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Europe : identité chrétienne / Europe : politique

La fin de l’Europe

Capture d’écran 2017-04-09 à 16.08.30Pierre de Lauzun (X et ENA) est Directeur général à la Fédération bancaire française et délégué général de l’Association française des marchés financiers. L’observation convergente de nombreux champs de la vie collective montre qu’on est entré dans un système mondial bien moins régulé que celui que nous avons connu encore il y a peu. Il y a moins de références communes et moins de crans d’arrêt. Nous sentons tous que ce monde est instable, et peut aller dans des directions variées et imprévisibles. Ce qui est tout à fait nouveau. Le monde de la première mondialisation avant 1914, dominé par une Europe sûre de soi, était à sa façon considérablement plus régulé qu’aujourd’hui (même si cela ne l’a pas empêché d’exploser en 1914). Le monde d’après-guerre, polarisé par la guerre froide, vivait sous une menace permanente mais était lui aussi relativement régulé dans ce cadre. Avec la fin de l’URSS, on nous a expliqué qu’on avait trouvé dans le triomphe de la démocratie libérale, la formule, la fin de l’histoire, un ordre définitif. C’est le contraire qui s’est produit. Dans son Guide de survie, Pierre de Lauzun nous souhaite la bienvenue dans un monde instable, hétérogène, non régulé… Extrait :

"Dernier centre d'attention ici, cette zone très riche et très molle qu'est l'Europe. Bien que située à l'extrémité du continent eurasiatique, qui est la clef du destin de la planète, bien qu'ayant dominé ladite planète il y a un siècle, elle ne joue plus de rôle actif et structurant. Sa proximité géographique avec le monde arabo-musulman, sa dépendance à l'égard du pétrole, la présence d'une communauté musulmane rapidement croissante avec les migrations, à elles seules devraient la conduire à donner une priorité forte à son action internationale, et à son effort de défense, avec une claire vision de ses objectifs et des moyens en rapport : il n'en est rien. Non seulement ce n'est pas une puissance, et il n'y a plus de nation vraiment puissante malgré son poids économique, mais elle a abdiqué de fait toute pensée collective en la matière."

"La dette publique enfin est non seulement porteuse d'une sécurité en bonne partie illusoire, mais surtout dépourvue en général de sens économique. Fondamentalement en effet, hors guerre et hors projets économiques précis, individualisés et rentables, un Etat ne devrait s'endetter que dans des  cas rares et pour un temps limité. Un calcul simple le montre. Si un Etat décide, comme presque tous les pays développés depuis 40 ans, de laisser filer son déficit budgétaire et de le financer par l'endettement, il rencontrera assez vite un plafond, en regard de la richesse nationale, car on ne peut s'endetter indéfiniment. Où est ce plafond ? Il n'est pas facile de le déterminer. Mais on ne voit pas un endettement monter infiniment. Une fois qu'on y est arrivé, et sauf à recourir au financement monétaire dont on reparlera, cet Etat sera contraint à un excédent budgétaire, et il aura alors perdu toute marge de manoeuvre. La facilité de la dette ne marche donc qu'un temps."

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