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Culture de mort : Avortement

Le « dragon infernal rouge-feu à sept têtes », prototype de cette culture de mort

Famille chrétienne publie l'intégralité de la conférence prononcée par le cardinal Sarah le 25 mars, à l'occasion de l'anniversaire du rappel à Dieu du professeur Lejeune (évoquée ici). Extrait :

C71HxnOW0AAcguz"[…] On peut affirmer que le combat du Professeur Jérôme Lejeune, avec les seules armes de la vérité et de la charité, un combat mené à mains nues, s’inscrit dans la bataille finale, évoquée dans l’Apocalypse selon saint Jean, entre Dieu et Satan. Face à l’arrogance du Goliath des puissances financières et médiatiques, lourdement armé et protégé par la cuirasse de ses fausses certitudes et par les nouvelles lois contre la vie, l’Eglise catholique du XXI siècle, au moins en Occident, ressemble au petit reste dont parlent les Saintes Ecritures. En effet, l’Eglise catholique, tel David, dispose seulement du petit caillou de l’Evangile de la Vie et de la Vérité, et pourtant elle va frapper le géant en pleine tête et l’abattre. En effet, nous le savons bien – et la vie entière du Professeur Lejeune nous en apporte un témoignage éclatant – il s’agit d’une bataille, à la fois très âpre et décisive, qui sera longue et s’apparente à celle des fins dernières décrites dans le dernier livre de la Bible. Ainsi, il en va de la survie de l’humanité elle-même. Le « dragon infernal rouge-feu à sept têtes », prototype de cette culture de mort dénoncée par saint Jean-Paul II dans son enseignement, se tient devant la femme enceinte, prêt à dévorer l’enfant à sa naissance, et à « nous » dévorer également (cf. Ap 12, 4). Soyons conscients que, une nouvelle fois, et c’est arrivé bien souvent dans sa longue histoire bimillénaire, l’Eglise constitue le dernier rempart contre la barbarie : il ne s’agit plus d’Attila et de ses Huns, que sainte Geneviève arrêta devant Paris en 451, ni du combat des papes du XX siècle – de Pie XI à saint Jean-Paul II – contre les divers totalitarismes qui ont ensanglanté l’Europe et le reste du monde, il s’agit d’une barbarie aseptisée en laboratoire, terriblement efficace, que l’opinion publique ne perçoit pratiquement pas, puisqu’elle est anesthésiée par les Goliath des puissances financières et médiatiques. Oui, il s’agit bien d’un combat… à la vie et à la mort : si ce n’était pas le cas, les pouvoirs publics, en France, tenteraient-ils en ce moment de faire taire les sites internet dits « pro-vie », en inventant un délit d’entrave numérique à l’avortement ? Lors de la discussion de ce projet de loi aberrant au Parlement français, les défenseurs de la vie ont été verbalement lynchés pour avoir osé rappeler que l’avortement n’est pas un droit, mais un crime, et donc le plus grand drame de notre temps…

En guise d’introduction, j’ai désiré vous rappeler le cadre événementiel et mystique du combat pour la vie menée par le Professeur Lejeune pour mieux en faire ressortir maintenant le sens profond à la lumière de l’Evangile. Examinons ensemble sa vie : on peut affirmer, sans risque d’erreur, que, plutôt que de tomber dans les lâches compromis, le Professeur Lejeune a renoncé aux honneurs et à l’aisance en acceptant l’humiliation et même l’exil, du moins un exil intérieur. En effet, Jérôme Lejeune, contre vents et marées, est resté fidèle au Christ et à l’Evangile ; c’est pourquoi il représente pour chacun de nous un exemple admirable de force dans la foi et de dévouement dans la charité. En effet, comme vous le savez, la mort « in odium fidei », en haine de la foi, n’est pas l’apanage de « cette foule immense d’hommes et de femmes qui viennent de la grand épreuve et ont lavé leurs robes et les ont blanchies dans le Sang de l’Agneau, qui se tiennent debout devant le Trône de Dieu et devant l’Agneau, et le servent jour et nuit dans son Temple », selon la vision de l’Apocalypse (cf. Ap 7, 9). Une telle mort, où le sang est versé par le témoin du Christ, n’est pas la seule voie vers le martyre, car il est vrai qu’une vie de martyr chrétien, c’est aussi une vie durant laquelle on offre tout à Dieu, y compris sa vie, sa famille, sa réputation et son honneur, s’ils viennent à être foulés aux pieds par les païens, une vie où l’on renonce à tout pour l’Amour de Dieu[1]. Pendant la longue maladie du Professeur Lejeune, qui l’a arraché prématurément à l’affection des siens, on a vu comment meurt un chrétien à l’aube de Pâques, et le Pape saint Jean-Paul II, un grand ami du Professeur, ne s’y est pas trompé, lui qui déclarait, dans la lettre qu’il adressait alors au Cardinal Lustiger, le Lundi de Pâques 1994, au lendemain du retour de Monsieur Lejeune à la Maison du Père:

« La Résurrection du Christ constitue un grand témoignage rendu à la Vie qui est plus forte que la mort. Une telle mort, celle de Jérôme Lejeune, rend un témoignage encore plus fort à la Vie à laquelle l’homme est appelé en Jésus-Christ. En effet, tout au long de la vie de notre frère Jérôme, cet appel a représenté une ligne directrice… Nous nous trouvons devant la mort d’un grand chrétien du XX siècle, d’un homme pour qui la défense de la vie est devenue un apostolat, et nous désirons remercier Dieu aujourd’hui, lui, l’Auteur de la vie, de tout ce que fut pour nous le Professeur Lejeune, de tout ce qu’il a fait pour défendre et pour promouvoir la dignité de la vie humaine ».

Dans le cadre de sa profession de médecin et de chercheur, qui était une véritable vocation, la vie du Professeur Lejeune se partageait entre deux domaines qu’il convient de distinguer pour mieux unir : d’une part, son activité de chercheur, et donc son appartenance à ce qu’il est convenu d’appeler « la communauté scientifique », qui, pourtant, l’avait sinon rejeté, du moins marginalisé à cause de ses positions qualifiées de trop rigides, voire d’extrémistes, sur le sujet crucial du respect de la vie. D’autre part, son service auprès des malades et de leurs familles, à la tête d’une équipe qu’on peut qualifier de fraternelle, qui n’était animée que par le souci de guérir, ou au moins de soulager les souffrances physiques et morales provoquées par la maladie et le handicap. La charité qui animait le Professeur Lejeune unissait donc les deux aspects de sa vocation au service du malade, et cette vertu théologale de la charité fut bien la voie royale que Jérôme Lejeune emprunta avec courage et détermination pour se frayer un passage au milieu des épines de ce monde vers la contemplation du Dieu vivant, la Sainte Trinité d’Amour. Oui, par son service quotidien, humble et confiant en la Providence, le Professeur Lejeune donnait un visage à la charité du Christ venu parmi nous, et il est vrai que nul n’a oublié son sourire lumineux et rayonnant, et son regard d’un bleu d’azur empreint de cet amour du prochain, qui émanait d’une âme où Jésus, reçu dans la sainte Communion eucharistique, avait fait sa demeure : « Si quelqu’un m’aime », dit Jésus, « il gardera ma parole; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure » (Jn 14, 23). […]"

 

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