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Réforme du collège : les parents éprouvent une légitime inquiétude

6a00d83451619c69e201b8d1de834a970cC. est une de nos lectrices, qui voulait rebondir sur la consternation de François-Xavier Bellamy (ici et ici) au sujet des manuels édités dans le cadre de la sinistre réforme du collège. Voici son témoignage :

"L'année dernière je suis allée à une journée dont le but était de présenter à tous les professeurs, éducateurs et autres responsables de l'enseignement catholique de notre région (Picardie), les nouvelles orientations de l'enseignement sous contrat. M.Pascal Balmand nous a fait une allocution, suite à laquelle nous pouvions poser des questions. Une amie en a profité pour suggérer que l'enseignement sous contrat puisse éditer ses propres manuels. Cela pourrait être une vraie belle réponse d'un enseignement sous contrat soucieux d'élever l'esprit des élèves, et en plus il en aurait tout à fait le droit !

(C. cite ici son amie)

"Il [Pascal Balmand] m’a répondu très clairement en disant que les manuels actuels produits étaient parfaitement dans la ligne des programmes, et qu’il n’était en rien question de promouvoir d’une quelconque façon des manuels « d’esprit catholique » (c’étaient les termes de ma question) afin de ne pas entrer dans une politique de communautarisation.

Il n’y a pas de problème de contenu, selon lui."

Eh bien M.Balmand a répondu en noyant le poisson mais en n'oubliant pas de faire référence aux années 30 dans son discours ! Vous voyez le sous-entendu. Etre moderne bien sûr c'est suivre le gouvernement. Dans l'assemblée, à peu près une moitié des gens semblait intéressée, une moitié hostile. Comme M.Balmand avait également répondu à mon amie qu'il ne fallait pas avoir "peur" j'ai moi-même pris la parole en disant que son mot n'était pas juste, qu'on n'avait pas "peur" mais de légitimes inquiétudes !"
Voilà pourquoi il est légitime de mettre la direction nationale de l'Apel, censée représenter les parents d'élèves du privé sous contrat, ainsi que l'Enseignement catholique, face à leurs responsabilités; voilà pourquoi des écoles frondent cette institution qui ne remplit pas son rôle. Sinon, à quoi bon l'école privée, si c'est juste une école publique que les parents ont l'étrange privilège de payer, sachant qu'ils paient déjà l'école par le biais de leurs impôts ?

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14 commentaires

  1. Je suis extrêmement étonné de ces atermoiements…Effectivement l’enseignement hors contrat a été institué pour permettre aux parents de faire donner, à leurs enfants, une éducation non maçonnique et respectueuse de leur religion, le tout dans le cadre d’un enseignement de bon niveau pour permettre de concurrencer l’enseignement public.
    Les résultats au brevet comme au bac, montrent que le pari du “hors contrat” est largement gagné… Dans ce contexte, rien n’empêche que les établissements disposent de leurs propres manuels: les manuels de l’Educ Nat ne sont pas obligatoires! C’est seulement le contenu du programme qui l’est!
    Se déclarer pour une cause est une chose, mais, agir se façon constructive est parfois une autre.
    C’est pourquoi depuis quatre ans j’ai rédigé un ensemble de cours de maths et de SVT pour le cycle lycée pour fournir des connaissances rigoureuses, et du meilleur niveau possible, dissociées des arrières pensées idéologiques qui peuvent y fleurir, notamment en SVT…
    Apparemment mes élèves, tous reçus au bac souvent avec mention, ne s’en sont pas plaints et les chefs d’établissements non plus..
    Nombre d’enseignants des établissements hors contrat peuvent le faire!
    [On parle ici du privé sous contrat. MB]

  2. La question des manuels est importante.
    Il s’agit de montrer une interprétation culturellement riche du programme, tant pour les élèves (manuel, stricto sensu) que pour les enseignants (guide pédagogique, “livre de l’enseignant”).
    Le seul point d’accord avec les propos de M. Balmand est “il n’était en rien question de promouvoir d’une quelconque façon des manuels « d’esprit catholique »”.
    On a seulement besoin de prouver qu’on peut être en stricte cohérence avec le programme et néanmoins respectueux des familles (catholiques ou autres) qui se réclament de la morale naturelle et de la culture française.
    Au lieu de se laisser imposer une interprétation laïcarde et haineuse (pardon pour la redondance) desdits programmes.
    Et cela concerne TOUS les élèves, quels que soient leur mode et lieu d’instruction.
    [“Le seul point d’accord avec les propos de M. Balmand est “il n’était en rien question de promouvoir d’une quelconque façon des manuels « d’esprit catholique »” : Il n’y aurait rien de scandaleux d’employer des manuels “d’esprit catholique” dans des écoles catholiques, bien au contraire : cela participerait à l’évangélisation dont nul catholique n’est dispensé, a fortiori dans des écoles qui ont le catholicisme pour raison sociale. MB]

  3. Il existe des manuels de mathématique libres, sur le modèle des logiciels libres.
    (sesamath)
    Le web permet à de nombreux enseignants de toutes matières et de toutes sortes d’établissements francophones de mettre leurs cours et exercices à disposition.
    Je pense qu’il faudra aller encore plus dans cette direction.

  4. Pascal Balmand a enseigné une douzaine d’années à Sciences-Po… il est donc du sérail du “politiquement correct”.
    Quand ces intellectuels catholiques finiront-ils par comprendre qu’avec leur prétexte de se fondre dans le monde pour mieux l’évangéliser, ils ne font que s’y dissoudre !

  5. Le but de l’Éducation Nationale n’étant pas d’instruire mais d’endoctriner il est vain d’espérer pouvoir éditer des manuels qui ne soient pas conformes à la déstructuration des esprits et à leur abêtissement.

  6. Sous contrat = sous le joug maçonnique = contrat de décervelage et d’immoralité……
    La bataille de l’enseignement est primordiale, Jules Ferry l’avait bien compris.

  7. @ Exupéry :
    Comment voulez vous qu’ils comprennent ? Dans la parole du Christ : “Ne soyez pas du monde, mais soyez dans le monde”, ils confondent encore le “du” et le “dans”…
    Le malheureux St Pierre avait renié le Christ 3 fois… Nos intellos et progressistes cathos le font peut-être dix fois par jour, chaque jour !

  8. Ne soyez pas si pessimiste “DUPORT | 10 mai 2016 11:29:18”.
    D’accord avec votre début “Le but de l’Éducation Nationale n’étant pas d’instruire mais d’endoctriner”; en revanche, il est tout-à-fait possible d’éditer des manuels qui refusent “la déstructuration des esprits et leur abêtissement”: pour l’enseignement du premier degré, l’adaptation française de la “méthode de Singapour” est loin d’être confidentielle, même si ce n’est pas un tirage de prix littéraires; et elle est accompagnée d’un guide pédagogique très substantiel. Et ce n’est pas la seule discipline pour laquelle des éditeurs courageux ont accepté de prendre un risque éditorial. À nous de
    -le connaître
    -les faire connaître
    -encourager les enseignants à les adopter.

  9. Jusqu’aux années 60, l’enseignement libre disposait de ses propres manuels (par exemple en lettres, l’excellent manuel de Mgr Calvet) — et (ceux de l’enseignement public étaient infiniment plus riches que ceux d’aujourd’hui).

  10. En même temps être sous contrat signifie qu’on laisse l’Education Nationale avoir un droit de regard important en échange de subventions… on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre, surtout avec la République !
    Seule solution: l’école libre. Vraiment libre, c’est à dire hors contrat.

  11. Il est désormais délicat de faire un manuel SVT “d’esprit catholique” en matière de Biologie de la Reproduction (sic) à propos de contraception, IVG, PMA , FIV, DPI et DPN, et bientôt GPA sans être taxé de rébellion contre les lois et les valeurs de la République…D’autant plus que le débat écclésial reste officiellement ouvert depuis Amoris Laetitia sur la doctrine catholique d’Humanae vitae à Veritatis splendor: heureusement le professeur reste seul maître à bord, au risque de subir délation, persécution civile ou accusation de pharisien lanceur de pierres.

  12. Actions suggérées :
    1/ Pour frapper la direction nationale de l’APEL là où ça fait mal, à la rentrée prochaine dans les établissements sous contrat, mentionner clairement sur les formulaires à remplir qu’on ne souhaite pas adhérer à l’APEL et déduire la cotisation du montant des sommes à payer.
    Je l’ai fait autrefois pour d’autres raisons, sans aucune difficulté. Les parents croient à tort que leur enfants seront mal vus ; direction de l’établissement et APEL sont deux entités différentes.
    2/ Dans la mesure du possible, que les parents préfèrent le hors-contrat et que les grands parents le soutiennent financièrement.

  13. Il n’y a pas de manuels officiels de l’Education nationale, mais des manuels pondus par différentes maisons d’édition.
    Au delà de la question du choix des manuels, d’une part il n’est pas obligatoire d’en avoir, d’autre part il n’est pas interdit d’utiliser d’autres supports, notamment par le biais des photocopies.

  14. A Rouen, il existe une école libre hors contrat et je la conseille pour tous les parents d’élèves qui voudront inscrire leurs enfants. Il s’agit de l’école Saint-François-de-Sales (rattachée à la fraternité Saint-Pie X). Ils prennent les enfants du CP au CM2.
    C’est une école à l’ancienne comme autrefois. On apprend le français, les maths, l’histoire, les sciences naturelles et l’enseignement religieux (catéchisme traditionnel).
    Si des parents veulent que leurs enfants aient une excellente éducation, ils peuvent se rapprocher de l’abbé Cartier… Qu’ils y aillent et verront que c’est mieux que certaines écoles où l’on enseigne les “valeurs de la Raie publique” !

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