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L'Eglise : L'Eglise en France

Le monde a besoin aujourd’hui de chrétiens qui s’engagent en politique

Le texte de l'homélie de Mgr. Marc Aillet à Notre-Dame de Chartres est désormais en ligne. Extrait :

A"[…] La politique, au sens noble du mot, si elle est recherche incessante d’un ordre social juste, si elle est orientée vers le bien commun, est une forme éminente de la charité. Comme l’ont dit tous les papes récents jusqu’à notre pape régnant, le pape François, et je sais bien la défiance et le désamour pour la chose publique, pour la politique, qui gagne aujourd’hui un nombre croissant de nos concitoyens à cause de la tentation de l’intérêt et du pouvoir qui traverse sans cesse avec ces affaires notre vie politique en France.

Et pourtant l’engagement politique fait partie intégrante de la mission des catholiques. La tâche qui vous est dévolue à vous particulièrement fidèles du Christ, laïcs, de l’animation chrétienne des réalités temporelles, de votre propre initiative et de façon autonome, comme le rappelle le concile Vatican II à la lumière de la foi et de l’enseignement de l’Eglise. Mais encore faut-il que cet engagement politique soit resitué par rapport à la primauté de Dieu dans la vie de l’homme.

C’était en effet le thème général de votre pèlerinage : « Au commencement Dieu créa le ciel et la terre ». Toute la vie et toute l’activité de l’homme doivent être rattachées à cette Vérité du commencement : la primauté de Dieu dans la vie de l’homme. N’est-ce pas ce sens que nous devons donner à cette parole de Jésus dans l’évangile : « Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu ». Parce que nous sommes marqués au plus intime de nous mêmes par l’effigie de Dieu. Nous qui avons été créés à l’image et à la ressemblance de Dieu, c’est le fondement même de la dignité humaine, nous appartenons davantage à Dieu qu’à César. Si le bien commun qui est confié dans la cité à César dont l’autorité est légitime et qui trouve son fondement ultime en Dieu même est une fin dernière, la fin dernière de la société humaine. Elle reste subordonnée à la fin dernière surnaturelle de tout homme qui est capable de Dieu et qui est fait pour Dieu. Le bien commun, qui n’est pas seulement la somme des biens particuliers, mais qui est le bien que tous peuvent rechercher en commun, parce que seul il peut garantir la dignité de toute personne humaine sans acception de personne à commencer par la plus petite, la plus faible, la plus fragile, a été définie par Saint Jean XXIII comme : « L’ensemble des conditions économiques, sociales, culturelles, morales, intellectuelles, spirituelles, qui permettent dans la société à tout homme sans exception de rechercher sa fin dernière surnaturelle ».

[…] Voyez chers frères et sœurs, si Romano Guardini, ce grand théologien allemand, auquel se référait si souvent notre pape émérite Benoît XVI, a pu dire : « L’Eglise se réveille dans les âmes, parce que l’Eglise c’est la vie de Dieu dans les âmes qui a été instaurée en nous par la grâce du Saint Esprit donnée à ceux qui croient au Christ. » On pourrait ajouter la politique, l’engagement politique se réveille et doit se réveiller dans la conscience. C’est pourquoi, j’ai été, chers frères et sœurs, très attentif l’an dernier à cette grande mobilisation de centaines de milliers de citoyens français dont de très nombreux jeunes et familles de la génération Jean Paul II, et vous en êtes, qui sont descendus dans la rue, non pas au nom de revendications catégorielles, mais pour promouvoir le bien commun et défendre le mariage et la famille, cellule de base de toute société humaine. Le mariage fondé sur l’union stable d’un homme et d’une femme, ouverts à la vie pour en garantir la filiation, c’est la Vérité du commencement. Au commencement où Dieu créa l’homme à son image, homme et femme, Il les créa. […]

Chers frères et sœurs, soyez des veilleurs. La politique se réveille dans la conscience purifiée, éclairée par la foi, formée par l’enseignement social de l’Eglise pour que cette conscience, qui d’instinct se tourne vers le bien et le bien commun de la société, qui est une vraie fin dernière de la cité des hommes soit affermie en vertus. Le monde a besoin aujourd’hui de chrétiens qui s’engagent en politique. Il a besoin d’hommes et de femmes vertueux. Il a besoin de saints pour restaurer la juste politique et permettre à tout homme de rechercher sa fin dernière, surnaturelle, qui est en Dieu."

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