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Histoire du christianisme

Le génocide vendéen, programmé, voté, exécuté

De Reynald Secher dans La Nef :

"Le génocide est l’acte qui consiste à arracher la vie à un groupe de personnes données non pas pour ce qu’elles ont fait, mais pour ce qu’elles sont. Un mot ou l’absence de mot n’est jamais innocent. Il a fallu attendre la Convention de Nuremberg pour qu’enfin ce crime contre l’humanité soit défini. Certains, comme Gracchus Babeuf, au nom des droits fondamentaux de l’homme, avaient en leur temps bien vu que ces crimes étaient anormaux, mais faute de vocabulaire, de référence et de jurisprudence ils n’avaient pas pu aller au-delà de ce constat et de la dénonciation des crimes qu’ils voyaient. Ce n’est que grâce au génie et à l’obstination d’un juriste polonais, Lemkim, qui a créé le néologisme « génocide », que le droit international a pu définir ce crime et le sanctionner.

En fait, il y a trois crimes de génocide : la conception, ou/et la réalisation ou/et la complicité tant dans la conception ou/et la réalisation de l’extermination partielle ou totale d’un groupe humain de type politique ou/et ethnique ou/et racial ou/et religieux. Dans le cas de la Vendée, nous avons les crimes de génocide qui s’appliquent. Il y a bien eu conception, de surcroît collective car votée, réalisation collective car tant les politiques que les fonctionnaires, dont les militaires, ont œuvré sur le terrain pour « éradiquer du sol de la liberté cette race impure ». Quant aux sujets concernés, il s’agit bien d’un groupe humain de type politique et religieux. On tue le Vendéen car Vendéen, c’est-à-dire chrétien. […]

Ce sont les membres du Comité de Salut public qui ont conçu ce génocide et l’ont fait voter par la Convention. J’ai retrouvé l’écrit original de la loi du 1er octobre 1793 en date du 27 juillet. Ce sont les membres du Comité de Salut public, personnellement, qui décident et mettent en œuvre l’épuration de l’armée qui refuse ce génocide. Ce sont eux qui, sur le terrain, exécutent et font exécuter la loi d’extermination et d’anéantissement. Ce sont eux encore qui nomment Turreau général en chef de l’Armée de l’Ouest avec un programme précis ainsi que les officiers supérieurs. Ils sont si impliqués qu’ils vont même jusqu’à créer un plan, dit de masse, le 11 novembre, afin d’arriver plus rapidement aux objectifs qu’ils se sont fixés. J’ai retrouvé tous les écrits originaux signés par eux-mêmes. Les noms que nous retrouvons le plus souvent sont ceux de Carnot, Barère, Robespierre… Ces documents se trouvent aux Archives nationales et militaires. J’ai mis scrupuleusement les références afin que les lecteurs puissent les consulter."

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