Partager cet article

L'Eglise : Foi

L’Ascension, remède à l’autisme technologique

Voici un extrait de l'homélie du père abbé de Triors, prononcée jeudi de l'Ascension :

"Par la foi et les sacrements, l’Église ne cesse de garder contact avec Jésus ; toujours et tous les jours, elle demeure avec lui, sa sainte liturgie faisant accéder les fidèles à cette merveilleuse intimité de la vie spirituelle. Leur foi s’y épanouit par l’exercice de l’espérance, à l’honneur en ce mystère. À chaque messe tout spécialement, avant de s’enfoncer dans la solennité recueillie de la Prière eucharistique, le célébrant dialogue avec les fidèles et chante Sursum corda, élevons notre cœur, un peu comme l’ange de l’Ascension encourageant les disciples. S. Augustin commente cela à merveille : La logique de la fête invite à vivre saintement, avec fidélité, dévotion et piété ; alors nous nous élèverons avec le Seigneur et nous aurons le cœur élevé. À l’inverse, le cœur qui ne s’élève pas vers Dieu, cela s’appelle de l’orgueil ; mais le cœur qui s’élève vers Dieu, c’est la sécurité de l’espérance (Sermo 177/2). À l’invitation du prêtre, Sursum corda, les fidèles répondent donc avec justesse : Habemus ad Dominum, nous le tournons vers le Seigneur, nous voulons nous tourner tout entier vers Lui. Et au moment de l’élévation, l’assemblée atteint le cœur du mystère de ce jour, habitant en esprit dans les régions célestes, comme le dit la collecte de l’Ascension, ce qui rejoint la formule de S. Vincent Ferrier affirmant de la messe qu’elle est l’acte le plus élevé de la contemplation.

L’épître aux Hébreux associe la plénitude de la foi avec l'indéfectible profession de l'espérance (Heb. 10, 22s). De son côté, S. Pierre nous enjoint de savoir donner raison de notre espérance (1 Pi. 3,15), expression qui relie encore ensemble foi et espérance. Benoît XVI dans son encyclique Spe salvi voit en ce jumelage si important pour notre vie intérieure un réflexe caractéristique des premiers chrétiens. Ayant reçu comme un don une espérance crédible, ils manifestaient par là leur différence face aux païens et à la vie sans but ni joie qui avait été la leur avant leur conversion au Christ : devant les Éphésiens, S. Paul plaint ceux qui vivent sans espérance et sans Dieu en ce monde (Éph. 2,12). En effet, des dieux païens, ceux d’hier comme de ceux d’aujourd’hui, n'émane aucune espérance, précise Benoît XVI. Ils laissent l’homme seul, dans un monde obscur et sans avenir, sans foi ni espérance : du néant au néant, combien vite nous retombons, c’est le cri désespéré d’une épitaphe antique (Cf. Spe salvi, n°2, cité en Sarah, Dieu ou rien, p. 292s). Avec son art des formules chocs, le Pape François dit son mot sur notre monde sans foi ni loi : il parle de notre autisme technologique pour dénoncer la vanité des moyens dit de communications non maîtrisés. Il dit cela dans sa récente Exhortation (Amoris laetitia, n° 278) : les personnalités fragilisées se trouvant par là déconnectés du monde réel, sont exposés plus facilement à la manipulation de ceux qui cherchent à entrer dans leur intimité pour des intérêts égoïstes. L’idolâtrie change d’apparence, mais elle sévit plus que jamais, pour nous arracher du cœur la foi et l’espérance, et empêcher la charité divine de nous envahir par le Saint Esprit qui nous a été promis (Cf. Rom. 5,5)."

Partager cet article

Nous utilisons des cookies pour vous offrir la meilleure expérience en ligne. En acceptant, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité des cookies.

Paramètres de confidentialité sauvegardés !
Paramètres de confidentialité

Lorsque vous visitez un site Web, il peut stocker ou récupérer des informations sur votre navigateur, principalement sous la forme de cookies. Contrôlez vos services de cookies personnels ici.


Le Salon Beige a choisi de n'afficher uniquement de la publicité à des sites partenaires !

Refuser tous les services
Accepter tous les services