, le transformer, l’améliorer, remodeler sa nature. C’est cela qui se joue dans le pass vaccinal. Occulter cet arrière-plan technologique, la fameuse 4ème Révolution industrielle de Klaus Schwab, nous condamne à ne pas voir ce qui ce passe pourtant déjà sous nos yeux.

Tout candidat à la présidentielle qui n’accepterait pas d’intégrer cette problématique fondamentale nous préparerait, je le crains, « un quinquennat pour rien », un de plus. Il faut tout simplement être à la hauteur !

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