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France : Politique en France / France : Société

La véritable bienveillance n’est pas d’accueillir en « milieu ordinaire » tout le monde à tout prix mais bien d’accueillir dans de bonnes conditions.

La véritable bienveillance n’est pas d’accueillir en « milieu ordinaire » tout le monde à tout prix mais bien d’accueillir dans de bonnes conditions.

Alors que l’on reproche à Eric Zemmour de ne parler que d’immigration ou d’identité, la polémique sur l’inclusion des enfants handicapés aura eu le mérite de prouver le contraire, de permettre à ce sujet sensible qui concerne de nombreux parents, éducateurs et enseignants de se retrouver traité en partie et de montrer, une fois de plus, la mauvaise foi et la malhonnêteté de la classe politique, la palme d’or revenant à Marine Le Pen  qui a attaqué Eric Zemmour avec les mêmes arguments que la “gauche morale”, quasiment la première, alors qu’elle ne connait rien au handicap, comme la plupart des commentateurs qui se sont jetés sur cette polémique de manière bien peu professionnelle.

Agnès Marion, ancienne élue RN qui a rejoint Eric Zemmour, connait très bien le sujet du handicap, étant elle-même mère d’un enfant handicapé, a rédigé avec d’autres parents, éducateurs et professeurs concernés ou connaissant le sujet, une tribune pour Valeurs actuelles intitulée “Pour une scolarité adaptée des élèves en situation de handicap” :

Ils ont pour eux la noblesse d’âme, la générosité, l’amour d’autrui. De Jean-Luc Mélenchon à Marine Le Pen en passant par Valérie Pécresse, tous, le cœur sur la main, se prononcent pour l’inclusion des élèves handicapés, peu importe la gravité de leur handicap.  À les entendre il y aurait d’un côté les monstres, qui, à l’instar d’Éric Zemmour, voudraient exclure les élèves handicapés de l’Éducation nationale, voire de la société, à la manière de Sparte, et il y aurait de l’autre les bons, les justes, investis par des absolus de bienveillance, d’égalité et d’altruisme, qui vanteraient les bienfaits idéologiques de l’école inclusive. 

Pourtant, si des élèves en situation de handicap léger, scolarisés en milieu ordinaire, peuvent à la fois apporter beaucoup à leurs camarades, s’intégrer, et progresser grâce à leur inclusion, d’autres, parce qu’une scolarité normale est trop inadaptée à leur handicap, le vivront comme un enfer.  

Les enseignants qui s’élèvent contre l’inclusion forcée d’élèves lourdement handicapés, dans des conditions parfois scandaleuses, ne sont pas des monstres sans cœur, ni des incapables. Ce sont des professionnels qui refusent, au nom de beaux principes, de nier la réalité du terrain et de promettre ce qu’ils ne peuvent tenir.  

La réalité du terrain, ce sont des professeurs abandonnés face à des élèves ingérables dans leur classe, des élèves qui nécessitent des soins, une attention de tous les instants, et des structures adaptées.  

Dans certains cas, l’inclusion à marche forcée peut être d’une violence inouïe pour tout le monde : l’élève en situation de handicap, l’enseignant dans sa classe, les autres élèves, les parents d’élèves. 

Contrairement à ce que l’on essaie de nous faire croire, la véritable bienveillance n’est pas d’accueillir en « milieu ordinaire » tout le monde à tout prix mais bien d’accueillir dans de bonnes conditions. Quand elles ne sont pas réunies, l’inclusion relève de la maltraitance, maltraitance envers l’élève concerné mais également envers l’enseignant qui en a la charge, envers ses collègues ainsi qu’envers les autres élèves de la classe, voire de l’école.  

Il faut avoir le courage de le dire : l’insertion d’un seul élève revient parfois à sacrifier la scolarité de toute une classe. En l’absence de la qualification adéquate, et souvent des moyens matériels correspondants au handicap de l’élève, l’école devient alors une garderie et abandonne sa mission première, sa raison d’être : l’enseignement.  

Face à un égalitarisme impossible, qui a déjà conduit notre école au désastre avec son dogme du collège unique, Éric Zemmour défend le principe de l’inclusion des élèves en situation de handicap dès lors qu’il peut être mis en œuvre dans des conditions satisfaisantes pour les élèves inclus, pour les autres élèves de la classe et pour les enseignants. 

Dans le cas contraire, il faut reconnaître la réalité de la situation de handicap lourd de certains élèves, et les scolariser dans des structures spécialisées, au sein de l’école publique, afin de leur faire bénéficier d’un enseignement adapté à leurs besoins, et de l’assistance de professionnels spécialisés – orthophonistes, psychomotriciens, éducateurs spécialisés, neuropsychologues, soignants – pour lesquels de trop nombreux parents, désarmés face à la détresse de leur enfant, dépensent aujourd’hui des fortunes.  

L’idéologie égalitariste détourne l’égalité pour nier les cas particuliers, et refuse de comprendre que chaque enfant est unique et qu’il faut lui apporter la solution qui lui correspond. Contre la tyrannie de la normalité, il faut au contraire adapter les parcours des élèves en situation de handicap pour que l’école soit véritablement bienveillante, et bienfaisante. 

On peut également regarder la vidéo d’Eric Zemmour sur You Tube qui a déjà dépassé les 250 000 vues.

Nous reviendrons sur ce sujet en publiant des témoignages de parents d’enfants handicapés, éducateurs spécialisés et enseignants qui vivent au quotidien cette problématique. Nous faisons également appel aux lecteurs du Salon beige concernés. Merci d’adresser vos témoignages à [email protected]

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5 commentaires

  1. Lyonnais moi-même, j’ai eu l’occasion de rencontrer Agnès Marion. Une personne de très grande qualité : j’espère qu’elle jouera à l’avenir un rôle politique de premier plan.

  2. C’est exactement l’expérience que font les parents d’enfants handicapés type trisomique. Merci de le rappeler.

  3. Il faut aussi donner la parole aux enseignants (honnêtes intellectuellement et sans langue de bois) qui constatent eux-mêmes leur impuissance à inclure des enfants porteurs de handicap, qui dénoncent le manque de formation et de moyens.
    Ils sont eux-mêmes en souffrance car cela complique énormément leur tâche auprès du reste de la classe (mon mari est de ceux-là).
    Ces politiques sont des tartuffes, ils me dégoûtent. J’espère que les Français ne seront pas dupes, j’espère que les parents des enfants concernés pourront témoigner que Zemmour a raison.

  4. Je voudrais évoquer Méline, petite fille fragile qui a été victime de l’intolérance et de la bêtise à Saint- Malo : voir Google à ces noms.
    Sa mère venue en vacances avec elle avait cru trouver l’endroit idéal et avait loué une petite maison dans une rue calme d’où l’accès à la Digue était facile, ce qui permettait de bonnes promenades. Sa mère a prévenu les voisins que Méline pouvait crier de temps en temps. Méline passait des après midis dans un centre et l’éducateur l’a décrite comme une petite fille gentille, gaie, très sociable.
    Mais les voisins ne l’ont pas acceptée et les services sociaux ont été alertés. Madame Catherine Jacquemin a décidé d’enlever Méline à sa mère et de la placer dans un centre comme pensionnaire.Or, il y avait déjà eu un essai qui s’était très mal passé, Méline ne supportant pas d’être séparée de sa mère.
    Pourtant, une nouvelle décision de mise à l’écart dans un établissement a été prise contre la petite famille. Le lundi, les services sociaux de Saint Malo devaient venir chercher Méline contre la volonté de sa mère.
    Le vendredi précédent, Catherine Jacquemin a rencontré la mère de Méline en larmes dans la rue. Rien n’y a fait.
    Et un peu plus tard, la mère a étouffé sa petite fille sous un oreiller, puis a tenté de se suicider. C’est la grand-mère inquiète qui a découvert le drame, alerté les pompiers et ils ont sauvé la mère malgré elle.
    Lors du procès qui a eu lieu à Rennes, la mère de Méline a dit et maintenu qu’elle
    avait agi parce que – elle – savait que sa fille ne supporterait pas la séparation. Elle était défendue par Me Dupont Moretti.
    Je crois qu’elle a été condamnée avec sursis.
    Ce drame est celui de l’intolérance, de l’entêtement et de la bêtise.
    Quant à Madame Jacquemin, elle a été décorée de la Legion d’Honneur, et elle extériorise avec photos dans la presse locale son engagement catholique. Et moi, cette femme m’écœure.
    Je n’oublie pas Méline, petite fille sacrifiée et tellement aimée.
    Il faut quand même faire attention aux services sociaux et je dirais, particulièrement ceux de Saint Malo.

  5. Et personne ne devine quelle peut être la souffrance d’un enfant différent en voyant qu’il n’arrive pas à faire ce que les autres font en se jouant ? Se comparer ainsi à longueur de semaine mène au désespoir (et à l’incapacité à faire les progrès qu’il ferait dans une structure spécialisée)

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