Partager cet article

L'Eglise : Vie de l'Eglise

Le 29 juin 2001, l’Eglise reconnaissait officiellement les apparitions de Kibeho, au Rwanda

Le 29 juin 2001, l’Eglise reconnaissait officiellement les apparitions de Kibeho, au Rwanda

D’Antoine Bordier, consultant et journaliste indépendant :

Il y aura bientôt 40 ans, le 28 novembre 1981, la Vierge Marie, apparaissait à une jeune fille de 16 ans, Alphonsine Mumureke. Puis, elle apparaîtra à d’autres jeunes filles. En 1994, le Rwanda se transforme en mer de sang. C’est le génocide des Tutsis. Il y a 20 ans, l’Eglise reconnaissait officiellement ces apparitions. Eclairage sur ces apparitions qui restent d’actualité.

Le Rwanda est surnommé le « pays des mille collines ». Il se situe dans la région des grands lacs, en Afrique de l’Est. Au nord se trouve l’Ouganda, au sud, le Burundi, à l’ouest, la république démocratique du Congo, et, à l’est, la Tanzanie. Les deux principales ethnies sont les Hutus et les Tutsis. Les premiers sont majoritaires, et, représentent 84% de la population. A la fin de la période coloniale allemande et belge, qui a duré entre 1885 et 1962, le Rwanda devient une république, en janvier 1961. Cette indépendance s’est faite dans le sang, avec la prise du pouvoir par les Hutus, majoritaires mais considérés jusqu’alors comme appartenant à la « classe sociale inférieure ». Deux ans avant, en 1959 avait éclaté une guerre civile, qui avait poussé à l’exil plusieurs centaines de milliers de Tutsis, et fait plusieurs milliers de morts. C’est dans ce contexte, que la Vierge Marie apparaît. Elle se rend auprès de son peuple divisé, en grande souffrance. Il est gouverné depuis 1973 par Juvénal Habyarimana. Ce-dernier est un Hutu, qui a pris le pouvoir lors d’un coup d’état. C’est un autocrate, aux méthodes controversées. Il sera assassiné dans son avion, abattu par un missile, en 1994. Jean-Pierre Chrétien, historien, qui a enseigné au Burundi, le pays voisin où se sont réfugiés des centaines de milliers de Tutsis, résume son action politique en parlant de « nazisme tropical ». D’autres estiment, au contraire, qu’il a apporté une certaine paix. De fait, pendant ses 21 ans, le Rwanda n’a pas connu de guerre civile. 

La première apparition

Ce 28 novembre 1981, comme elle le raconte elle-même, lors des différents interrogatoires, tant civils que religieux, auxquels elle a dû se soumettre, Alphonsine se trouve dans le réfectoire du collège de Kibeho. Ce petit village se situe dans le sud, à 3h de route de Kigali, la capitale. Il est tenu par des religieuses. Alphonsine est une adolescente de 16 ans. Il est 12h39 lorsqu’elle se lève brusquement. Puis, elle se met à genoux regardant vers le haut, comme figée. « J’ai entendu une voix qui m’a appelée », raconte-t-elle. Physiquement, elle est dans le réfectoire, mais son esprit, son âme s’est transportée ailleurs. « Je me trouvais dans un autre endroit, il y avait un nuage tout blanc, et, une belle dame. » A la question : « Qui es-tu ? », la belle dame lui répond : « Je suis la Mère du Verbe de Dieu ». C’est la première apparition d’une longue série qui se terminera huit ans plus tard, le 28 novembre 1989. La Vierge Marie apparaît, aussi, à d’autres jeunes filles, Nathalie Mukamazimpaka, qui est morte du paludisme en 1998, et, Marie-Claire Mukangango, qui sera emportée par le génocide de 1994. La Vierge Marie se présente sous le vocable de Notre-Dame des Douleurs. Les voyantes vivent des expériences mystiques qui impressionnent : elles entrent en extase, tombent violemment par terre ou restent des heures sans bouger. Elles voyagent avec la Vierge Marie, dans des mondes parallèles, comme l’enfer, le purgatoire et le paradis.  Elles chantent, dansent et parlent de façon incessante, comme si elles n’étaient plus elles-mêmes.

Les messages sont toujours d’actualité

Difficile de résumer ces milliers d’heures que la Vierge Marie a passé avec les voyantes. Comme à Fatima, à Lourdes, à la Salette, et, dans d’autres endroits de France et du monde entier, ses messages restent d’actualité. La Vierge Marie lance un appel urgent à la conversion. Son message est, d’ailleurs, terrible et raisonne :

« Repentez-vous, repentez-vous, repentez-vous ! Convertissez-vous quand il en est encore temps ! Si vous ne vous repentez pas et ne convertissez pas vos cœurs, vous allez tous tomber dans un gouffre ».

Elle donne, aussi, son diagnostic :

« Le monde se porte très mal. Il va plonger dans des malheurs innombrables et incessants. Le monde est en rébellion contre Dieu, (ubu isi yarigometse), trop de péchés s’y commettent. Il n’y a pas d’amour ni de paix ».

Elle parle, déjà, de l’apostasie et du relativisme :

« La foi et l’incroyance viendront sans qu’on s’en aperçoive. » (Ngo ukwemera n’ubuhakanyi bizaza mu mayeri).

C’est une des paroles mystérieuses dites plus d’une fois par la Vierge à Alphonsine. Alphonsine en est un peu sa porte-parole. La Vierge lui demande de répéter cette phrase au monde. Puis, Notre-Dame parle, comme à Fatima, de la souffrance salvifique. Le 15 mai 1982, elle dit à Nathalie : « Personne n’arrive au ciel sans souffrir ». En même temps, Elle se choisit des âmes de prédilection qui souffrent pour le salut des autres. Elle insiste sur la prière et prévient :

« Priez sans relâche pour l’Eglise, car de grandes tribulations l’attendent dans les temps qui viennent. »

Elle le redit à Alphonsine, le 15 août 1983, puis, le 28 novembre 1983. Les scandales de pédophilie, l’homosexualité, et, la corruption qui touchent certaines élites (ou pas) de l’Eglise sont d’actualité. Elle parle du chapelet des 7 douleurs, de sa prière lente, méditative, quotidienne. La voyante Marie-Claire dit avoir reçu des révélations au sujet de ce chapelet. La Vierge aime ce chapelet, après celui du Rosaire. Enfin, la Vierge Marie désire qu’on lui construise une chapelle.

Le « gouffre » de 1994

Il est un « gouffre » dans lequel le Rwanda est tombé, malgré les alertes et les appels de la Vierge Marie : celui du génocide. Le 6 avril 1994, l’avion du président du Rwanda est abattu au-dessus de Kigali. A son bord : le président Juvénal Habyarimana et celui du Burundi, Cyprien Ntaryamira. Du 7 avril au 17 juillet, en 3 mois, 800 000 Tutsis vont tomber sous les machettes et les gourdins des Hutus. Dans la nuit du 6, les forces tutsies du Front patriotique rwandais (FPR) stationnées au Burundi envahissent le Rwanda et marche sur Kigali. Des personnalités politiques hutues, ainsi que des casques bleus belges sont assassinés. Tout le pays s’embrase. Les proches du président assassiné, son gouvernement, les préfets, appuyés par les milices locales hutues, montent des barricades et se lancent à la poursuite des Tutsis. Pendant ce temps-là, l’Allemagne, la Belgique, la France, et, la Communauté Internationale démissionnent en partie. La France est même accusée d’avoir participé au génocide. Dans le nord du pays, le FPR continue à avancer sur Kigali. Mais, il ne peut empêcher les massacres, qui se dérouleront entre avril et mai. Au mois de juin et début juillet, après le génocide de masse, les tueries ciblées continuent. Il s’agit d’éliminer tout survivant tutsi. Le 4 juillet le FPR prend Kigali. Les massacres commencent à cesser. Du côté des voyantes, seules Alphonsine et Nathalie ont survécu. Marie Claire Mukangango a été emportée. Après les apparitions, elle était devenue enseignante. Elle s’était mariée avec Elie Ntabadahiga, un journaliste. Elle meurt avec lui à Kigali.

Le chapelet des 7 Douleurs de Marie

Gino Testa est le responsable des groupes de prières Padre Pio de Paris. Il est proche de la voyante Alphonsine, qui vit dans une communauté de religieuses cloîtrées à Rome. A Paris, cette semaine, il organise pour commémorer cet évènement-anniversaire, des 20 ans de la reconnaissance des apparitions de Kibeho, une semaine de prière à la Chapelle Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse de la rue du Bac, à Saint Louis d’Antin, et, à Saint Nicolas des Champs. Comme il l’explique, cette semaine est « autour du Chapelet des Sept Douleurs de Marie, Mère du Verbe ». Pour lui, « le message de la Vierge Marie est, toujours, d’actualité. D’autres épreuves sont là. Ce Chapelet permet de nous rapprocher d’Elle, de mieux L’aimer “en mettant nos petites mains dans la sienne pour qu’Elle nous conduise à Jésus”. » On le comprend, Marie parle au monde et à l’Eglise. L’entendront-elles ?

Eclairage réalisé par Antoine BORDIER, Consultant et Journaliste Indépendant

Photos © DR

Partager cet article

Nous utilisons des cookies pour vous offrir la meilleure expérience en ligne. En acceptant, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité des cookies.

Paramètres de confidentialité sauvegardés !
Paramètres de confidentialité

Lorsque vous visitez un site Web, il peut stocker ou récupérer des informations sur votre navigateur, principalement sous la forme de cookies. Contrôlez vos services de cookies personnels ici.


Le Salon Beige a choisi de n'afficher uniquement de la publicité à des sites partenaires !

Refuser tous les services
Accepter tous les services