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France : Politique en France

La République « taxatrice »

Dans le dernier numéro de Politique Magazine, Hilaire de Crémiers écrit :

P"La
République « taxatrice », tel est le qualificatif d’un français exact
qu’il convient de lui accoler : elle n’est plus que ça. Elle a prétendu
tout gérer, tout prendre en main, depuis l’éducation des tout-petits
jusqu’aux soins et même aux non-soins des vieillards, assurer la justice
sociale, redistribuer les richesses, garantir les assurances sociales
et en établir les budgets, imposer les conceptions de ses sectateurs
dans tous les domaines, y compris et d’abord dans l’instruction,
l’information et même la morale politique
. Bref, elle est censée tout
faire, même la décentralisation, ce qui est un comble pour une
République centralisée qui, en fait de décentralisation, n’organise que
la pagaïe et ne fait prospérer que les partis, les hommes de partis qui
vivent d’elle, de ses prébendes, des innombrables privilèges dont ils
ont su se doter, plus nombreux, plus sûrs que les privilèges du passé
qui se payaient en charges à assumer, en honneur à sauvegarder, en sang à
verser. Là, rien !

Rien
! D’un côté des taxes, encore des taxes, toujours des taxes ; de
l’autre de moins en moins de services rendus et de plus en plus mal
rendus, une France à l’encan, des administrations pléthoriques
dont nul
ne connaît les innombrables arcanes, au point que le chef de l’Etat
lui-même n’arrive pas à chiffrer à moins de 800 000 (!) – il est en fait
largement en-dessous – le nombre de règles dont l’administration
républicaine a su enserrer le citoyen français, pour l’empêcher de
vivre, de respirer, de travailler, de s’épanouir, ce qui a amené
François Hollande à proposer récemment avec cette incroyable impudence
qui le caractérise, l’idée d’un « choc » de simplification
administrative. Eh bien, tous ceux qui affrontent les difficultés de la
vie quotidienne, en fait de simplification, n’ont rien vu venir ; en
revanche, ils ont subi de plein fouet choc fiscal sur choc fiscal,
doublé en conséquence de chocs administratifs à répétition, puisqu’à
chaque fois que les impôts augmentent, que les taxes se multiplient, les
systèmes de contrôles se renforcent, ce qui, après tout, est logique.
Mais alors, quelle indécence d’oser parler de simplification !

La
France est exsangue ; tous ses comptes sont dans le rouge 
: 2 000
milliards de dettes publiques à la fin de l’année, un déficit qui sera
si loin d’être corrigé qu’il dépassera encore les prévisions au-dessus
de 4% ; des déficits aggravés sur les comptes sociaux devenus
irrémédiables, 350 milliards cumulés, qui sont dissimulés par des
jongleries de branche à branche et de compte à compte dont les procédés
relèvent de la menterie organisée ; le matraquage fiscal et aussi bien
parafiscal qui frappe les contribuables et pas seulement les plus aisés,
la matière et l’assiette des impositions s’élargissant au-delà même des
capacités contributives ; des entreprises qui n’ont plus de marge et
qui perdent leur compétitivité ; partout des arrêts d’activité, des
plans sociaux, un chômage qui gangrène la France tout entière malgré les
rodomontades d’un François Hollande de plus en plus coupé de la réalité
et qui persiste à affirmer que la fameuse courbe va s’inverser ; enfin
une agriculture bradée et toute la chaîne agroalimentaire mise en
difficulté, l’Allemagne s’étant assurée la place que la France perd
inéluctablement.

Plus de 35
milliards de prélèvements obligatoires supplémentaires, une dépense
publique qui loin de diminuer atteint aujourd’hui 57% du PIB et qui fait
ainsi de la France le pays le plus étatisé et le plus imposé d’Europe
et du monde civilisé
, avec des dépenses sociales à hauteur de 600
milliards – 200 milliards de plus que le budget du seul état ! – dont
nul ne contrôle plus la croissance, l’efficience ni même l’utilisation,
soit 33% du PIB, 58% de la dépense publique ; cette année encore, 16
milliards de déficit et non compensés, la cadès n’y suffisant plus. Tous
ces chiffres effarants sont votés, coup sur coup, budget de l’état,
budget de la Sécurité sociale, par des députés et des sénateurs, la
plupart inconscients et, d’ailleurs, largement absents aux séances. […]

L’état
n’est plus l’état et le peuple, dans toutes ses différentes
composantes, ne sait plus à qui se fier. Le consentement à l’impôt dont
nul ne sait plus à quoi il sert, est remis en cause. Les institutions
fondamentales sont touchées, cependant que les appareils de partis sont
toujours là, qui prétendent profiter de la situation. La Ve République
est aussi malade que la IVe finissante
.  Aucun procédé politicien,
changement ministériel, même dissolution de la Chambre, ne la sauvera de
son mal endémique devenu institutionnel : elle n’est plus qu’un avatar
du régime des partis, celui qui fit toujours le malheur de la France et
la jeta régulièrement en guerre civile
. […]"

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