Partager cet article

Europe : politique / France : Politique en France

La Poste : Estrosi ment en accusant la gauche

De Jean Quatremer :

"Christian Estrosi, le ministre délégué à l'industrie, pour justifier l'ouverture totale du trafic postal à la concurrence, a pu mentir en toute impunité en faisant porter le chapeau de la libéralisation postale à la gauche. Le 23 septembre, sur France Inter, il a expliqué, en substance, qu'avec la droite, jamais la poste n'aurait été confrontée à la concurrence.

"Personnellement, le modèle français, le service public à la française, j'y suis attaché. Mais je n'y peux rien. C'est la gauche qui, par Monsieur Fabius, en 1986, et Jospin en 1997, a engagé un processus de directives qui ouvraient cette concurrence au 1er janvier 2011".

P Et d'affirmer que le RPR et l'UDF ont voté contre ces libéralisations à l'époque. Mais "lorsqu'une directive est adoptée, nous sommes obligés de la transposer en droit français". Passons sur la référence à l'Acte unique de 1986 qui étendait le vote à la majorité qualifiée afin de permettre la réalisation du Marché unique: c'est Jacques Chirac, devenu Premier ministre, qui l'a fait ratifier… […] L’ouverture à la concurrence des services postaux au sein de l’Union s’est faite en trois étapes : une directive du 15 décembre 1997 qui ouvrait le chemin, une seconde, la plus importante, du 10 juin 2002 et une troisième du 20 février 2008 qui prévoit une ouverture totale pour 2011 au plus tard. Ces dates, à elles seules, montre que les gouvernements de droite et de gauche français ont bien participé, main dans la main, à ce processus. Si la première directive a définitivement été votée le 1er décembre 1997, sous le gouvernement Jospin, l’essentiel du travail législatif a été accompli par l’équipe d’Alain Juppé. La seconde, en revanche, a été entièrement négociée alors que Lionel Jospin était le Premier ministre d'un Jacques Chirac qui ne s'y est jamais opposé. Enfin, le troisième texte a été discuté pour l’essentiel sous le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, mais voté sous celui de François Fillon. […] La ligne politique française n'a pas variée, que le gouvernement soit de gauche ou de droite."

Une analyse que Marine Le Pen a bien comprise :

"le Parti Socialiste a beau feindre de défendre le service public à la française, il a largement contribué à sa mise à mort programmée en se prononçant en faveur du Traité de Lisbonne, « copier/coller » du Traité européen rejeté massivement par les Français en mai 2005. […] Le Traité de Lisbonne, en plus d’être le fossoyeur de l’indépendance et de l’identité des nations européennes, est également le bourreau du service public, au nom d’un culte de la rentabilité, et de la concurrence libre et non faussée, ennemis mortels de l’intérêt général." 

Partager cet article

8 commentaires

  1. C’est bien évident. En acceptant les différents traités sur l’Europe, les Français ont tués la France.Il est maintenant trop tard pour pleurer sur tous les méfaits qui s’abattent sur nous.

  2. Cette votation est une fumisterie et son résultat n’a aucun intérêt: quelle infime minorité va oser voter “oui à la privatisation” en émargeant la liste avec ses coordonnées devant une meute de la CGT, de la FEN, de tous les gauchistes anciens maoïstes qui regardent par-dessus votre épaule? Il suffit qu’ils fassent une croix quand vous avez le dos tourné! à part moi qui l’ai fait, non par libéralisme forcené, mais parce que je suis un être libre et que, encore plus que la privatisation, si dans les campagnes sur lesquelles on nous fait pleurer par démagogie et clientélisme, si les bistrots rendaient ce service, on pourrait aller à la “Poste” jusqu’à 8 heures du soir! Ils ne ferment pas, eux, à 17h 30 où s’arrête le pseudo-service-public.

  3. Déprédations, vols, saccages sont monnaie courante.
    “Promotion canapé” est très en-dessous de la réalité.
    Mais les livreurs privés ne sont pas plus clairs (je ne parle pas des transporteurs) comme je l’ai souvent constaté.
    Pas possible d’en faire des statistiques généralisées, mais personnelles oui.
    Il faut vivre “avec”… ou “sans” le plus possible.

  4. Je ne peux oublier que l’organisation de la poste, sur ses principes, c’est Louis XI, et que cette fondation a été bénéfique pour la France tout au long de son histoire.
    Je sais que la france du XXI° siècle demeure dans le besoin de ce service fabuleux et reste attachéé à ce que ce service représente (représentait)pour le territoire dans son ensemble.
    Mais la révolution de 1944, la collectivisation des esprits, le déclin du service, les grèves, la perte de l’idéal du Service, conjugués aux folies libéralo-fric des vingt dernières années, tout ça compilé avec la frénésie du bradage de la France et une modernisation-fuite en avant…
    C’est donc fini. Et comme les gens ne s’écrivent plus…
    Pour les politiques, je me bornerai à rappeler que le poisson commence toujours à pourrir par le tête.
    Ethos

  5. Depuis quinze jours, voire un mois, je ne reçois plus de courriers… et je vois rarement le facteur dans mon quartier.
    Les lettres, une fois tous les quinze jours. C’est tout !
    Merci qui ? L’Europe de Bruxelles, pardi, celle qui prône la mondialisation des échanges à tous crins, sans contrôles….

  6. @ Ethos et @Freulon
    La Poste est privatisée dans de nombreux pays, et le courrier arrive aussi bien voire mieux qu’en France. Chronopost, service vendu par La Poste, fonctionne avec des sociétés de messagerie privées. Une grande partie du courrier et des colis d’entreprise passe par des sociétés de messagerie privées : les réseaux privés existent déjà, et le monopole tombera.
    Le petit Besancenot et ses syndicats vampires devront accepter de travailler selon des critères de rentabilité économique, ce qui est le moins qu’on puisse attendre d’eux. Car La poste c’est payant, et de plus elle a été recapitalisée, pour sa modernisation, avec l’argent de nos impôts :2 milliards et qq je crois.
    Le service public à la française est une supercherie de la gauche et de ses organisations, qui en vivent comme le gui sur l’arbre.

  7. Je trouve cette privatisation rampante de la Poste scandaleuse mais, si je ne m’abuse, la fin des monopoles d’Etat et des services publics comme entraves à la libre concurrence était inscrite dès 1992 dans le Traité de Maastricht que les Français ont ratifié (certes d’une courte majorité, mais ratifié tout de même) suite à une magnifique campagne de désinformation menée par le PS alors au pouvoir (M. Sarkozy était alors contre…).
    Je suis donc scandalisé de voir Mme Aubry (et même certains politiciens de droite pro-européens) s’émouvoir de ce qui n’est qu’une conséquence de ce référundum qu’ils ont voulu et gagné.
    Je ne suis pas grand amateur de la théorie du “on nous ment” mais, là, nous y sommes!
    Un peu de cohérence ne ferait pas de mal à nos chers compatriotes!

  8. Cher PG,
    je vois aussi, comme chacun, les débordements et les dérives qui devraient faire honte, en particulier au regard de la sécurité du salaire et de la carrière dans les ci-devant services publics. Des machines à gâcher et à irresponsabilité illimité, quasiment, malgré la jurisprudence du Conseil d’Etat et la fameuse “faute lourde”. Mais je redis que tout cela est récent au regard de l’ancienneté de l’institution. C’est une conséquence de 1944.
    Le service “public” appartient à la longue histoire française, il n’est ni de gauche ni de droite. Il est ou non bien géré et, en fonction, crée de la valeur ou non.
    C’est la même chose à la SNCF, ou ce qu’il en reste. Et l’armée, qu’en penser quand on songe aux gâchis et à la gestion calamiteuse dans les régiments pour maintenir le budget de l’exercice suivant? C’est aussi pour cela qu’on l’a sacrifiée.
    Mon propos est que la Poste est, comme le reste, un héritage et qu’il n’a pas vocation à être vendu.
    A force de faire des dettes, la France aura tout bradé en 30 ans , c’est d’ailleurs bien commencé. Le Louvre, offert aux Français par Louis XIV, sera doucement vidé, tout, les murs aussi.

Publier une réponse

Nous utilisons des cookies pour vous offrir la meilleure expérience en ligne. En acceptant, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité des cookies.

Paramètres de confidentialité sauvegardés !
Paramètres de confidentialité

Lorsque vous visitez un site Web, il peut stocker ou récupérer des informations sur votre navigateur, principalement sous la forme de cookies. Contrôlez vos services de cookies personnels ici.


Le Salon Beige a choisi de n'afficher uniquement de la publicité à des sites partenaires !

Refuser tous les services
Accepter tous les services