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Pays : Italie

Le pape a appelé l’écrivain mourant Mario Palmaro

Mario Palmaro est un écrivain catholique de sensibilité traditionaliste, gravement malade, à qui le pape a téléphoné ces jours-ci. Ces dernières années, il avait plaidé en faveur d'une reconnaissance de la FSSPX, dont il n'était pas particulièrement proche. Il déclare dans un entretien traduit par Benoît-et-moi :

«Oui, c'est vrai. J'ai reçu l'appel téléphonique du pape. C'est arrivé il y a deux semaines, le 1er Novembre, jour de la Toussaint. Mais naturellement, j'ai gardé cela pour moi. Personne n'était censé être au courant, c'était une conversation d'une nature tout à fait privée. Mais les agences en ont parlé » […]  «Le pape François m'a dit qu'il était très proche de moi, ayant appris mon état de santé, et ma grave maladie, et j'ai remarqué clairement sa profonde empathie, l'attention à la personne en tant que telle, au-delà des idées et des opinions, alors que je traverse un temps d'épreuve et de souffrance». «J'ai été étonné, stupéfait, et surtout ému: pour moi, en tant que catholique, ce que je vivais était l'une des plus belles expériences de ma vie; mais je me sentais le devoir de rappeler au pape que j'avais, avec Gnocchi, exprimé des critiques spécifiques concernant son travail, tandis que je lui renouvelais ma fidélité totale [à lui] en tant que fils de l'Église. Le pape m'a à peine laissé finir ma phrase, en disant qu'il avait compris que ces critiques avaient été formulées avec amour, et combien c'était important pour lui de les recevoir…».

Dans un autre entretien Mario Palmaro déclarait :

"Bien que je n'en ai jamais fait partie, il y a quelques années, j'ai eu la chance de connaître de près la Fraternité Saint-Pie X, fondée par Mgr Marcel Lefebvre. En collaboration avec le journaliste Alessandro Gnocchi, nous avons décidé d'aller voir ce monde de nos propres yeux, et de le raconter dans deux livres et dans plusieurs articles. Je dois dire que beaucoup de préjugés que j'avais au fond de moi se sont révélées infondée: j'ai rencontré beaucoup de bons prêtres, des frères et des sœurs dédiés à une sérieuse expérience de vie catholique, dotés d'une humanité cordiale et ouverte, et j'ai été très favorablement impressionné par la personne de Mgr Bernard Fellay, l'évêque qui dirige la FSSPX, un homme bon et de grande foi. Nous avons découvert un monde de laïcs et de prêtres qui prient chaque jour pour le pape, tout en assumant une position résolument critique en particulier sur la liturgie, sur la liberté religieuse, l'œcuménisme. Nous avons vu beaucoup de jeunes, beaucoup de vocations religieuses, de nombreuses familles catholiques «normales» qui fréquentent la Fraternité. Les prêtres en soutane qui marchent dans les rues de Paris ou de Rome, sont arrêtés par des gens qui leur demandent réconfort et espoir.

Nous connaissons très bien le polymorphisme de l'Eglise dans le monde contemporain, c'est-à-dire le fait que se dire catholique aujourd'hui ne signifie pas suivre la même doctrine: l'hétérodoxie est très répandue, et il y a des religieuses, des prêtres, des évêques, des théologiens qui critiquent contestent ou nient ouvertement des pans de la doctrine catholique. En conséquence, nous nous sommes demandés: comment est-il possible que, dans l'Église, il y ait de la place pour tout le monde, sauf pour ces frères catholiques en tout, absolument fidèles à 20 des 21 conciles tenus dans l'histoire du catholicisme ? […] Depuis toujours, je soutiens que la FSSPX doit faire tout son possible pour sa régularisation canonique, mais j'ajoute que Rome doit offrir à Mgr Fellay et à ses fidèles des garanties de respect et de liberté, en particulier en ce qui concerne la célébration du vetus ordo et la doctrine généralement enseignée dans les séminaires de la Fraternité, qui est la doctrine catholique de toujours. […]

Le fait que le pape «plaise» aux gens est totalement sans intérêt dans la logique bimillénaire de l'Eglise : le Pape est le vicaire du Christ sur la terre, et doit plaire à Notre Seigneur. Cela signifie que l'exercice de son pouvoir n'est pas absolu, mais est subordonné à l'enseignement du Christ, qui se trouve dans l'Eglise catholique, dans sa tradition, et qui est alimenté par la vie de grâce à travers les sacrements. Alors, cela signifie que le pape lui-même est jugeable et criticable par le catholique, à condirtion que cela se passe dans la perspective de l'amour de la vérité, et que l'on utilise comme critère de référence la Tradition, le Magistère. Un pape qui contredirait en matière de foi et de morale, l'un de ses prédécesseurs, devrait certainement être critiqué. Nous devons nous méfier de la logique mondaine selon laquelle le pape se juge avec les critères démocratiques de la satisfaction de la majorité, ou de la tentation papolâtrique selon laquelle «le pape a toujours raison».

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