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France : Politique en France

La démocratie est nue

Dans Présent daté de demain commence la nouvelle chronique hebdomadaire de Me Jacques Trémolet de Villers, intitulée "Des nouvelles de la France qui vient". Extrait :

"[L]a démocratie a conquis l’univers. Il n’y a plus un régime qui ne se proclame pas démocratie. La victoire est totale. Elle est partout. Et cette victoire fait sa défaite. Car la démocratie n’est pas un système juridique de gouvernement, une forme de régime comme une autre – à l’instar de la monarchie ou de l’aristocratie –, la démocratie est un mythe, une conquête permanente, une utopie à réaliser. N’ayant plus rien à conquérir, et plus de citoyens à convertir, étant devenue, enfin, la réalité, la démocratie se montre pour ce qu’elle est : un leurre… un rideau de fumée, aurait dit Marx, qui cache aux yeux du peuple les ressorts de la domination matérielle, le déguisement juridique d’un jeu de pouvoirs et de complots pour conquérir et garder ces pouvoirs. « Le roi est nu », disait Shakespeare. Le roi, aujourd’hui, c’est la démocratie. Et la démocratie, ce n’est plus rien.

[P]our vivre, une démocratie a besoin, premièrement d’une certaine prospérité économique, secondement d’administrations – de corps étatiques – qui lui pré-existent et qui fonctionnent…, d’un personnel – une classe politique vertueuse et convaincue, décidée à la faire vivre, enfin, de la paix à l’extérieur. Autrement dit, la démocratie s’épanouit en consommant allègrement ce que le régime qui l’a précédée – la monarchie – avait construit. Nous arrivons au bout de cette consommation."

Michel Janva

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16 commentaires

  1. Quel homme admirable que Tremolet de Villers ! Belle fierté, superbe intelligence, magnifique vie “contra impetum fluminis”. Quel exemple pour nous tous.

  2. Pardon de ne pas partager votre enthousiasme.
    Je trouve ce texte assez gratuit, c’est-à-dire sans justification.
    A titre d’exemple, un des faits qui est passé sous silence c’est que la population est aujourd’hui athée à 20 ou 30 % et qu’on ne voit pas quel autre régime que celui électif elle accepterait.
    C’est donc une envolée creuse. Il n’y a rien d’instructif dans ce texte.

  3. Je crois que tout est dit dans ce texte : la démocratie ne peut se suffire à elle-même dans le gouvernement d’un pays.
    Elle est obligé de s’accouplée à un régime.
    Et c’est en cela qu’elle a atteint sa limite.
    Comme les régimes de types républicains sont verreux, la démocratie ne peut rien et disparait (désinformation par les médias, persuadés d’informer et d’être libres alors qu’ils ne le sont pas)

  4. La démoncratie est nue?
    Exact, mais recouvrez la, car elle est horrible à voir!
    Elle est aussi laide et usée qu’une vielle femme de plus de 200 ans.
    Il est temps qu’elle meure!
    Je vote pour l’euthanasie de la démocratie.

  5. @ furgole
    Il est vrai que peu de personne ose être à contre courant du fleuve impétueux.
    J’imagine qu’avec ce que vous dites vous connaissez ce lien:
    http://perso.orange.fr/contra_impetum/
    Je le recommande à tous ceux qui ne le connaissent pas.

  6. Il est vrai que ce texte n’est pas particulièrement démonstratif.
    Mais en revanche je ne comprends pas bien le lien entre l’athéisme et le régime électif. Pourquoi les français seraient-ils
    forcément contre un changement de régime, au profit d’institutions plus conforme à l’esprit français ? (en l’occurrence la monarchie pour Maitre Trémolet)

  7. Attention, il ne s’agit que d’un extrait…

  8. ce qu’il faut surtout dire, c’est que la démocratie n’existe pas!
    d’où sa vanité
    quand certains partis font, eu Europe, plus de 20% d’électeurs et n’ont pas de représentants élus! c’est bien la preuve que la démocratie est un leurre

  9. Merci d’avoir perçu ce clin d’oeil. C’est vrai, j’aime l’expression et le site. Rien de tel, pour désarmer un adversaire qui vous accuse d’être un réactionnaire afin de vous intimider, de le remercier sincèrement du compliment qu’il vous fait. Essayez…. c’est délicieux.

  10. texte d’une grande lucidité et de belle facture.
    La démocratie a effectivement mangé son pain blanc, elle apparaît (maintenant qu’elle a conquis le monde), pour ce qu’elle est: “un leurre”, une immense arnaque, une escroquerie et un mensonge qui fait mourir les peuples et les patries. Un leurre qui montre que la dite Démocratie, cette idole des temps dits “modernes” est un mythe qui s’effondre inexorablement à mesure que le peuple lui-même – que la dite Démocratie devait défendre et représenter… – , se rend compte qu’il a été volé et trompé !
    à Jean-François [entre parenthèses], sous Louis XVI, juifs et protestants avaient la liberté de religion. Que l’athéisme atteigne aujourd’hui 20 à 30% de la population (faudrait nuancer et parler d’agnosticisme pour la plupart) -, cela ne peut et ne doit pas empêcher un Etat dont 60% des citoyens se dit “catholiques”, de se proclamer catholique ! En réalité, démocraties, républiques comme monarchies doivent toutes reconnaître la royauté du Christ sur les sociétés (lire le cardinal Pie face à Napoléon III.) Ou bien l’Eglise se serait trompé depuis l’Empire romain !…

  11. @ PV
    La démocratie semble particulièrement adaptée à la mentalité athée puisque celui qui exerce l’autorité ne l’exerce qu’en vertu du nombre.
    Un régime de “droit divin” serait très mal accepté par au moins la partie athée de la population.
    Cela sans préjudice de la doctrine catholique sur l’autorité, je ne parle pas doctrine, mais prudence et adaptation à la situation humaine donnée.

  12. je pense que nous nous fourvoyons : j’essaie de lire Trémolet dans une autre perspective.
    La démocratie est souhaitable, nécesaire et même providentielle, lorsqu’elle est à sa juste place c’est à dire un moyen politique (au sens du service de la cité). C’est quand elle se transforme en finalité, en objectif de gouvernement qu’elle déraille, et il ne peut pas en être autrement. En effet, la démocratie s’appuie sur le principe de liberté et (presque) uniquement sur elle.
    Mais les limites de la liberté sont toujours reculées. Hier la liberté d’expression, aujourd’hui la lutte et l’indignation contre toutes les “discriminations”,le relativisme moral … C’est logique, car cette liberté est une autonomie totale, déconnectée de la notion de service.
    La démocratie en vient alors à tourner à vide, à devenir une philosophie du n’importe quoi, on veut l’imposer au monde par tous les moyens même coercitifs (c’est ce que voulaient les USA et l’ONU). La démocratie devient alors une tyrannie, et on ne peut plus s’en dépétrer, car toute protestation devient une offense à la démocratie. Nous y sommes je crois.
    Alors, une monarchie oui, pourquoi pas, ou même une république (au sens latin)mais usant tout de même et raisonnablement de la démocratie, et non à sa remorque. Le coeur de tout art de gouverner c’est une liberté encadrée par des lois viables ( qu’on se fixe ou qu’on reçoit de Dieu) qui servent le Bien commun, autrement dit une théonomie participative. Cette liberté là ouvre à la responsabilité, au respect des valeurs, à l’altérité…

  13. Tout à fait d’accord avec Claire : quand on transforme un moyen en but final, il n’y a plus de progression possible et les moyens sont fourvoyés! C’est hélas pas plus difficile que ça.
    Et cela touche tout domaine : la politique, le social, l’économique………..

  14. Le pape Pie XI dans son encyclique “Quas Primas” sur le Christ-Roi parle de “juste liberté”. Léon XIII dans son encyclique “Libertas” fait observer que la liberté porte sur les moyens, mais non sur les fins, elle porte aussi sur les opinions sur les sujets libres ou controversés.
    Le but n’est pas libre, le but c’est le bien. Il ne peut y avoir de liberté pour la perversité. Tout le monde est d’accord pour dire cela, au moins en pratique (personne ne prêche l’assassinat à part Gide, peut-être…) C’est pourquoi la liberté n’est pas laissée à la propagande pour le suicide. Il y eu sur cela, il y a quelques années, une unanimité touchante au Parlement et en dehors du Parlement.
    A mon avis la question de la liberté humaine, du principe social de la liberté et de son incarnation dans la réalité sociale est distincte de la question de la démocratie.
    On peut concevoir une démocratie sans liberté, et un régime “de droit divin” appliquant généreusement le principe de liberté.

  15. @ jean françois
    Pourquoi vous escrimez vous à penser que la monarchie est un régime de droit divin ? C’est un régime parfaitement rationnel comme tout autre : relisez donc Aristote et sa classification des régimes selon le nombre de celui qui détient le pouvoir exécutif vous avez la monarchie, l’oligarchie, la ‘démocratie’. Ensuite selon que le régime est conforme au Bien commun ou non vous avez la tyrannie ou la ‘royauté’, … l’anarchie ou la ‘république’ (le français a moins de mots grecs).
    ================
    En général il serait bon de distinguer dans le mot démocratie deux concepts qui ne se recouvrent pas, bien que l’usage moderne (fruit de 200 de républicanisme forcené) les bloque plutot volontairement : celui, technique de ‘origine du pouvoir dans le peuple’ et celui, plus moderne et moralisant de ‘Etat conforme au Droit et la Morale (en fait l’Etat de Droit’). Et dans le concept technique il y a le sens originel simple de ‘venant du et pour le peuple’ et le sens jacobin qui en déduit ‘un homme une voix’ (alors qu’il pourrait exister un suffrage censitaire ou par ‘corps’ ou ‘réalité de vie’ qui soit réellement positif pour le peuple comme le fit par ex Salazar avec des votes de famille, de ‘métiers’, de régions … faisant ainsi une représentation réelle du pays c’àd ‘politique’ (polis, cité en grec) et non partisane-politicienne)
    Bloquer tout ensemble relève du républicanismei déologique et totalitaire à la française (dont Lénine s’est inspiré dixit lui meme) pour qu’on assimile Etat de Droit (et Moral) = système républicain actuel = bon pour le peuple. Ou à l’envers : mauvais pour le peuple = bon pour un seul = arbitraire = droit divin …
    Quand l’Eglise parle positivement de démocratie ce n’est pas en ce sens-là [et elle devrait lever comme par le passé sous Léon XII par ex l’ambiguité en rappellant plus souvent qu’elle parle de démocratie au sens moral classique de ‘bon objectivement pour le peuple’.] c’est pouquoi elle ne se prononce jamais pour telle ou telle forme de régime (monarchie, oligarchie, ‘démocratie’) mais sur la conformité avec la Loi morale naturelle et la Loi Divine. De plus la grande tradition des Docteurs etc… a prôné un systèmle équilibré dit ‘mixte’ selon les champs d’application du pouvoir politique (tant exécutif que législatif que judiciaire). Avec des variations cela fut le cas de la France dite ‘monarchique’ avec en fait beaucoup d’élections (censitaires ou oligarchiques/territoriales pour les parlements puissants au point ne l’oublions pas qu’en fait Louis XIV soi disant absolu avait moins de pouvoir réel qu’un président de la 3° République. – et démocratiques : communes, métiers …).
    Il semble important dans ce genre de débat de bien préciser le contenu des termes et de les utiliser non dans leur trivialité idéologicomédiatique qui nous bassine mais dans leur justesse conceptuelle et historique

  16. Si l’Eglise “ne se prononce pas pour telle ou telle forme de régime (monarchie, oligarchie, ‘démocratie’) mais sur la conformité avec la Loi morale naturelle et la Loi Divine”, il existe toutefois une Allocution de Pie VI (1775-1799) au Consistoire du 11 juin 1793 qui condamne la “Convention nationale” (1792) et les principes nouveaux issus de la Révolution comme une “vaste conjuration tramée contre les rois et contre les empires”, “une constitution sacrilège”. Cette allocution a été reprise dans la préface au Syllabus de Pie IX (1864). Extrait : «Le Roi très Chrétien Louis XVI a été condamné au dernier supplice par une conjuration impie et ce jugement s’est exécuté. Nous vous rappellerons en peu de mots les dispositions et les motifs de la sentence. La Convention nationale n’avait ni droit ni autorité pour la prononcer. En effet, après avoir aboli la monarchie LE MEILLEUR DES GOUVERNEMENTS, elle avait transporté toute la puissance publique au peuple, qui ne se conduit ni par raison, ni par conseil, ne se forme sur aucun point des idées justes, apprécie peu de choses par la vérité et en évalue un grand nombre d’après l’opinion; qui est toujours inconstant, facile à être trompé, entraîné à tous les excès, ingrat, arrogant, cruel.
    D’autre part, s’il peut y avoir des monarchies non “de droit divin”, cela semble être précisément un despotisme puisque d’après Saint Augustin (Lib. XXII, Contra Faustum) le droit divin est la raison divine, c’est-à-dire la volonté de Dieu, qui commande de conserver l’ordre naturel. Puisque Dieu est le principe de tout être, tout part de lui et tout revient à lui. Le droit divin embrasse tout l’ordre créé, et de lui découlent toutes les autres lois : les lois naturelles et les lois humaines. Cela signifie que les lois humaines doivent être conformes aux lois de Dieu, que (contrairement à ce qu’a affirmé J. Chirac “Non à une loi morale qui primerait la loi civile” J. Chirac , Le Journal du Dimanche, 2 avril 1995), la loi civile a une norme supérieure au-dessus d’elle: les lois de Dieu qui s’imposent à elle, sous peine de “grands maux” (Léon XIII) : “les théories modernes sur le pouvoir politique ont déjà causé de grands maux, et il est à craindre que ces maux, dans l’avenir, n’aillent jusqu’aux pires extrémités. En effet, refuser de rapporter à Dieu comme à sa source le droit de commander aux hommes, c’est vouloir ôter à la puissance publique et tout son éclat et toute sa vigueur. En la faisant dépendre de la VOLONTE DU PEUPLE, on commet d’abord UNE ERREUR DE PRINCIPE, et en outre on ne donne à l’autorité qu’un fondement fragile et sans consistance. De telles opinions sont comme un stimulant perpétuel aux passions populaires, qu’on verra croître chaque jour en audace et préparer la RUINE PUBLIQUE en frayant la voie aux conspirations secrètes ou aux séditions ouvertes. […] C’est de cette hérésie que naquirent, au siècle dernier, et la fausse philosophie, et ce qu’on appelle le droit moderne, et la souveraineté du peuple, et cette licence sans frein en dehors de laquelle beaucoup ne savent plus voir de vraie liberté. De là on s’est avancé jusqu’aux dernières erreurs, le communisme, le socialisme, le nihilisme, monstres effroyables qui sont la honte de la société et qui menacent d’être sa mort.” (Léon XIII, Diuturnum illud, sur l’origine du pouvoir dans la société http://www.vatican.va/holy_father/leo_xiii/encyclicals/documents/hf_l-xiii_enc_29061881_diuturnum_fr.html)
    Léon XIII explique que la démocratie est un régime politique qui en soi n’est pas condamné par l’Eglise. Ce qui est condamné, c’est une “démocratie” qui prétend que la souveraineté réside en l’homme et non en Dieu. La démocratie ne serait légitime que si elle reconnassait qu’effectivement au-dessus de la loi des hommes, il y a une loi de Dieu qui lui est supérieure… Pour Léon XIII, le “vice capital” d’une société, “la plus grande dépravation de la liberté” est de “nier la souveraineté de Dieu et refuser de s’y soumettre”…, “soit dans la vie publique, soit dans la vie privée et domestique”; “Nier cette SOUVERAINETE DE DIEU et refuser de s’y soumettre, ce n’est pas la liberté, c’est abus de la liberté et révolte; et c’est précisément d’une telle disposition d’âme que se constitue et que naît le VICE CAPITAL du Libéralisme. … S’insurger complètement contre l’empire suprême de Dieu et lui refuser absolument toute obéissance, soit DANS LA VIE PUBLIQUE, soit DANS LA VIE PRIVEE et domestique, c’est à la fois, sans nul doute, LA PLUS GRANDE DEPRAVATION DE LA LIBERTE et la pire espèce de Libéralisme. … “En outre, préférer pour l’Etat une constitution tempérée par l’élément démocratique n’est pas en soi contre le devoir, à condition toutefois qu’on respecte la doctrine catholique sur L’ORIGINE et l’exercice du pouvoir public.” Léon XIII, Encyclique Libertas, 1888. 5è paragraphe avant la fin de la lettre encyclique,
    http://www.vatican.va/holy_father/leo_xiii/encyclicals/documents/hf_l-xiii_enc_20061888_libertas_fr.html
    La mission de l’Église est « d’annoncer le Royaume du Christ et de Dieu et de l’instaurer dans toutes les nations, formant de ce Royaume le germe et le commencement sur la terre ».(Dominus Jesus 18)

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