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Europe : politique

L’abandon de la souveraineté budgétaire ne se fera pas

Lu dans Daoudal Hebdo :

"La situation de la zone euro en est arrivée à un tel point que les analystes, y compris européistes, en arrivent à la conclusion qu’il n’y a que deux solutions: l’éclatement, ou un nouvel abandon de souveraineté des nations de l’Union. Bien entendu, les idéologues de la construction de l’Etat européen sautent sur l’occasion. Puisqu’il ne peut pas être question d’abandonner la monnaie unique, il faut en finir avec les politiques budgétaires souveraines. Mais l’Allemagne rejette absolument cette perspective. Et, sans l’Allemagne, rien ne se fera. Donc la zone euro va éclater. […]

Tout ce qui a été élaboré, c’est un mécanisme d’aide aux pays en difficulté, qu’on a fabriqué alors que c’est explicitement contraire au traité européen, et, auparavant, l’obligation pour les Etats de soumettre désormais leurs projets de budget à la Commission européenne. Mais pour sauver l’euro (et pour sauver la Grèce… et le Portugal… et l’Espagne… et l’Irlande… et l’Italie… etc.) il faut aller bien au-delà. L’idée d’un ministère européen des Finances a été lancée par le président de la Banque centrale européenne et aussitôt reprise au vol par tout le ban et l’arrière ban des européistes fanatiques. […] On se demande si ces traitres grotesques comprennent ce qu’ils disent. Car un ministère européen des Finances, un fédéralisme budgétaire et fiscal, cela veut dire que les Etats de l’Union européenne perdent toute autonomie budgétaire et fiscale. Il va de soi que s’il en est ainsi, les Etats n’ont alors plus aucun reste de souveraineté. S’ils n’ont plus la maîtrise de leur fiscalité et de leur budget, ce n’est pas seulement leur ministère des Finances qui disparaît, mais tous les autres, puisque tous les financements décidés par les ministères dépendent de celui des Finances. Et bien entendu on n’a plus aucun besoin du Parlement, qui sert d’abord à voter le budget. En bref, on entre dans la pure dictature eurocratique. Mais cela ne sera fera pas. Du moins pas tout de suite. Car les dirigeants à qui il reste un minimum de bon sens savent, premièrement que les peuples n’accepteront pas ce projet (ou alors il faut aussi supprimer les élections pour éviter la venue au pouvoir de populistes eurosceptiques…), et que s’il était réalisé eux-mêmes ne serviraient plus à rien. Déjà leurs pouvoirs sont très limités, mais alors ils n’en auraient plus du tout. C’est pourquoi Nicolas Sarkozy a balayé d’un revers de main la proposition d’un ministre européen des Finances.

Sans aller jusque-là, nombreux sont ceux qui demandent la fusion des dettes souveraines et l’émission d’obligations européennes, un organisme européen qui ait le pouvoir de reprofiler les dettes… C’est-à-dire qu’on propose de faire un pas important vers une union fiscale et budgétaire sans le dire. C’est le sens de l’appel des 13 dirigeants de partis socialistes européens, publié samedi dernier. […] Mais que constate-t-on en lisant les noms des signataires? Qu’il n’y a aucun dirigeant du parti social-démocrate allemand, d’hier ou d’aujourd’hui… Tout le monde va ainsi répétant qu’il faut des euro-obligations, et quand on cause branché on dit « eurobonds ». Sans jamais dire de quoi il s’agit. C’est simple : les Etats membres transfèrent leurs droits d’émission à une autorité supranationale, qui gère le service de la dette communautaire de la zone euro. Miracle: il n’y a plus de dette grecque, il y a une dette « fusionnée » européenne… L’Allemagne apparaît curieusement unie contre les manigances européistes. Toutes les déclarations des responsables allemands vont dans le même sens. Le gouverneur de la Bundesbank, Jens Weidmann, d’ordinaire très discret, s’est élevé de façon virulente contre les idées des socialistes (non allemands)".

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