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France : Politique en France

L’abstention montre que la France est de droite

Hervé Bizien analyse l'abstention :

"Comme les inévitables observateurs professionnels de notre vie publique n’ont pas manqué de le noter, c’est en particulier l’électorat de droite qui s’est abstenu [voir notamment notre graphique, NDMJ]. Bayrou, l’ex-troisième homme des médias, disparaît ; l’UMP s’enfonce, tandis que le Front national refait – timidement – surface. Il aurait cependant bien tort, lui aussi, de se réjouir trop bruyamment : 12 % de 47 % ne représentent pas même 6 % des électeurs inscrits. Si l’on s’en tient à la tendance exprimée, cependant, il apparaît que les Français rejettent massivement le centrisme et sanctionnent l’ "ouverture" à gauche pilotée par le président de la République.
Après s’être fait élire sur un discours à tonalité droitière par un électorat de droite, Nicolas Sarkozy a conduit une politique de gauche, cocufiant ceux qui lui avaient fait confiance. De cette tromperie naît le divorce.
Parce qu’ils confondent l’écho médiatique avec l’opinion publique, les politiciens de la droite parlementaire commettent depuis des décennie la même erreur, qui consiste, sitôt élus, à faire à la gauche les yeux de Chimène. La seule politique qu’ils se sont refusés à tenter, celle qu’ils refusent absolument d’appliquer, c’est la politique d’ouverture à droite dont un Berlusconi a donné l’exemple en Italie. Cette politique-là assurerait durablement la droite au pouvoir pour la plus simple des raisons : la grande majorité des Français est de droite.
Malheureusement, Nicolas Sarkozy, lui, ne l’est pas ; c’est pourquoi il n’est pas exclu – il est même prévisible, au contraire –, que la gauche, minoritaire dans le pays, revienne aux affaires en 2012."

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10 commentaires

  1. Je ne vois pas vraiment ce qui fonde cette analyse selon laquelle la France serait de droite, par l’addition des voix de la droite UMP et annexes et de celles de la droite nationale, FN et résidus.
    Certes l’électorat de droite s’est certainement plus abstenu que celui de la gauche, y compris, quoique moins, celui du FN.
    Mais il parait difficile de nier le poids de l’immigration dans l’électorat de gauche : insensiblement la part de la démographie française qui comble le déficit des naissances des français de souche provient de population allogènes qui votent ”à gauche”. Et ce phénomène est appelé à devenir central.
    C’est ainsi par exemple que DELANOE gardera Paris, que le maire ex centriste de Roubaix est passé au PS en suivant l’évolution immigrée de son électorat et a été réélu plusieurs fois, et que les communistes dominent encore des villes importants de banlieues en périphérie des grandes villes françaises.
    Il faut lire et faire lire le livre dont a parlé le SB : “Les yeux grands fermés” de Michèle TRIBALAT : il est écrasant.
    Si le FN rénové n’absorbe pas l’électorat UMP dans la décennie à venir pour imposer une politique de décolonisation, à vue humaine, le sort de la France est scellé.

  2. pg a tout à fait raison, hélas !

  3. L’abstention montre que la France est majoritairement de France. Par défaut.
    Vendredi dernier, je discutais avec un transporteur qui se lève à cinq heures du matin pour livrer. Il se crève à la tâche pour nourrir ses enfants. Il a peur pour leur avenir. Il est plus qu’écœuré de voir la division de la France en partis et pour cette raison il n’a pas voté le 14 mars 2010. Il souhaite ardemment que tout le monde s’unisse et mette la main à la pâte pour bâtir.
    Il n’a même pas osé dire « pour bâtir la France », puisque c’est interdit de le dire et d’y penser depuis le 29 mai 2005.

  4. Les absents ont toujours tort

  5. Ce n’est pas exclu… mais c’est même certain que le PS soit aux commandes en 2012, surtout si c’est le président actuel du FMI que se présente!

  6. Il est bon aussi de regarder parfois des réactions locales pour modérer l’analyse d’Hervé Bizien à propos de l’abstention.
    Le maire UMP de Montfermeil (en Seine-Saint-Denis, près de Paris) Xavier Lemoine livre cette explication à propos de l’abstention record sur sa commune : « Une partie de la population vit en autarcie par rapport au reste de la société. Ces habitants (les immigrés) considèrent que les institutions ne méritent pas qu’on s’y intéresse. Ils ont leur vie à eux, réglées par d’autres codes (la Charia) ».
    Le phénomène abstentionniste est particulièrement spectaculaire dans les villes dites « défavorisées » qui ceinturent Paris, Lyon et Marseille. Dans certains quartiers de ces cités, seul un électeur inscrit sur dix (1/10 ) s’est déplacé dimanche dernier pour glisser son bulletin dans l’urne !
    De cette abstention là, les médias se sont bien garder de nous en parler pour ne pas faire trop monter le FN.
    Mais il y a fort à parier que la question va émerger sous peu.

  7. Est de droite celui ou celle qui ne vote pas à gauche.Est de gauche, celui ou celle qui ne vote pas à droite.S’abstient celui ou celle qui trouve que c’est idiot cette division…!et qui voudrait qu’on lui explique…avant 2012 SOS

  8. @Roland
    La question est : sur les 10 % à 20 % de votants de ces lieux déshérites, combien votent ”à droite” et sont-ils français de souche ou étrangers ?
    Car si les ”de souches” restent chez eux au lieu de voter, ils laissent mathématiquement au vote de gauche une place proportionnellement accrue. Le transporteur que cite plus haut @Droal s’abstient-il de payer ses impôts et charges ?

  9. Et pourquoi les absentionistes devraient-ils être de droite ? Dans le XVI° peut-être, dans le 9.3 ou aux minguettes cela m’étonnerait. Je crois surtout qu’ils ne sont ni de droite ni de gauche, mais qu’ils ne se retrouvent plus dans la fourberie des politiques proposées. Mais pour se partager le magot, seuls les bulletins exprimés comptent, et les autres continuent de payer leurs impots …
    Si les abstentionnistes étaient de droite (de la droite que Sarkosy nous propose), pourquoi n’iraient-ils pas voter ? ou bien, ils ne sont pas de cette droite là, mais de laquelle alors ?

  10. Je suis fort sceptique quand je lis que Sarkozy est de gauche.
    Le bouclier fiscal, la modification du statut de la poste, la défiscalisation des heures sup’, l’allongement de l’âge de départ à la retraite…
    Cela ne ressemble guère aux politiques prônées par la gauche… Si l’ensemble de la gauche française haït profondément Sarkozy, ce n’est pas sans raison.
    Ne confondez pas une opportuniste et factice dérive à gauche d’un homme libéral ; et une politique de gauche. Sinon que direz-vous lorsque les sociaux-démocrates du PS parviendront au pouvoir ? “Les rouges reviennent, le couteau entre les dents !”

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