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France : Politique en France

La politique du col roulé

La politique du col roulé

De Philippe Mesnard dans Politique Magazine :

Rappelez-vous, Gilles Le Gendre, c’est celui qui déclarait en décembre 2018 qu’il regrettait « le fait d’avoir probablement été trop intelligents, trop subtils, trop techniques dans les mesures de pouvoir d’achat » et que la responsabilité du parti, du gouvernement et du président, « c’est d’expliquer, expliquer, expliquer la complexité du monde ». Ben, là, je crois qu’on y est. Ou pas. Je ne suis pas certain, en fait, que nous dire d’étendre son linge à la main, comme si la France entière avait déjà basculé depuis longtemps dans le sèche-linge électrique, nous fait comprendre la complexité de la fixation du prix de l’électricité dans l’Union européenne ou nous fait saisir le décalage complet des élites et du peuple. Mais on a bien perdu en technicité, c’est clair, même si ce n’est pas si simple d’étendre son linge sur un tancarville (je dis tancarville mais d’autres disent étendoir ou séchoir, ça dépend de son pays) ; pour ma part, j’étends les ticheurtes en leur faisant enjamber deux tiges, ça augmente la surface d’exposition à l’air, c’est fractal. Vous me direz, ça n’a pas forcément sa place dans un éditorial politique, ce genre de détails, même si c’est intéressant. Je réponds que si Gilles cause sèche-linge pour causer aux Français, ça devient politique, et ne voulant pas être en reste vis-à-vis de mes concitoyens, je partage mes tuyaux avec mon édito. On a aussi perdu en subtilité, et en intelligence aussi, hein, parce que là on est plutôt dans le bon sens, et d’ailleurs on espère que Gilles, ou Bruno, ou Elisabeth vont bientôt nous dire qu’ils marchent AVEC LEURS PIEDS (quand ils ne pensent pas avec), bref qu’ils vont se mettre à notre niveau de ballots modèle caniveau, au ras du sol, au plat de l’intelligence, avec des solutions toutes simples, hop, on t’explique, tu chauffes pas, tu manges plus, tu dis rien, alors, on n’est pas bien ?

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1 commentaire

  1. Tancarville, étendoir, séchoir. Encore beaucoup trop de vocabulaire. Moi, ministre de Macron, on ne m’a pas appris le patois des cul-terreux quand j’étais à l’ENA. D’ailleurs je n’avais jamais entendu parler de sèche-linge non plus, c’est Conchita qui s’occupe de ce genre de chose. En fait, pour être tout à fait transparent (mon neveu qui me lit me souffle « honnête » : je ne sais pas employer ce mot, on ne me l’a pas appris non plus) je ne savais pas non plus que le linge se lavait, je croyais qu’on achetait les vêtements, et qu’on les jetait après les avoir portés. C’est fou ce qu’on apprend quand on est ministre ! En revanche, je connais la devise de Davos : vous ne posséderez rien, et vous serez heureux. Souriez ! Et bien en face de la caméra de reconnaissance faciale je vous prie.

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