Partager cet article

Liberté d'expression

L’avis de L’Homme nouveau sur l’affaire Castellucci

Extraits des réponses données par Philippe Maxence, ce soir, sur Le Forum catholique :

P"La ligne éditoriale de l’HN ? Elle me semble toujours répondre à la volonté de ses fondateurs, quoiqu’avec des accentuations différentes en fonction de l’époque et des personnalités. L’HN se veut un journal intégralement catholique, fidèle au magistère romain, depuis saint Pierre jusqu’à Benoît XVI, en prenant en compte cet enseignement dans ce qu’il a de plus pérenne, en essayant d’analyser l’actualité et la vie sociale, non à travers des catégories séculières issues de la modernité, mais de la doctrine sociale de l’Église et, en mettant un accent aujourd’hui sur la culture chrétienne. Nous entendons par « culture » à la fois l’effort pour retrouver et connaître notre patrimoine culturel catholique et l’effort de rester en contact avec la culture actuel, quitte à la contester si besoin est.
En ce sens, je ne ressens pas le besoin de me comparer à d’autres. Je suis assez connu pour n’être jamais satisfait de l’HN et je sais d’expérience que la réalisation d’un journal est une chose très difficile. Sans nier nos différences et nos oppositions, bien réelles aussi, je pense que toutes les publications catholiques qui tentent d’être fidèles à l’enseignement de l’Église ont un rôle à jouer. En effet, au-delà des aspects doctrinaux que l’on ne peut remettre en cause comme catholique, il y a des options libres et des manières très différentes et légitimes d’aborder la vaste réalité, pour des publics très différents aussi.
Je me répète souvent que lorsque l’HN cessera de rendre service à son lectorat il ne méritera que de disparaître comme d’autres titres ont disparu par le passé. La blogosphère catholique nous oblige à ce titre à revoir ce que nous sommes et comment nous pouvons continuer à assurer un service au regard de notre propre patrimoine génétique. Dans ce sens, c’est un fait positif et un travail exaltant. Nous travaillons en ce moment sur ce sujet pour déterminer la meilleure manière d’être complémentaire des blogs."

Sur l'affaire Castellucci :

"Cette affaire, pour notre propre compte, nous conduit à une remise en cause et à une réflexion sur ce que nous devons être. Ensuite parce que j’y ai vu un déferlement de passions et une incapacité interne au débat courtois et charitable entre catholiques. On peut penser que l’autre à tort mais l’insulter revient à mon sens à défigurer la légitimité de son combat et de sa pensée. Face à cela, j’ai décidé que l’HN prendrait du recul pour ne pas entrer dans cette opposition entre catholiques, laquelle repose souvent sur une vision passionnée et des sous-entendus malveillants. Je partage de ce point de vue l’analyse de Michel De Jaeghere dans son entretien avec Jean-Pierre Maugendre sur le site de Renaissance catholique ou dans la Tribune libre que l’HN publie dans son prochain numéro :
« Il est toujours dommage que nous soyons divisés. Cela risque de durer jusqu’à la fin des temps et il faut se résigner à nos désaccords, en tentant seulement de les exprimer charitablement. Je crois que l’un de nos torts est de céder à un réflexe néo-kantien : de vouloir à tout prix que sur tous les sujets, il y ait une réponse unique –bien entendu, la nôtre– et de faire d’elle une loi générale et universelle. […]»
De fait, nous publions dans le numéro de l’HN à sortir un article qui, plus qu’une analyse, veut fournir un rappel des faits et des protagonistes en cause pour bien montrer ce qui s’est réellement passé, qu’elles ont été les différentes prises de position et pourquoi cette affaire a pris ce tournant incroyable.

Les leçons à tirer sont évidemment nombreuses. Je n’en mentionne que quelques-unes. D’abord, la CEF ne parle plus d’une seule voix et nous allons j’espère vers la restauration de l’autorité de l’évêque et de sa liberté de parole par rapport aux structures épiscopales. Ensuite, le pays réel catholique n’a souvent que faire des querelles des années soixante-dix quand il s’agit de se mobiliser sur le terrain. Par ailleurs, que l’on estime dommage quelques aspects concrets des manifestations, que l’on soupçonne les véritables intentions des organisateurs (mais, au nom de quoi, peut-on juger au for interne ?), je n’arrive pas à comprendre ce que l’on peut reprocher à des prières publiques, même dans la rue. Par ailleurs, la doctrine conciliaire sur le laïcat a été mise en application (non sans surveillance cléricale…) mais a conduit à une réaction archi-cléricale.
De ce fait, le catholicisme français me semble aujourd’hui dans une période de mutation importante (mais contrairement à l’historien nous sommes acteurs et juges de la partie) qui laisse sur le ban une grande partie de l’épiscopat, incapable d’analyser les véritables signes des temps. Selon l’humeur et le caractère de chacun, on peut voir encore la face négative ou la face positive de cette mutation. Elle me semble bien réelle. Évidemment, elle arrive dans un contexte plus large qu’il convient de prendre en compte pour tenter de déterminer ce qui va exactement éclore."

Partager cet article

Nous utilisons des cookies pour vous offrir la meilleure expérience en ligne. En acceptant, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité des cookies.

Paramètres de confidentialité sauvegardés !
Paramètres de confidentialité

Lorsque vous visitez un site Web, il peut stocker ou récupérer des informations sur votre navigateur, principalement sous la forme de cookies. Contrôlez vos services de cookies personnels ici.


Le Salon Beige a choisi de n'afficher uniquement de la publicité à des sites partenaires !

Refuser tous les services
Accepter tous les services