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Histoire du christianisme / L'Eglise : Foi

La libération de la mort et du péché a des conséquences sociales

Aleteia a rencontré le cardinal Gerhard Müller, préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, à l’occasion de la parution de son livre, Pauvre pour les pauvres, préfacé par le pape François. Extrait de son entretien :

"En tant que courant de pensée, la théologie de la libération est née en Amérique Latine après le concile Vatican II, des travaux du prêtre péruvien Gustavo Gutiérrez. Mais la libération est d’abord un thème biblique, puisque Jésus a libéré les hommes du péché et de la mort. Elle a aussi, inévitablement, un effet social. Non, Jésus n’est pas venu apporter un paradis terrestre mais le royaume de Dieu. Et ce royaume de Dieu consiste dans le fait d’aimer Dieu au-dessus de tout et le prochain comme nous-mêmes. Nous vivons en société, nous appartenons à des communautés humaines. C’est pour cela que la libération de la mort et du péché a des conséquences sociales.

Ainsi, le vivre ensemble des hommes doit être caractérisé par des principes moraux, individuels et sociaux. L’Église a pour mission de rendre présent et de communiquer ce droit naturel, ces principes moraux. En deux mille ans, elle est passée par des situations sociales et historiques mouvantes ! Rappelons-nous qu’au XVIe siècle, lors du processus de conquête de l’Amérique Latine, l’Église était du côté des plus faibles : le dominicain espagnol Bartolomé de Las Casas est une grande figure de la défense du droit des indiens. Peut-être y aura-t-il un procès de canonisation ! Il était contemporain d’autres intellectuels réunis dans l’école de Salamanque, qui ont dénoncé l’esclavage des êtres humains. Plusieurs papes de cette époque ont aussi condamné ces situations dans des documents pontificaux. Sous le IIIe Reich, autre situation d’extrême négation des droits humains, Bartolomé de Las Casas est devenu un symbole de résistance et de libération. En 1938, le dramaturge allemand Reinhold Schneider a imaginé la rencontre entre Las Casas et Charles Quint dans sa pièce Las Casas vor Karl V. (non traduite en français). Las Casas devient la voix des hommes de son temps et notamment des Juifs. Pour Gutiérrez et pour nous, ces exemples ne sont pas seulement des réminiscences historiques, mais des choses qui nous concernent."

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