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L'Eglise : Vie de l'Eglise

Le monastère Sainte Colette, une présence française à Assise

Le monastère Sainte Colette, une présence française à Assise

D’Antoine Bordier pour Le Salon beige :

Une dizaine de sœurs clarisses animent ce monastère qui vient de fêter ses 113 ans. Deux aspirantes discernent, actuellement, leur vocation. Malgré la Covid-19, les activités n’ont pas cessé. Bien au contraire, avec Carlo Acutis, ce jeune italien foudroyé par une leucémie à l’âge de 15 ans, qui vient d’être béatifié, le monastère ne désemplit pas. Rencontre avec sœur Thérèse-Myriam, la mère-abbesse.

Situé à 300 m à vol d’oiseau au-dessus de la Basilique Saint-François, dans un écrin de verdure qui surplombe la vallée, le monastère, détruit à 80% lors du tremblement de terre de 1997, est, à la fois, un havre de paix et de prières où l’accueil dans la simplicité du cœur n’est pas un vain mot. Les activités des sœurs sont principalement tournées vers le Seigneur, l’hospitalité et le travail manuel. Leur journée type est très monastique : elles se lèvent vers 5h00 et se couchent avant 22h00. Elles chantent tous les offices, assistent à la Messe, prient le chapelet, adorent, et, font oraison. Sœur Thérèse-Myriam a eu sa vocation dès le plus jeune âge. Comme elle l’explique,

« j’ai rencontré le Seigneur, quand j’étais très petite. Ma vocation a mûri tout au long de mon enfance, et, de mon adolescence à petits pas. Plus je grandissais, plus j’étais invitée à l’intériorité. Vers l’âge de 15 ans, j’ai ressenti l’appel à me donner, sans savoir sous quelle forme. J’ai poursuivi mes études, et, je suis devenue agrégée de mathématiques. Puis, je suis rentrée à 24 ans dans la communauté d’Assise. J’ai été accueillie temporairement au monastère de Crest, en France. Je suis arrivée à Sainte Colette en 2001. Le monastère venait d’être reconstruit. »

Les raisons du bonheur : saint François et sainte Claire

Sœur Thérèse-Myriam garde scrupuleusement son masque dans le parloir, elle reste pudique sur son intériorité. Les sœurs vivent les exigences de la clôture. Toutes données à Dieu, elles semblent inaccessibles de l’extérieur. A la question : êtes-vous heureuse ? Elle répond : « oui, je suis heureuse ! ». Elle nous parle de son bonheur qu’elle partage avec les autres sœurs, et, avec les nombreuses personnes qui viennent se ressourcer ici. Elle nous parle de la vocation des clarisses :

« nous vivons dans la simplicité. Tout en étant à l’écart du monde, tournées vers Dieu, nous accueillons beaucoup de familles, de jeunes. Nous vivons une profonde fraternité, à l’image de saint François et de sainte Claire. Le miracle d’Assise, c’est cela : 800 ans après la mort de saint François et de sainte Claire, les gens continuent à venir. Ici, ils reçoivent des grâces spéciales de paix. »

Pour une autre sœur,

« tous les matins, j’apprends à être clarisse. Je l’apprends dans le silence de la parole de Dieu, dans la pauvreté, dans la Présence de Dieu, et, dans l’accueil des autres. »

Au départ, les Clarisses n’accueillaient que des séminaristes, des prêtres et des frères et sœurs de passage. Puis, leur hospitalité est devenue plus large. Le père Bernard de Frileuze, qui est le chapelain national de France à Lorette, à 130 km à l’est d’Assise, vient d’y séjourner pour la béatification de Carlo Acutis. Il témoigne de « la présence amoureuse des sœurs contemplatives. Elles nous transmettent la paix d’Assise, la paix de la sainte Trinité ». 

Sainte Colette, la réformatrice

Sœur Thérèse-Myriam évoque sainte Colette, et, sa vocation de réformatrice de l’ordre des franciscains.

« A l’âge de 25 ans, alors qu’elle vit recluse en Picardie, elle reçoit une vision de saint François, qui lui demande de réformer son ordre, 200 ans après sa fondation. Elle se rend à Nice pour rencontrer le Pape Benoît XIII, qui lui donne l’habit des clarisses, et, la nomme abbesse des religieuses venant à la Réforme de l’Ordre. »

Elle est souvent priée par les couples qui n’arrivent pas à avoir d’enfants. Quand elle est née, en 1381, sa maman avait 60 ans. A son époque, ses parents avaient prié saint Nicolas. L’héritage de saint Colette semble aujourd’hui intact et d’actualité. « N’ayons pas peur de l’invoquer personnellement pour nos intentions auprès du Seigneur », insiste sœur Thérèse-Myriam. Les cloches du monastère sonnent, il est midi. Avant de rejoindre sa communauté pour l’office de sexte, elle répond à une dernière question sur l’actualité, la crise sanitaire, la déchristianisation, les familles en crise, les couples qui divorcent :

« je suis perplexe face à tout ce qui se passe dans le monde. C’est vrai que c’est inquiétant. Mais, il y a des raisons d’espérer. Regardez, le Pape François, c’est sans doute une première, a quitté le Vatican pour venir à Assise signer son encyclique FRATELLI TUTTI. Et, nous venons de vivre la béatification de Carlo Acutis. Le Seigneur travaille sans cesse. Il ne s’arrête pas dans les difficultés. L’Eglise Universelle se tourne de nouveau vers Assise. Beaucoup de jeunes qui passent ici nous disent : « j’ai été transformé ». Avec saint François, nous pouvons redire sa prière : « Seigneur, fais de moi un instrument de Ta Paix ». Et, avec sainte Claire : « Va tranquille et en Paix ! »

Texte et photos réalisés par Antoine BORDIER

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