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France : Politique en France

La famille entre SIEL et FN : 5 questions à Karim Ouchikh

Le SIEL a organisé le 18 juin à Lyon un colloque sur la famille. Etait-ce l'occasion de lancer le collectif famille plusieurs fois annoncé et repoussé au sein du Rassemblement Bleu Marine ?

IMG_77381Un colloque sur la famille, organisé à Paris par Louis Aliot, sous l’égide du groupe Europe des Nations et des Libertés, avait été annoncé pour le mardi 21 juin prochain, manifestation à l’issue de laquelle un ‘‘Cercle Fraternité’’ devait être lancé. Ce cercle avait pour ambition, je crois, à être un espace de dialogue et de réflexion destiné à nourrir la réflexion de Marine Le Pen et du FN sur les questions concernant, entre autres sujets d’importance, la famille. Ce colloque a été annulé ces derniers jours et reporté à l’automne à une date officielle non encore fixée à ma connaissance. J’ai pris acte de cette décision en la regrettant cependant car elle retarde la mise en œuvre d’une initiative politique urgente qui est de nature à répondre, au moins partiellement, aux fortes attentes des Français sur ce sujet. Toutefois, Agnès Marion (un excellent responsable du FN pressenti pour diriger ce ‘’Cercle Fraternité’’) m’a assuré que ce cercle serait à l’œuvre à l’automne et que le colloque se tiendrait bien, probablement en septembre. Par ailleurs, j’ai appris que les travaux du CAP Famille, jusqu’alors réalisés au sein du FN à usage interne, seraient désormais diffusés auprès de l’opinion publique pour animer le débat national. Compte tenu de ces signaux positifs qui expriment en somme une bonne volonté du FN sur les questions liées à la famille, le SIEL a décidé de surseoir à la création de son propre Collectif Famille. J’ai toujours indiqué en effet que le Collectif Famille du SIEL serait crée subsidiairement, c’est à dire à défaut pour le RBM ou le FN d’en prendre l’initiative. En bonne logique, nous resterons donc attentifs à la création prochaine par le FN d’une structure dédiée à la question centrale de la famille.

Il est difficile de s'y retrouver dans les positions contradictoires sur les questions familiales. Tantôt on lit que l'abrogation de la loi Taubira reste un élément central du programme de Marine Le Pen, tantôt que le sujet est aussi important que la culture du bonsaï. Qu'en est il ?

Au vu des récentes polémiques, notamment après le parallèle douteux entre l’indispensable abrogation de la loi Taubira et la culture du bonsaï, une clarification politique s’impose en effet. C’est pourquoi je voyais d’un bon oeil l’excellente initiative de Louis Aliot d’organiser un colloque sur la Famille et de créer dans la foulée, ces jours-ci, ce ‘’Cercle Fraternité’’… Le problème reste donc en suspend. Pour ma part, je crois plus que jamais en la nécessité pour les forces qui soutiennent, comme le SIEL, la candidature de Marine Le Pen aux présidentielles de 2017 de prendre clairement position sur la question de la Famille : il s’agit clairement en effet d’un marqueur politique rassembleur qui est de nature, s’il est assumé franchement, à donner un signal puissant à tous nos compatriotes, mais notamment ceux qui ont le cœur à droite. Je rappelle que le SIEL a vocation jusqu’à présent à élargir à droite la base électorale de Marine Le Pen, en agissant donc en cohérence de ce côté-ci de l’échiquier politique : or les électeurs de droite seront déterminés, au moins en partie, à soutenir la candidature du chef de file frontiste que si les malentendus et incertitudes actuels sont appelés à être levés rapidement. D’où ma détermination à œuvrer calmement pour placer la question de la famille, qui est tout sauf ‘’clivante’’, au cœur de l’action politique du Rassemblement Bleu Marine dont le SIEL demeure, je le rappelle, une composante majeure.

Vous êtes l'un des seuls à lier le sujet de la famille avec le sujet de l'identité. Pouvez vous nous expliquer comment ces sujets se lient dans votre esprit ? 

Depuis sa fondation, le SIEL défend et assure la promotion de notre civilisation, laquelle est à présent doublement menacée, à la fois par l’idéologie matérialiste d’origine anglo-saxonne mais aussi par l’expansion anxiogène sur le sol européen d’un totalitarisme islamique conquérant et décomplexé. Dans ce cadre, je considère que la famille est sans doute la composante la plus importante de ce socle anthropologique d’essence chrétienne qui fonde largement notre civilisation. Dès lors, il nous appartient de préserver sans état d’âme notre modèle familial traditionnel qui fait l’objet depuis des décennies d’offensives menées plus ou moins ouvertement par les forces libérales-libertaires. Baisser les bras sur cette question identitaire, comme sur bien d’autres sujets, c’est au fond abandonner les repères qui structurent en profondeur et stabilisent notre société. En un mot comme en cent, sur ce sujet qui relève de l’identité profonde de la France, je refuse la démolition programmée de la cellule de base de la société qu’est la famille et, en œuvrant inlassablement de la sorte, je m’applique à la fois à préserver notre Bien commun mais aussi à déjouer cette insécurité culturelle grandissante qui tourmente tant de nos compatriotes.

Une partie importante de la gauche, de la droite "républicaine" et du FN fait le pari que les élections de 2017 se joueront sur les sujets sociaux et économiques. Vous pensez, vous, qu'elles se joueront au moins autant sur les questions identitaires au sens large. Pourquoi ?

La France est en proie à un crise d’identité sans précédent. Les repères qui structuraient notre inconscient collectif (autorité de l’Etat ; méritocratie républicaine ; Service national ; mariage hétérosexuel…) volent en éclat sous les coups de boutoirs d’une idéologie mondialiste libérale-libertaire qui vise à arracher l’individu de toutes ses appartenances naturelles. A quoi s’ajoute l’islamisation rampante des sociétés européennes dont les grands équilibres ethno-culturels s’effondrent sous nos yeux sous l’effet du Grand remplacement. Face à pareils défis anxiogènes, qui déstabilisent le rapport au monde de nombre de nos concitoyens, – surtout depuis l’avènement d’un chaos migratoire durable qui frappe notre continent depuis deux ans -, j’affirme depuis des années que la question identitaire est aujourd’hui devenue centrale en France et que celle-ci dominera largement les débats en 2017 avec une intensité au moins égale à celle qui s’attache aux autres sujets, économiques et sociaux, qui préoccupent les Français.

Pourriez-vous évoquer le colloque que le SIEL a organisé ce samedi à Lyon sur le thème de la famille ?

Image1Le SIEL est un parti politique actif qui s’emploie à poser un regard réfléchi sur toutes les questions qui agitent notre société, en privilégiant toujours une pensée tournée vers l’action. A Lyon, nous avons invité ce samedi, sous la houlette de Guillaume de Longeville, délégué territorial du SIEL, des personnalités indépendantes dont l’expertise est largement reconnue sur la question de la famille :

  • Béatrice Bourges (présidente de l’association Protection de l’Enfant);
  • Aude Mirkovic (présidente de l’association Juristes pour l’Enfant ; maître de conférence en droit privé),
  • Patrice André (avocat et président de l’association Promouvoir) ;
  • Isabelle Collin (porte-parole du collectif Les Antigones) 

ont pris tour à tour la parole devant un public à la fois varié et captivé. A l’issue des travaux de grande qualité de ce colloque, le SIEL a lancé son Appel du 18 juin pour la famille avec, en substance, une orientation principale (Réarmer la société française, politiquement et juridiquement, pour sanctuariser le modèle familial traditionnel) et quatre engagements politiques précis (Constitutionnaliser le caractère naturel et fondamental de la famille ;  Redéfinir le mariage comme l’engagement entre un homme et une femme ; Réaffirmer le droit des enfants à avoir un père et une mère ; Renforcer le rôle des parents comme premiers éducateurs de leurs enfants) ; ces orientations et objectifs politiques sont autant de balises idéologiques qui structureront en ce domaine l’action à venir du SIEL, une formation politique, située entre LR et le FN, qui ambitionne plus que jamais d’irriguer à droite la vie politique française.

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