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Immigration

L’accueil des immigrés ne répond pas à une obligation de la charité mais à une obligation idéologique

Yves Meaudre, directeur de l’ONG Enfants du Mékong, en pointe dans l’accueil des réfugiés du Sud-Est asiatique, en France mais aussi dans leur pays d’origine, appelle à ne pas confondre charité, morale et politique :

Unknown-21"Après le « on est tous Charlie », l’accueil tous azimuts et sans réflexion des centaines de milliers d’immigrés dont certains peuvent prétendre légitimement au statut de réfugiés ne répond pas à une obligation de la charité mais à une obligation idéologique. Celle-ci interdit toute réflexion. Je sens que les images, les consignes de « penser juste » menées avec une trop grande cadence commencent à créer une réaction de fermeture et d’indifférence. Un peu comme les dames patronnesses du début du XXe siècle pérorant sur la morale ont provoqué des réactions de privauté et de libertinage. L’esprit de contradiction veut démontrer l’indépendance d’esprit et le refus de l’obligation de penser à l’identique. L’effet moralisateur atteint l’inverse de ce qu’il croit vouloir imposer. […]

Réfléchir aux conséquences de cet accueil qui, au long des mois se révélera définitif, conduit inéluctablement à l’excommunication pour délit de blasphème. Poser la question vous condamne à être responsable de la mort de cet enfant kurde échoué sur une plage de Turquie. Et pourtant…

Alliée séculaire de Berlin, la Turquie nous reproche notre égoïsme. L’enfant kurde mort n’appartient-il pas au peuple que Daech a massacré à Kobané à l’échelle industrielle sous le regard bienveillant voire complice de la Sublime Porte ? Que les loups dévorent les innocents est une réalité tragique de l’histoire, mais que ceux-ci accusent ceux qui défendent les innocents de ne rien faire est nouveau et… monstrueux. Ce n’est pas l’hôpital qui se moque de la charité, mais le cimetière qui se moque du SAMU.

Si les responsables des organisations humanitaires, à l’exemple des médecins qui doivent soigner indifféremment ennemis et amis, n’ont qu’un seul devoir en accueillant l’immigré, la responsabilité de l’homme politique est de préserver le bien commun, les équilibres sociaux, l’intégration et l’assimilation des candidats légitimes -parce que persécutés- à la société. Ils ont le devoir de protection.

L’humanitaire agit dans l’urgence et par rapport à une situation donnée, l’homme politique est dans l’anticipation, la durée et la vision. Ce dernier a comme première vocation d’assurer et préserver la paix sociale, il a la responsabilité de la sécurité de sa communauté. Cela depuis que l’État repose sur le droit qui gère une communauté et le lien qui lie un peuple avec ses responsables ; cela depuis Rome et Athènes.

Or aujourd’hui, en France comme en Orient, nous sommes en guerre. De jeunes Lorrains, Bretons ou Provençaux se battent dans un acte de générosité gratuite pour des peuples dont les hommes arrivent par centaines de milliers sur nos côtes sans participer à la défense de leurs foyers restés sur place. Les photographies ou les reportages nous les montrent. Les migrants ont entre dix-huit et quarante ans pour l’essentiel. Les hommes occupent l’écrasante majorité des passagers.

Il est impossible pour nous de ne pas nous poser la question du sort de leurs familles. Qu’en est-il de la sécurité et de la survie de celles-ci puisqu’eux même fuient la violence et la vengeance ? Avons-nous le droit de poser la question ? Pourquoi, à l’inverse des boat people vietnamiens, ce ne sont pas des familles mais massivement des garçons en pleine force de l’âge ? […]

En guerre on évite d’ouvrir son flanc pour contrer les percées. Or l’accueil sans discernement des hordes des réfugiés ressemble furieusement à cette baisse de garde.

La politique n’est pas une question morale (même s’il faut avoir une vision morale de son action), c’est la prise en compte de la réalité des rapports de force. Il faut intégrer ceux-ci à l’avantage du pays dont on est responsable. […]

Avec une grande vénération pour François, ce pape de la miséricorde qui nous appelle à sortir de nos lignes dans un monde bouleversé, précisons fermement que son appel à l’accueil des réfugiés n’est pas une politique. Il serait grave pour un chef d’État de s’aligner sur sa position exprimée à Lampedusa. Car il ne faut pas faire de contresens : le pape appelle à la prière, au réveil des consciences, à la responsabilité personnelle de chacun, au pardon. Son message est spirituel et moral, ce n’est pas une politique migratoire.  […]

L’accueil passe par un tri, ce que le HCR nomme le screening. Il s’agit de la phase où l’on distingue les personnes dont l’existence est mise en danger concrètement et objectivement, de celles qui pour une amélioration de l’existence viennent chercher un mode d’existence moins pauvre. […]

Mais en conclusion, je crois — ce que je ne croyais pas il y a deux ans — qu’il y a une volonté internationale de substituer aux vieux peuples chrétiens des peuples d’autres religions pour voir disparaître la plus belle des civilisations que l’humanité a connue. Et d’avoir des esclaves sans racine ni culture, ni sens de la communauté de destin qui, à moindre prix, travailleront pour les grandes puissances économiques à n’importe quel prix. C’est voulu, orchestré et inscrit dans le temps. […]"

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