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Culture de mort : Euthanasie

L’ambiguïté mortelle de la proposition de loi Leonetti-Claeys

Aymeric Pourbaix écrit dans Famille chrétienne :

"On ne sort de l’ambiguïté qu’à son détriment, dit-on souvent en politique. Mais l’ambiguïté peut, aussi, se révéler mortelle. C’est l’impression qui se dégage des débats autour de la proposition de loi Leonetti-Claeys, examinée à partir du 10 mars à l’Assemblée. Ambiguïtés des termes et des intentions de la loi, qui promet en quelque sorte de faire mourir en endormant. Cela ne peut qu’inquiéter tous ceux qui considèrent qu’« il n’est pas dans la mission du médecin de donner la mort », comme l’a dit l’Académie nationale de médecine.

Certes le terme d’« euthanasie » ne figure pas dans le texte. Mais il n’en constitue pas moins un pas dans cette direction. Que veut dire en effet ce fameux « droit à la sédation » pour un patient incurable, qui rendrait obligatoire l’arrêt de tous ses traitements ? Y compris d’ailleurs l’alimentation et l’hydratation, qui sont d’abord des soins élémentaires. L’Académie s’inquiète à juste titre des conséquences d’une « interprétation erronée, abusive ou tendancieuse du terme sédation ».

C’est afin de lever ces ambiguïtés que plus de mille amendements ont été déposés contre le texte, par les députés de l’Entente parlementaire pour la famille. Pour faire voler en éclat l’argument d’une loi de « consensus » souhaitée par le chef de l’État. Quel consensus serait donc possible sur des faux-semblants et des demi-vérités, dissimulant mal la pression forte et continue qui s’exerce en faveur de l’euthanasie, en particulier depuis l’élection de François Hollande ?

Parce que, sur ces enjeux éthiques, le compromis n’est envisageable qu’au prix de l’endormissement des consciences, il revient aux catholiques, aux évêques en particulier, d’apporter de la lumière et de la clarté dans ce débat, qui s’apparente trop à un théâtre d’ombres. En rappelant la beauté et la dignité inconditionnelle de toute vie humaine, même diminuée. En réaffirmant aussi, comme vient de le faire le pape François à l’Académie pour la vie, que « l’efficacité ne peut être le seul critère des médecins », et que ceux-ci ne doivent pas être soumis « à des politiques ou à la convenance économique »."

Enfin, il serait illusoire de prétendre endormir l’angoisse de la mort par la seule sédation. Défi métaphysique – là encore l’Église est bien armée –, mais aussi évidemment défi de l’écoute et de l’accompagnement que procurent les soins palliatifs. Or ils sont les grands absents de cette proposition de loi. Cela ne peut être une coïncidence. "

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