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Médias : Désinformation

Le Figaro, journal de droite, pluraliste ou d’un candidat ?

Marc Baudriller, journaliste à Challenge, analyse la réaction des journalistes du Figaro, qui refusent que leur journal fasse la campagne d'un candidat :

F"Le Figaro est un titre de droite. C’est son positionnement, son contrat avec ses lecteurs et sa vocation originelle. Le titre est acheté pour cela. Pour autant, depuis l'après-guerre, il a toujours pris grand soin de rester un journal d’opinions au pluriel, ouvert à toutes les tendances de la droite, de l’extrême droite à l’extrême centre (si l’on peut dire…). Au prix de contorsions et de dispersions parfois acrobatiques. Il fallait que toutes les sensibilités de droite se retrouvent dans cette maison commune et puissent se sentir chez elles dans les pages du grand quotidien libéral.

Cette ligne politique conservatrice et pluraliste à droite a fait les belles heures du Figaro depuis l’après-guerre. Elle a pris fin avec l’arrivée de Nicolas Beytout, qui a rapproché les éditoriaux et les Unes d’une vocation plus clairement militante et engagée derrière un homme, le président de la République. Cette nouvelle ligne politique s’est poursuivie avec l’arrivée d’Etienne Mougeotte, même s’il s’en défend. « Il est naturel qu’une société des rédacteurs exprime des positions fortes, assure-t-il à Challenges. Une rédaction n’est pas une brigade militaire ». Surtout, Etienne Mougeotte se justifie d’un traitement partisan. « Nous avons un traitement très équitable de François Bayrou, lui-même ne s’en plaint d’ailleurs pas, affirme-t-il. Et un traitement informatif du Front national. Il est logique qu’à partir du moment où un candidat se dégage à droite, il soit soutenu par Le Figaro ».

Certes, mais le soutien du Figaro à la personne de Nicolas Sarkozy ne date pas de son entrée en campagne, d’ailleurs toujours à venir. Les Unes du Figaro parlent d’elles-mêmes. « C’est grossier sur la forme, on infantilise le lecteur. Même la majorité en a assez », se plaint un élu syndical, traduisant le sentiment général.

Ce virage du Figaro porte ainsi des risques. Le journal fait naturellement le plein des lecteurs de presse quotidienne favorables à Nicolas Sarkozy, mais il a besoin des autres familles de la droite pour maintenir son lectorat. Surtout, le président de la République n’étant pas éternel, cette ligne liée à une personne expose le journal à subir les secousses d'une carrière individuelle, nécessairement moins stable qu'un courant d'idées. Ce risque, analysé de longue date dans tous les magazines d’actualité et les grands quotidiens, du Monde au Parisien, les pousse à ne plus prendre officiellement position en faveur de tel ou tel candidat, ce qui fut longtemps pratiqué. Nos médias savent désormais qu’ils ont plus à perdre qu’à gagner dans ces stratégies militantes. Le Figaro fera-t-il exception ?"

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19 commentaires

  1. Du temps G.Robinet (surnommé robinet d’eau tiède) sous la IVème le Figaro avait la réputation de ne pas rester plus 15 jours antigouvernemental il semble que les choses n’ont pas tellement changè

  2. Ce journal appartient à qui ?

  3. Les “valeurs” de Sarközy présentées dans le SarköFig sur une musique de Guaino : du poison dans la confiture. A propos, rappelez-nous qui est le propriétaire du journal !
    Comment des valeurs peuvent-elles être différentes d’un comportement avéré de traîtrise et de fourberie ?
    Cinq ans, ça suffit.

  4. Pour François Bayrou, Dassault en fait le moins possible, surtout rien pour compenser l’hyper exposition radiophonique et télévisuelle ces dernières semaines de Pinocchio et de Pédalo. Il s’agit de faire croire aux Français que le prochain président ne peut qu’être un de ces deux-là, et qu’il n’y a que deux votes utiles.

  5. Il est clair que le Figaro n’est plus qu’un tract électoral.

  6. Bien vu !
    Il est anormal qu’être de gauche, en France, signifie être allergique à Sarkozy. Que l’on soit politique, syndicaliste, journaliste…
    En réaction, être de droite (donc défendre des valeurs auxquelles on croit, comme la famille) vous condamne à être “Sarkosyste” , ce qui est aberrant.
    Pourquoi Elie Cohen qui est dans l’équipe Hollande, a-t-il cru intelligent de s’en prendre à “la famille catholique traditionnelle” dans l’émission “C’est dans l’air” de vendredi 10/02/2012, ayant en face de lui des journalistes du Figaro ?

  7. Parceque les autres journeaux se gênent pour prendre position sur leur candidat préféré? Je ne vote pas SARKO…

  8. Je lis de moins en moins le Figarose alors qu’il y a 20 ans de cela ce quotidien me faisait tant rêver. Tous les jours il me fallait ma dose… Ce quotidien n’est plus que l’ombre de lui même. En fait je le déteste de plus en plus.

  9. J’ai désabonné mon service du Figaro, qui faisait parti des titres d’abonnement, à titre d’information et de loisirs; au moins les deniers publics ne financeront pas la campagne de Sarkozy (pas plus que celle d’Hollande, mais Le Monde se tient beaucoup mieux que le Fiagro).
    Il est loin le temps des éditos de Louis Pauwels ou des chroniques d’Alain de Benoist dans le Figaro-magazine…

  10. Le lavage de cerveau fonbctionne bien dabns la mediacratie ; d’après un sondage, 65 % des catholiques pratiquants vont voter Sarko. Je suis certain qu’ils lisent tous le Figaro, le journal de la france métissée, chère à notre président..

  11. Il y a belle heurette que le Figaro a commencé à trahir toute une frange de ses lecteurs.
    J’avais réussi à convaincre mon père de s’en désabonner.

  12. La feuille de chou de l’UMP.
    Ce n’est plus un journal d’opinion (de droite), mais un journal de parti-pris systématique (pour son maître, Sarkozy, quoi qu’il fasse, quoi qu’il dise, quoi qu’il pense).

  13. Dans le Fig Mag il nous reste qq journalistes très talentueux, comme Jean SEVILLIA qui a pris position il ya qq mois en faveur d’un vote Sarkozy. C’est le politiquement correct minimum pour demeurer au Figaro : M. LAPAQUE, critique littéraire internationalement reconnu par de nombreux prix, pour ne l’avoir pas respecté en publiant un pamphlet anti SARKOZY, est marginalisé dans la rédaction.

  14. Sans son carnet mondain le Figaro, d’après une étude, perdrait 50% de ses lecteurs . Que faut il attendre d’un journal que ses lecteurs achètent pour savoir qui s’est marié avec qui et qui est mort dans “la bonne société” ?
    C’est un journal mondain donc au gré du monde …

  15. Il y a aussi le journaliste Riouf de la Chronique du vendredi, avant dernière page, qui n’est gardé qu’à condition de toujours bien désigner par le mot “élite” la clique au pouvoir.

  16. Pour garder sa place au Figaro, il est aussi conseillé de dire que E=mc2 est une trouvaille d’Einstein, et que le contrat des Rafales avec l’Inde est signé, enfin c’est comme si.

  17. Le problème est qu’en France il n’y a qu’un seul quotidien national de droite (deux si jamais vous voulez mettre “La Croix” avec…). Cette pauvreté fait exception dans les grands pays européens. La qualité de la presse quotidienne française n’est qu’une légende tenace.

  18. Ca me fait penser à Télérama qui titre en couverture de son dernier numéro “France Inter radio libre”. Sans rire! Avec “radio propagande” on serait plus près de la vérité.Et même François Morel se croit obligé d’avoir un langage de poissonnière comme Sophia Aram ou les 2 autres virés-là,pour faire de l’humour…ou faire croire qu’il en a.

  19. @ Mavel : et Présent ?

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