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France : Politique en France

La gestion économique des villes : le cas de Istres

Après une analyse de la gestion de Carpentras, Orange, Béziers, Metz, Vierzon, Hénin-BeaumontBeguey, Lisieux, Limoges, Nantes, Laval, Paray-le-Monial, Arcangues, Evry, Brest, Digne les Bains, Rouen, Mâcon, Evreux, Brumath, La Roche sur Yon, voici Istres.

CLa ville d’Istres est gérée depuis 1977 par la gauche. La chambre régionale des comptes l’honore régulièrement de ses rapports. Le dernier datant de mai 2008, le prochain ne devrait pas tarder. Le rapporteur précisait alors : « On peut tout d’abord constater que si la ville d’Istres a des produits de fonctionnement un peu plus élevés que la moyenne des villes de même strate, elle a des dépenses de fonctionnement encore plus élevées. On observe également que contrairement aux villes comparables, la ville d’Istres n’investit quasiment pas, et n’a en conséquence pas de dettes, l’investissement étant pris en charge par l’intercommunalité dans une proportion très supérieure à ce qui se fait ailleurs. Mais la caractéristique la plus marquante est l’importance des charges de personnel, qui représentent au total, ville et établissement public de coopération confondus [Ndlr : le syndicat d’agglomération nouvelle ouest Provence], près du double de la moyenne ». Sept années ont passé depuis ce jugement. Quelle situation trouve-t’on désormais ?

Les produits de fonctionnement

La plupart de nos chiffres sont tirés d’ici. Les produits de fonctionnement sont toujours très élevés : 1924 € par habitant contre 1437 € en moyenne (+ 34%).

Ceci est la conséquence de :

  • L’augmentation des impôts de 10,6% en 2008. La diminution de la taxe d’habitation de 3,4% en 2012 a permis d’atténuer l’effort demandé aux Istréens.
  • Les reversements du SAN ouest Provence à Istres, soit 28,1 millions (Rapport crc page 35). Ces reversements sont à comparer aux 24,8 millions d’impôts locaux (Taxe d’habitation, taxes foncières sur bâti et sur non bâti) perçus par la commune.

Les dépenses de fonctionnement

ILes dépenses de fonctionnement culminent à 1868 € par habitant contre 1307 €. Elles sont toujours très élevées, de 43% au dessus de la moyenne.

Cela est la conséquence de :

  • Des dépenses de personnel toujours très élevées : 1127 € par habitant contre 706 € par habitant. De 2007 à 2012, elles ont augmenté de 20% (Inflation de 10,4%).
  • Des subventions très importantes (187 € par habitant contre 118 € en moyenne), même si les sommes distribuées ont diminué de 7%.
  • En revanche, les charges financières sont très faibles : 9€ par habitant.

L’investissement

De 2007 à 2012, Istres a investit 587 € par habitant, alors que sur cette période les autres villes consacraient plus de 3 fois cette somme aux investissements. Istres investit toujours peu.

Istres investit peu, mais dés qu’elle investit, elle emprunte. Si en 2007 et 2008, la dette n’existait pas, en 2012 avec 15,7 millions d’euros la dette représente 362 € par habitant.

Istres investit peu, mais le SAN investit pour elle : de 2007 à 2012, les dépenses d’investissements du SAN ont culminé à 2892 € par habitant. Le SAN investit pour Istres, et sa dette quand bien même elle diminue correspondait fin 2012 à 2287 € par habitant.

Constat

Le rédacteur du prochain rapport de la chambre régionale des comptes devrait gagner du temps : la situation n’a guère évoluée ! Il faut dire que la chambre connaît bien la situation financière d’Istres. Le budget 2007 ayant été voté en déséquilibre, le préfet sollicita l’intervention de la chambre. La municipalité d’alors refusa les recommandations de la chambre : l’approche des élections pouvaient alors dicter quelques attitudes. Le préfet régla alors le budget en lieu et place de la municipalité, sur les conseils de la chambre. La municipalité fut alors dépossédée de l’acte politique par excellence qui ouvre toute possibilité d’action : le vote du budget. La situation financière catastrophique justifia la mise en place d’un plan de redressement qui contraignit le conseil jusqu’en 2010. 2011 fut la première année qui permit au conseil de voter librement le budget (après accord de la chambre régionale des comptes). Vous pouvez constater que les résultats 2007, 2008 et 2009 sont négatifs, ce qui signifie un excès de dépense par rapport aux ressources. Pour ceux de nos lecteurs connaissant mal le monde de l’entreprise, rappelons que le plan de redressement est le plus souvent le corollaire du redressement judiciaire.

Conclusion

BIstres est donc sous double perfusion : le SAN déverse dans la caisse d’Istres (la passoire ?) les millions sans lesquels la ville serait dans l’impossibilité de payer son personnel. La chambre régionale des comptes vient prendre les décisions qui s’imposent et redresser les finances de la ville pour éviter la faillite.

Monsieur François Bernardini, maire, n’a que deux arguments pour défendre son bilan : la faiblesse de la dette et la difficulté de gérer une telle situation. C’est pas facile… non, ce n’est vraiment pas facile… Si la situation financière actuelle est essentiellement le fruit de choix passés, il faut bien reconnaître que la ville est gérée par la gauche depuis 1977.

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2 commentaires

  1. “Un homme portant son âme sur son visage”, quand on découvre une pareille gueule de maffieux, on a tout de suite tout compris !

  2. Une tout petite remarque sur la forme : je ne crois pas qu’il faille s’affranchir de la grammaire française avec les noms propres. Par exemple, écriveriez-vous pour un article similaire sur la capitale sarthoise “le cas de Le Mans”, ou bien “le cas de Le Vésinet” pour cette banlieue chic ? Non, certainement pas.
    Donc merci d’écrire “le cas d’Istres” en titre.
    :-)

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