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L'Eglise : Benoît XVI / L'Eglise : Foi

La foi doit parler d’une façon plus incisive, sans faire de compromis

Lors de l'audience de ce matin, Benoît XVI a déclaré :

V"Nous sommes à la veille du jour où nous célèbrerons les cinquante ans
de l’ouverture du concile œcuménique Vatican II et le début de l’Année
de la foi. Je voudrais, dans ces catéchèses, commencer à réfléchir – à
travers quelques brèves pensées – sur le grand événement d’Eglise qu’a
été le Concile, événement dont j’ai été un témoin direct. […]

Le bienheureux Jean-Paul II, au seuil du troisième millénaire, avait
écrit : « je sens plus que jamais le devoir d'indiquer le Concile comme la grande grâce dont l'Église a bénéficié au vingtième siècle : il nous offre une boussole fiable pour nous orienter sur le chemin du siècle qui commence » (Lettre apostolique Novo millennio ineunte,
57). Je pense que cette image est éloquente. Il faut retourner aux
documents du concile Vatican II, en les libérant de la masse de
publications qui les ont souvent cachés au lieu de les faire connaître
.
Ils sont, pour notre temps aussi, une boussole qui permet au bateau de
l’Eglise d’avancer en pleine mer, au milieu des tempêtes ou sur des eaux
calmes et tranquilles, de naviguer en sécurité et d’arriver à bon port. […]

Dans l’histoire de l’Eglise, comme vous le savez sûrement, divers
conciles ont précédé Vatican II. En général, ces grandes assemblées
ecclésiales ont été convoquées pour définir des éléments fondamentaux de
la foi, surtout en corrigeant les erreurs qui la mettaient en danger. […] La
première question qui s’est posée dans la préparation de ce grand
événement fut précisément de savoir comment le commencer, quel rôle lui
attribuer.

CLe bienheureux Jean XXIII, dans son discours d’ouverture, le 11
octobre il y a cinquante ans, a donné une indication générale : la foi
devait parler d’une façon « renouvelée », plus incisive – parce que le
monde changeait rapidement – mais en gardant intacts tous ses contenus
pérennes, sans renoncer à rien ni faire de compromis
. Le pape désirait
que l’Eglise réfléchisse sur sa foi, sur les vérités qui la guident.
Mais à partir de cette réflexion sérieuse et approfondie sur la foi,
devait se dessiner de manière nouvelle le rapport de l’Eglise avec l’ère
moderne, du christianisme avec certains éléments essentiels de la
pensée moderne, non pas pour s’y conformer mais pour présenter à notre
monde, qui tend à s’éloigner de Dieu, l’exigence de l’Evangile dans
toute sa grandeur et dans toute sa pureté
(cf. Discours à la curie romaine
pour la présentation des vœux de Noël, 22 décembre 2005). Le serviteur
de Dieu Paul VI l’exprime très bien dans son homélie à la fin de la
dernière session du concile, le 7 décembre 1965, par des paroles
extraordinairement actuelles, quand il affirme que, pour bien évaluer
cet événement, « il faut le voir dans l’époque où il s’est réalisé ».

« En effet, dit le pape, il a eu lieu à une époque où tout le monde
reconnaît que les hommes sont davantage absorbés par le royaume de la
terre que par le royaume des cieux
 ; à une époque où l’oubli de Dieu
devient habituel
, quasiment suscité par le progrès scientifique ; une
époque où l’acte fondamental de la personne humaine, rendue plus
consciente d’elle-même et de sa liberté, tend à revendiquer son
autonomie absolue, s’affranchissant de toute loi transcendante ; une
époque où le « laïcisme » est considéré comme la conséquence légitime de
la pensée moderne et la norme la plus sage pour l’ordonnancement
temporel de la société
… C’est à cette époque-là qu’a été célébré notre
concile à la louange de Dieu, au nom du Christ, sous l’inspiration de
l’Esprit-Saint 
». […]

Nous voyons combien l’époque dans laquelle nous vivons continue
d’être marqué par un oubli de Dieu et une surdité à son égard
. Je pense
que nous devons donc retenir la leçon la plus simple et la plus
fondamentale du concile qui est que le christianisme, dans son essence,
consiste dans la foi en Dieu, qui est amour trinitaire, et dans la
rencontre, personnelle et communautaire, avec le Christ qui oriente et
guide notre vie : tout le reste en découle. L’important, aujourd’hui –
c’était aussi le désir des pères conciliaires – est que l’on voit,
encore une fois, très clairement, que Dieu est présent, qu’il nous
regarde, qu’il nous répond. Et qu’en revanche, lorsque la foi en Dieu
est absente, l’essentiel s’écroule parce que l’homme perd sa dignité
profonde et ce qui fait la grandeur de son humanité, contre tout
réductionnisme
. Le Concile nous rappelle que l’Eglise, dans toutes ses
composantes, a le devoir, le mandat de transmettre la parole de l’amour
de Dieu qui sauve, pour que soit écouté et accueilli cet appel divin qui
contient en lui-même notre béatitude éternelle.

En regardant dans cette lumière la richesse contenue dans les
documents de Vatican II, je voudrais simplement évoquer les quatre
Constitutions, pour ainsi dire les quatre points cardinaux de la
boussole capable de nous orienter
. La Constitution sur la liturgie Sacrosanctum Concilium
nous indique comment, dans l’Eglise, au commencement, il y a
l’adoration, il y a Dieu, il y a la centralité du mystère de la présence
du Christ
.

Et l’Eglise, Corps du Christ et peuple en pèlerinage dans le temps, a
comme tâche fondamentale de glorifier Dieu
, comme l’exprime la
Constitution Lumen gentium. Le troisième document que je voudrais citer est la Constitution sur la révélation divine, Dei Verbum :
la Parole vivante de Dieu convoque l’Eglise et la vivifie tout au long
de son chemin dans l’histoire
. Enfin, la manière dont l’Eglise apporte
au monde entier la lumière qu’elle a reçue de Dieu pour qu’il soit
glorifié
constitue le thème de fond de la Constitution pastorale Gaudium et spes.

Le concile Vatican II est pour nous un appel fort à redécouvrir
chaque jour la beauté de notre foi, à la connaître plus en profondeur
pour avoir une relation plus intense avec le Seigneur, à vivre jusqu’au
bout notre vocation chrétienne
. Que la Vierge Marie, Mère du Christ et
de toute l’Eglise, nous aide à réaliser et à porter à son achèvement ce
que les pères conciliaires, animés par l’Esprit-Saint, gardaient dans
leur cœur : le désir que tous puissent connaître l’évangile et
rencontrer le Seigneur Jésus qui est le chemin, la vérité et la vie."

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