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L'Eglise : Foi / L'Eglise : Vie de l'Eglise

Le monde a besoin de la miséricorde

Le pape François a donc annoncé un « jubilé de la miséricorde » à partir du 8 décembre. Le cardinal Barbarin déclare dans La Croix :

"Parce que c’est ce dont le monde a besoin ! Pendant cette année, chacun est appelé à faire un travail sur lui-même, mais aussi l’Église qui est pleinement elle-même quand elle fait miséricorde. Mère Teresa ou sœur Emmanuelle ne sont-elles pas des icônes vivantes de cette Église qui, remplie de Jésus, va là où le monde souffre ?

Je pense enfin que la miséricorde est un thème majeur dans ce dialogue interreligieux. Les musulmans l’utilisent deux fois dès qu’ils prononcent le nom de Dieu. La miséricorde, c’est ce dont le monde a le plus besoin aujourd’hui : tous, chrétiens, juifs, musulmans, nous savons que Dieu nous fait miséricorde et nous demande d’en être les relais dans le monde. Lors d’une rencontre interreligieuse, j’avais choisi de méditer sur la phrase centrale du Magnificat : « Sa miséricorde s’étend d’âge en âge »… Pour moi, le Magnificat tout entier est un hymne à la miséricorde."

Sur la miséricorde, il peut être utile de (re)lire l'encyclique de saint Jean-Paul II qui y est consacrée, Dives in Misericordia, écrite en 1980. Extrait :

"La miséricorde, en tant que perfection du Dieu infini, est elle-même infinie. Infinie donc, et inépuisable, est la promptitude du Père à accueillir les fils prodigues qui reviennent à sa maison. Infinies sont aussi la promptitude et l'intensité du pardon qui jaillit continuellement de l'admirable valeur du sacrifice du Fils. Aucun péché de l'homme ne peut prévaloir sur cette force ni la limiter. Du côté de l'homme, seul peut la limiter le manque de bonne volonté, le manque de promptitude dans la conversion et la pénitence, c'est-à-dire l'obstination continuelle qui s'oppose à la grâce et à la vérité, spécialement face au témoignage de la croix et de la résurrection du Christ.

C'est pourquoi l'Eglise annonce la conversion et y appelle. La conversion à Dieu consiste toujours dans la découverte de sa miséricorde, c'est-à-dire de cet amour patient et doux comme l'est Dieu Créateur et Père: l'amour, auquel «le Dieu et Père de Notre Seigneur Jésus-Christ» est fidèle jusqu'à ses conséquences extrêmes dans l'histoire de l'alliance avec l'homme, jusqu'à la croix, à la mort et à la résurrection de son Fils. La conversion à Dieu est toujours le fruit du retour au Père riche en miséricorde.

Jésus-Christ nous a enseigné que l'homme non seulement reçoit et expérimente la miséricorde de Dieu, mais aussi qu'il est appelé à «faire miséricorde» aux autres: «Bienheureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde». Dans ces paroles, l'Eglise voit un appel à l'action, et elle s'efforce de pratiquer la miséricorde. Si toutes les béatitudes du Sermon sur la montagne indiquent la route de la conversion et du changement de vie, celle qui concerne les miséricordieux est, à cet égard, particulièrement parlante. L'homme parvient à l'amour miséricordieux de Dieu, à sa miséricorde, dans la mesure où lui-même se transforme intérieurement dans l'esprit d'un tel amour envers le prochain.

Ce processus authentiquement évangélique ne réalise pas seulement une transformation spirituelle une fois pour toutes, mais il est tout un style de vie, une caractéristique essentielle et continuelle de la vocation chrétienne. Il consiste dans la découverte constante et dans la mise en œuvre persévérante de l'amour en tant que force à la fois unifiante et élevante, en dépit de toutes les difficultés psychologiques ou sociales: il s'agit, en effet, d'un amour miséricordieux qui est par essence un amour créateur. L'amour miséricordieux, dans les rapports humains, n'est jamais un acte ou un processus unilatéral. Même dans les cas où tout semblerait indiquer qu'une seule partie donne et offre, et que l'autre ne fait que prendre et recevoir (par exemple dans le cas du médecin qui soigne, du maître qui enseigne, des parents qui élèvent et éduquent leurs enfants, du bienfaiteur qui secourt ceux qui sont dans le besoin), en réalité cependant, même celui qui donne en tire toujours avantage. De toute manière, il peut facilement se retrouver lui aussi dans la situation de celui qui reçoit, qui obtient un bienfait, qui rencontre l'amour miséricordieux, qui se trouve être objet de miséricorde."

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