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La question des “traditionalistes”, à Lourdes et à Rome

L’Assemblée plénière des évêques s’est achevée hier à Lourdes. Ses conclusions traitent, outre de questions de fonctionnement interne de la Conférence des évêques, de deux points : l’accueil des "traditionalistes" et le "malaise de la jeunesse".

Sur la question des traditionalistes, la déclaration signée par le cardinal Ricard ne juge pas opportune la "mise en place d’une structure juridique qui risquerait de distendre les liens de ces fidèles avec leur pleine appartenance à leur Eglise diocésaine". Elle vise là des formules du type d’une "administration apostolique" ou d’une "prélature personnelle" (comme l’Opus Dei) qui ont été évoquées pour l’accueil des lefévristes.

Concernant plus particulièrement ces derniers, le texte prend un engagement :

Dans les semaines ou les mois qui viennent, [le Pape] devrait donner des directives pour faciliter le chemin vers un retour possible à une pleine communion. Nous les accueillerons dans la foi et les mettrons en œuvre fidèlement.

Cependant, et tout en reconnaissant que "certains ont pu se réclamer d’un « esprit du Concile » qui n’avait pas grand chose à voir avec lui", la déclaration met en garde :

La communion peut s’accompagner de questions, de demandes de précision ou d’approfondissement. Elle ne saurait tolérer un refus systématique du Concile, une critique de son enseignement et un dénigrement de la réforme liturgique que le Concile a décrétée.

On peut se demander si on peut mettre sur le même plan "refus systématique" et "dénigrement", d’une part, et d’autre part une "critique" – dont une des définitions est un "examen rigoureux".

Un groupe de travail a été formé, qui présentera un texte sur la question à la prochaine assemblée des évêques, en novembre.

Hier également, comme nous le disait Lahire, s’est tenue autour du Pape une réunion des dicastères qui aurait traité de la même question (Dépêche AFP).

Henri Védas

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11 commentaires

  1. Petite confusion : les propos du cardinal Castrillon Hoyos que vous citez n’ont pas été prononcés à l’issue du dicastère du 7 avril, mais à l’occasion du consistoire des cardinaux, le 23 mars. Concernant le dicastère, la dépêche de l’agence Zenit datée du 7 avril précise que les sujets abordés n’ont pour l’instant pas été rendus publics. Rien de formellement nouveau donc, côté Vatican, par rapport 23 mars. Ce qui n’interdit pas de supposer, bien sûr, que la question tradi a bien été posée le 7 avril…

  2. Il ne fallait évidemment pas s’attendre à grand chose des évêques de France…
    S’ils ne “sauraient tolérer une critique des enseignements du Concile”! Ben voyons!
    Belle preuve d’ouverture d’esprit et d’accueil.

  3. “Elle ne saurait tolérer un refus systématique du Concile, une critique de son enseignement et un dénigrement de la réforme liturgique que le Concile a décrétée.”
    C’est çà la “culture du dialogue” chère aux modernistes, l’interdiction de toute critique du concile même saine et constructive ? Oecuménisme et dialogue avec toutes les religions sauf pour les vilains traditionalistes…
    “On peut se demander si on peut mettre sur le même plan “refus systématique” et “dénigrement”, d’une part, et d’autre part une “critique” – dont une des définitions est un “examen rigoureux”.
    Effectivement… Merci à Henri Védas pour cette remarquable réflexion qui pourrait aider au déblocage de la crise si messeigneurs les évêques de France mettaient un peu de bonne volonté au lieu de faire une crispation sur “Le concile”.

  4. En ce qui concerne la critique et la bonne application du Concile, je pense que si c’est certainement une priorité, c’est d’abord aux évèques de France de le faire, car je pense qu’ils n’ont pour certains pas de leçons à donner dans ce domaine. C’est leur modernisme qui n’a rien à voir avec le Concile qui a entraîné cette rupture dans l’Eglise qui est le lot de la France et de certains pays limitrophes, car le pb ne se rencontre pas ailleurs. C’est d’ailleurs une grâce que nous ayons un pape allemand pour régler cette affaire

  5. Est-il utile de rappeller que la CEF n’a aucune valeur canonique, n’est rien, et que ses écrits sont destinés à alimenter les cheminées du futur ?
    La CEF – le Syndicat des Eveques qui sont en France – n’est absolument pas un élément de l’Eglise. Ce n’est rien de plus qu’une assoc. comme celle des cyclistes du Morbihan.

  6. @ oxbridge : merci – c’est plutôt une “grosse” confusion. J’ai retiré le passage erroné.

  7. Le problème est la manière dont la critique se “construit”…
    http://v.i.v.free.fr/pvkto/critique-contre-eglise.html

  8. Essayons de dépasser notre souffrance,soyons confiants et regardons déjà le chemin parcouru. La CEF n’est pas toute l’Eglise, ses discours sont des termes de compromis. Accrochons- nous à la main du St Père. Lire à ce sujet l’article du Fig d’aujourd’hui samedi.
    Le dynamisme des communautés traditionnelles est de plus en visible, certains curés de paroisse les rencontrent et confrontent leurs idées aux leurs. Un ferment d’Eglise c’est long à pousser. Jeudi prochain, jeudi saint, offrons-nous en offrande vivante à la Messe pour cette unité que Jésus a tant appelé de ses voeux. “Que tous soient un”, mais aussi “il y a beaucoup de demeures dans la maison du Père”.

  9. “La CEF – le Syndicat des Eveques qui sont en France – n’est absolument pas un élément de l’Eglise. Ce n’est rien de plus qu’une assoc. comme celle des cyclistes du Morbihan”
    Si c’est comme ça que vous voyez le dialogue … Et la fraternité saint Pie X, c’est quoi ?

  10. La Fraternité Sacerdotale Saint Pie X est une société de vie commune sans vœux, fondée par Monseigneur Marcel Lefebvre, légitimement érigée dans le diocèse de Fribourg le 1er novembre 1970 par Monseigneur Charrière, évêque de Fribourg. Elle a été louée par une lettre de la Sacrée Congrégation pour le Clergé du 18 février 1971.
    Elle possède six séminaires. Avec plus de 150 prieurés dans 31 pays desservis par près de 450 prêtres, la Fraternité Saint Pie X aide de nombreux catholiques à garder la Tradition et à vivre de la Vérité immuable.
    Les prêtres de la Fraternité célèbrent exclusivement la Messe Traditionnelle, dite de St. Pie V, en latin, et s’opposent activement aux nouveautés libérales introduites par et après le Concile Vatican II, qui minent la Foi et conduisent l’Eglise à sa perte.
    Cette opposition aux nouveautés destructrices a valu à Mgr Lefebvre et à ses prêtres de nombreuses vexations et d’injustes condamnations par la hiérarchie libérale depuis 1975.

  11. “s’opposent activement aux nouveautés libérales introduites par et après le Concile Vatican II”
    J’accepte le “après” mais pas le “par” (le Concile). Si Mgr Lefebvre a refusé le Concile en lui-même, il s’est mis de facto hors de l’Eglise. En revanche, je comprends parfaitement les critiques formulées à propos de certaines déviations graves qui auraient dû, effectivement, être arrêtées très tôt après le Concile.

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