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Médias : Désinformation / Médias : Nouveaux médias

Le blog ne remplace pas la (vraie) presse papier

Extrait d'un article de Jeanne Smits dans Présent :

S "L’information est aujourd’hui facile d’accès et abondante, notamment sur internet. Certes. Mais disséminée, parcellaire, pas forcément vérifiée. Il n’existe pas un seul site d’information généraliste et d’inspiration catholique qui apporte véritablement une information complète. Je ne méconnais ni le rôle ni l’importance de ces blogs, bien au contraire. Ils sont devenus des « indispensables ». Le « Salon beige », notamment, que je salue avec amitié et admiration, mais il y a aussi « e-deo » et bien d’autres, plus ou moins proches.

Mais regardez-les bien. Souvent, très souvent, ils puisent leurs informations dans la presse écrite. Ou directement dans les agences de presse citées par d’autres sites. A côté d’informations originales à l’intérêt indiscutable, et le plus souvent données de manière très succincte, avec des commentaires courts et percutant, ces sites fournissent essentiellement une… revue de presse. Sans presse, et notamment sans presse de conviction, une part non négligeable de leur contenu disparaîtrait aussitôt. […]

P J’en veux pour preuve le fait que les (excellents) blogs que nous aimons tous s’essoufflent, par moments, et offrent – mesurez ! – une matière beaucoup moins volumineuse que le moindre numéro de Présent, justement parce qu’ils ne sont pas tenus par des professionnels de l’information, et finalement pas « écrits » par eux en général. Ce qui vaut pour le quotidien vaut aussi, d’une autre manière, pour nos confrères hebdomadaires, « quinzomadaires », ceux qui paraissent toutes les trois semaines ou tous les mois. […]

Je veux ici défendre le travail que nous faisons tous, à Présent, mais aussi à L’Homme nouveau, Monde et Vie, Le Choc du mois, Rivarol, Daoudal-Hebdo, Minute, Reconquête et dans bien d’autres titres amis, chacun à son créneau : imparfait, et certainement perfectible, mais unique. Tuer cette information écrite, ce serait tuer en même temps l’information libre sur internet. Ce serait laisser la place grande ouverte à la grande presse qui, elle-même, a déjà tendance à réduire de manière dramatique ses contenus par la concentration des sources d’information. C’est pourquoi Présent ne veut pas replier sa voilure. Présent veut et doit être… présent".

Au-delà des blogs, l’internet a fait perdre de leur aura aux médias, en donnant à tous un accès rapide à des sources primaires (discours, communiqués… encycliques !), permettant ainsi de démonter de nombreuses déformations par les journalistes. Les blogs permettent d’apporter une réplique, imparfaite mais immédiate, à la désinformation, en attendant que d’autres organes, tels que Présent, apportent une analyse bénéficiant de plus de recul.

 

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13 commentaires

  1. Je ne suis pas complètement d’accord avec la dernière phrase… je crois sincèrement que la presse a exactement les mêmes travers que ceux dénoncés par Présent sur les blogs.
    C’est moins visible et mieux léché mais finalement, ce qui compte dans l’information, c’est l’analyse grâce au recul. La presse ne l’a pas plus que le net. Le croire ou feindre de le croire est hypocrite.
    Non, ce qui tueras la liberté est la disparition du livre. Et c’est ce qui arrive par la disparition des lecteurs… Lisez un livre bien construit et vous aurez plus d’information qu’une année de lecture de toutes les presses (je parle d’un livre d’opinion, avec enquête… pas d’un roman de gare…).
    Même un mauvais lecteur peut lire un livre par mois… et donc s’informer *réellement*.
    L’information au quotidien n’est pas indispensable : la société moderne le fait croire mais c’est totalement faux. On peut très bien vivre sans écouter la radio et la télévision ni lire les journaux (au moins la partie dite informative).
    Par contre, la lecture de livres est INDISPENSABLE !
    La meilleure arme de la contrerévolution : une solide connaissance sur une base sainement réfléchie. Et la prière…
    Après, je comprends parfaitement que Présent défende son pré-carré… après tout, le travail, c’est important ;-)

  2. Présent, avant Internet, a passé à l’as des milliers d’infos intéressantes sous prétexte de jouer à “la grande presse” et a donné à lire des publicités pour les compagnies d’assurance alors que sur le fil AFP tombaient des infos qui sont aujourd’hui reprises en constant par fds.com et notamment sur son fil blabla qui a énormèment de succès.
    Je me souviens d’une personne parlant de Présent comme un “hebdomadaire quotidien”.
    CQFD.

  3. Bien sûr l’information doit être payante à un moment ou à un autre. Il en est de même de la recherche, les articles de recherche ne peuvent pas rester gratuits, il faut bien que le chercheur vive.
    Mais la remarque de Michel Janva est pertinente : Internet permet l’accès à des sources authentiques. A ce titre Internet m’a permis d’évoluer intellectuellement. Mais il n’est pas suffisant.

  4. je suis assez d’accord avec trahoir .
    Personnellement , c’est par les articles de Jean Madiran que j’ai appréhendé la crise de l’Eglise. Mais je ne vois pas vraiment l’intérêt du reste des articles de Présent. Et je ne vois vraiment pas l’intérêt pour Présent d’être un quotidien. Je trouve que des blogs comme le SB ou Fdesouche sont de bien meilleure qualité que Présent , et beaucoup plus réactifs!
    Un Présent hebdomadaire permettrait sans doute d’avoir des articles plus fouillés.

  5. Cher Michel Janva,
    Merci d’avoir donné de mon (long) papier dans “Présent” des extraits justes et équilibrés : merci également de l’avoir cité car vous montrez par là que la presse écrite et internet sont complémentaires. C’est pourquoi j’ai intitulé cet article “duel de dupes” : nous avons chacun, bloggeurs et presse écrite, à gagner de cette coopération mutuelle. Je renouvelle ici mon admiration pour le travail que vous faites tous au Salon beige, et réitère en même temps mon avis qu’une presse imprimée, professionnelle, demeure indispensable. Et il ne s’agit pas seulement de défendre notre pré-carré, comme le dit plaisamment PK.
    Aussi d’accord que je puisse être avec ce dernier en ce qui concerne le caractère indispensable du livre, je me permettrai de ne pas le suivre en ce qui concerne l’info. Lui-même, à ce que je vois, consulte les blogs, et même les meilleurs d’entre eux !
    Certes avoir connaissance de l’actualité n’est pas indispensable au salut, mais en ces temps où nos libertés sont si menacées, et où les médias détiennent un tel pouvoir, être une voix qui crie… même dans le désert, est un honneur qui ne se refuse pas.
    Les communautés religieuses (traditionnelles !) n’ont pas la radio ou la télévision en général ; en revanche elles ont de la presse écrite. Et (chut) même “Présent”.
    Ne soyons donc pas exlusifs ni absolus en ce domaine…
    Amitiés
    Jeanne Smits

  6. Présent est ce journal qui, à sa sortie en kioske en 88, a réveillé l’ adulte mur que j’étais et qui faisait déjà un “extra” militant après l’audition de la jeune Radio Courtoisie.
    Songez que dans le train de banlieue et dans le métro, à cette époque, j’en ai croisé des regards et des yeux…
    Honneur à ce journal et à ceux qui le font vivre.
    Quant aux blogs , reconnaissons qu’ils imposent le même devoir de prudence, de recul et d’analyse que pour la presse classique, car l’impact visuel et l’interactivité de l’internet peuvent “emporter” le lecteur/blogueur, comme à la télévision, par cet étrange phénomène d’auto-hypnose.
    Les modérateurs ne sont certes pas là pour rien.
    Quelle chance d’avoir encore les journaux de la presse nationale et patriotique avec les blogs comme le Salon Beige!
    Ethos

  7. @ Jeanne Smits :
    comment fait-on pour découvrir Présent par le biais de la version Internet ?
    Je ne désespère pas d’obtenir l’info ;-)

  8. Présent a pu avoir un intérêt à ses débuts avec les dissections de Madiran, les humeurs de Brigneau, et même les reportages de Daoudal. Maintenant, si c’est pour retrouver des commentaires de dépêches AFP, je préfère parcourir le Parisien gratos en sirotant mon café crème au bistrot. Les polémiques sur la fausseté supposée de vénérables reliques m’indisposent. Les coups de main politiques à Mégret, Villiers ou Boutin font aujourd’hui doucement rigoler. Quant aux coups de pied de l’âne à un Mgr W tombé à terre, c’est franchement révoltant.

  9. Juste une légère précision car j’ai l’impression m’être mal exprimé…
    Je ne renie pas l’information intrinsèquement : la preuve, comme le souligne Jeanne Smits, je lis le SB… entre autre.
    Je dénis simplement à l’information un caractère particulier qui demanderait un décodage particulier comme semble le prétendre les médias en général.
    L’information, c’est la nouvelle. Elle n’a souvent pas le besoin de rassembler plus de trois ou quatre phrase. Toute la substantifique moelle y est alors contenue.
    Ensuite, si l’on veut un décodage, un article d’un journal, sauf à y mettre des dizaines de pages n’est au mieux qu’un délayage.
    Seul un livre peut apporter un réel éclairage, a posteriori et a priori : a posteriori parce qu’une information brute est toujours la photographie d’un instant et que l’étude sur la durée permet de décoder le tout correctement (et c’est là que la presse ne peut PAS suivre). A fortiori par la culture du contexte ou des antécédents qui permettent de comprendre l’information dans son contexte et ses projections.
    Seul ce dernier point est évidemment accessible à la presse. Or, c’est aussi faire injure au lecteur que de croire qu’ils en ont tous besoin ou que les journalistes sont plus cultivés/forts qu’eux.
    Sans faire de l’anti-journalisme primaire (ce n’est pas le but de mon propos), il faut regarder la réalité en face : la presse écrite est sans doute moins importante (dans l’absolu) que ce qu’elle croit. À partir du moment où les gens ont accès à l’information brute, l’intérêt de la presse écrite fond comme neige au soleil…
    Même si l’on peut par ailleurs l’aimer et la lire. Ou la soutenir comme l’emblème d’un combat que l’on mène.
    Afin que mes propos soient sans ambigüité, je souhaite une longue vie à Présent tant qu’il sera catholique et portera haut et fier l’étendard de la chrétienté.

  10. Présent : Avec un peu plus d’optimisme et un rajeunissement urgent de la pagination noire et rouge criard, ça pourra devenir intéressant…

  11. […] Le fond du problème est que ce bulletin est beaucoup trop cher pour ce qu’il apporte. J’ai été abonné, et la pile de Présent au retour de vacances me déprimait durablement. Surtout quand ils se sont mis à critiquer JMLP et la FSSPX. Comme l’a écrit Shakespeare, dans un jeu de mots malheureusement intraduisible en français : “je crois que le merlan est recuit sur la table”

  12. Merci à tous pour vos commentaires. Certains plus acides que d’autres, plus constructifs… Ces derniers sont précieux pour nous.
    @PE – et d’ailleurs aux lecteurs du Salon Beige, je propose de découvrir gratuitement “Présent” pendant plusieurs semaines dans sa formule “en ligne”.
    Envoyez simplement votre adresse e-mail (et si vous le voulez bien, vos nom et adresse) à [email protected], avec la mention :
    “Offre lecteur du Salon beige, valable du 14/9/2009 au 20/9/2009 : un mois gratuit.”
    S’il y a beaucoup de demandes, le démarrage de votre abonnement pourrait être différé de plusieurs jours.
    Amitiés
    Jeanne Smits

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