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France : Société

La révolte de la meilleure partie de la jeunesse est en train de mûrir plus rapidement

De Me Trémolet dans Présent :

"Les audiences de la 23e chambre correctionnelle, qui commencent au
tout début de l’après-midi – on disait jadis « à une heure de relevée »,
ce qui signifiait que les juges, après un frugal dîner, avait fait une
légère sieste pour être disposé à bien écouter – pour finir à deux ou
trois heures du matin, sont un moment important de la renaissance
française. Après la joie de la manifestation, des retrouvailles et la
marche en commun, elles sont l’épreuve de la garde à vue, de
l’interrogatoire et de la comparution en justice.

Du côté du Procureur de la république, on n’a rien vu, rien compris,
rien appris. Avec une régularité de métronome, il requiert quatre mois
de prison dont deux avec sursis, comme si la Cour n’avait pas libéré le
jeune Nicolas… Manifestement, de ce coté-ci de la vie judiciaire, on
relève d’un gouvernement qui ne veut rien entendre.

Monsieur Hollande a considéré que ces gens – les manifestants –
n’existaient pas. De la même façon, la police et le bras requérant de la
justice sont contraints à tenir la même ligne. Et quand on pense que
c’était eux, les gouvernants d’aujourd’hui, qui reprochaient et
reprochent aux gouvernants d’hier d’avoir donné des instructions au
Parquet !

François Mitterrand, dont ils devraient mieux s’inspirer, parlait de « la force injuste de la loi ».
Nous y sommes, dans le schéma que j’ai déjà décrit ici, de
l’affrontement entre un pouvoir obtus et donc méchant, et une jeunesse
noble de cœur, innocente et généreuse, donc vulnérable.
[…]

La révolte de la meilleure partie de la jeunesse de France, en
abordant le temps de la persécution, est en train de mûrir plus
rapidement que nous le pensons
. Ni le pouvoir, ni les médias ne le
disent. Pour eux, cette révolte, qu’ils voient comme une agitation
désordonnée, minoritaire et sans moyen, est obligatoirement en voie
d’évanouissement. Ils pensent hâter la fin par la menace de la prison.
Menace habilement mise à exécution, puis retirée afin d’éviter la
campagne de soutien au martyr.

Ils ne voient pas le fond des choses.

Les politiques qui, tous partis confondus, ne pensent qu’à la prochaine élection, n’ont qu’un souci : Comment vont-ils voter ? Pour qui vont-ils faire campagne ? Les plus audacieux se demandent : Vont-ils constituer un parti ?
Alors disons ce qui est : cette révolte est morale, spirituelle,
religieuse
. Elle est totalement étrangère à ces calculs, comme elle est
inaccessible à la menace de la sanction pénale. Elle est ailleurs, ni à
droite, ni à gauche, ni au centre, ni aux extrêmes. Et pourtant elle
n’est pas séparée de la nation, bien au contraire, elle est au cœur
. Au
cœur de la jeunesse de France. Le cœur, c’est un muscle de petite taille
en poids, en volume. Par rapport au reste du corps, c’est dérisoire. De
lui, pourtant, tout dépend. Un seul devoir s’impose à lui : ne pas
s’arrêter
. Le bras, la main, les pieds, etc. peuvent se reposer. Le
cœur, ne le peut pas… sous peine de mort.

[…] Sans aucune espèce de « jeunisme » mal placé, sans flagornerie ni
faiblesse de l’âge, je dis que c’est elle qui montre la voie, et que
tous, les vieux, les sages et les savants, les politiques et les médias,
s’ils veulent être utiles, doivent se mettre à sa suite, sans prétendre
la conduire. […]"

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