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L’affaire Perben-Gollnisch fait honte à la France

Il y a un an, Bruno Gollnisch déclarait lors d’une conférence de presse :

"Je ne nie pas les chambres à gaz homicides. Mais je ne suis pas spécialiste de cette question et je pense qu’il faut laisser les historiens en discuter. Et cette discussion devrait être libre".

Quoi qu’on pense de Gollnisch et du FN, c’est une déclaration qui s’inscrivait bien évidemment dans les limites d’un débat civilisé. Et quoi qu’on pense de l’interdiction des propos révisionnistes, ceux de Gollnisch n’en étaient bien évidemment pas.

Une enquête préliminaire de la PJ avait abouti à ces conclusions, mais Dominique Perben avait insisté pour que des poursuites soient engagées pour "contestation de crimes contre l’Humanité".

Le problème, c’est que, pour la honte de la France, cette situation ubuesque commence à être remarquée à l’étranger : les poursuites donnent actuellement lieu à un débat sur la levée de l’immunité de député européen de Bruno Gollnisch. Et se penchant sur l’affaire, beaucoup d’observateurs de la politique européenne sont interloqués.

Pour le European Jewish Press, le comité des affaires judiciaires du Parlement européen est confronté à un "dilemme" :

Le Parlement européen est peu enclin à défendre l’immunité parlementaire d’un membre qui a des opinions extrémistes, mais il ne souhaite pas rompre avec d’importants précédents en dérogeant à cette immunité, surtout quand les accusations contre lui pourraient avoir des motivations politiciennes.

Sous l’intertitre "rivalité politique", l’article poursuit :

Le ministre français de la Justice Dominique Perben, qui a l’intention de se présenter contre Gollnisch aux élections municipales de 2007, a ordonné à la police de Lyon de lancer une enquête à propos des commentaires quatre jours après qu’ils ont été tenus.

La police a conclu qu’il n’y avait pas de dossier contre Gollnisch, mais Perben a insisté pour que des poursuites soient entamées.

Le blog souverainiste britannique EU Referendum s’étonne et titre sur le "Meilleur des Mondes" de l’UE, où l’on demande aux députés européens britanniques de se pencher sur les sanctions contre "un homme politique français qu’un rival a accusé de commettre un délit qui n’est même pas illégal en Grande-Bretagne, et qui d’après la police n’a pas été commis."

Et cela, alors que s’ouvrent les négociations d’adhésion avec un pays qui s’est doté d’une loi "anti-négationniste" à l’envers : dans l’article 312 de son code pénal, la Turquie menace de 5 années d’emprisonnement quiconque mentionne le génocide arménien. Cherchez l’erreur…

HV

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1 commentaire

  1. Si je comprends bien la situation :
    1. B. Gollnisch a déclaré : “je suis pour l’abrogation de la Loi Gayssot”
    2. D. Perben a répondu : “Au nom de la Loi Gayssot, je vais faire condamner B. Gollnisch”
    C’est-à-dire que, si condamnation il y a, la Loi Gayssot sera une loi qu’on ne pourra jamais abroger (comme toute autre loi normale), puisque quiconque y songerait se retrouverait devant les tribunaux. Et donc cette loi sera éternelle !
    Cela signifie donc qu’une simple majorité de députés d’une législature donnée aurait la possibilité de voter des lois qu’aucune majorité suivante ne pourra abroger. Et donc que la majorité d’un instant impose des lois aux suivantes !
    Je vous laisse imaginer quelques exemples :
    Article 1 : la durée hebdomadaire du travail est de 80 heures
    Article 2 Est puni de 20 ans d’emprisonnement quiconque prétend que 80 heures, c’est trop.
    Il se trouve que je n’ai pas le moindre point commun idéologique avec Gollnisch. Le racisme me révulse, le révisionnisme sur la Schoah encore plus, et je suis personnellement pour le maintien de la loi Gayssot. Mais, devant la possible existence d’une loi éternelle votée par quelques députés majoritaires à un instant donné, je ne peux penser qu’à une phrase :
    “L’absolutisation de ce qui n’est pas absolu mais relatif s’appelle totalitarisme”. Benoît XVI, Marienfeld, 20 Août 2005.

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