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Cathophobie

“L’art contemporain est l’une des manifestations de la christianophobie”

François Bœspflug, dominicain, professeur d'histoire des religions à la faculté de théologie catholique de l'université de Strasbourg, est interrogé dans Le Figaro :

"Selon vous, la pièce de Romeo Castellucci est-elle «christianophobe» ?

Apparemment, oui. Dans la mesure où elle s'en prend, explicitement, lourdement, péniblement, à l'une des figures majeures en lesquelles se synthétise le message chrétien, le visage du Christ. Selon tous ceux qui ont vu la pièce, c'est à ce point pénible que l'on peut comprendre les réactions de croyants. Néanmoins, je crois qu'il convient de dépasser le grief de «blasphème» adressé à la pièce. Selon moi, elle illustre à merveille un des caractères structurels de l'art contemporain, qui est beaucoup plus ambivalent que platement christianophobe. L'idée que la pièce se déroule devant le Salvator mundi d'Antonello da Messina dit plus qu'une banale agression. Elle dit une obsession, une fascination, une prise à témoin du Christ, du Sauveur. Notre époque, surtout depuis quelques décennies, est passée championne dans l'art de défigurer les icônes majeures du christianisme. […]

Le christianisme est-il devenu la cible privilégiée des artistes ?

Oui, sans doute. L'art contemporain est l'une des manifestations de la christianophobie. Pas la seule… Encore faut-il préciser que ce n'est évidemment pas systématique. L'art sacré d'inspiration et de destination chrétienne poursuit sa route et continue de susciter des œuvres. […]

Est-ce qu'il est mieux ou moins bien traité que les autres monothéismes ?

Moins bien, c'est incontestable. Il a droit, pour ainsi dire, à un traitement de faveur. Imaginez qu'à la place du visage du Christ, comme décor d'une pièce de théâtre, figure celui de Moïse, de Mohammed ou de Bouddha. Ce serait un tollé immédiat. De toutes les religions, le christianisme est, sans conteste, la plus agressée. Et selon moi c'est normal. Cela tient au fait que le christianisme aime autant l'image, qui s'expose, que la personne, qui oblige."

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