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France : Politique en France

La droite hors les murs également présente au sein de LR

Certains élus ou membres LR se rendront-ils au rendez-vous de Béziers ? Cette tribune de Lionnel Luca et Julien Aubert montre que certains membres de LR cherchent  leur candidat patriote et souverainiste "qui dit Non, afin de servir de réceptacle à toute la droite et pas seulement sa moitié gauche" :

"Les candidatures se multiplient et chacun creuse son sillon en essayant de se démarquer de ses concurrents (…) Manque un courant de pensée à l’appel, même si chacun des candidats précités aime se revendiquer comme gaulliste : la droite patriote, jacobine, sociale et eurocritique, héritière du gaullisme de 1958. En effet, aucun de ces candidats ne propose de renverser la table sur la construction européenne (c’est patent sur Schengen pour lequel personne n’envisage un retour en arrière, au lieu d’une renégociation) ou la décentralisation girondine entamée en 1982 ; personne ne propose de revoir les fondamentaux idéologiques de ces deux forces centrifuges et tous préfèrent inscrire leur programme dans la nécessaire adaptation à la contrainte budgétaire et monétaire qui est la nôtre (…)

Cette absence est lourde de conséquences car l’enjeu de ces primaires, au-delà de la désignation d’un candidat unique en évitant un cavalier solitaire centriste, est d’être le reflet de la diversité idéologique de la droite et conduire à une clarification de ligne. La présence d’un candidat gaulliste est indispensable, sauf à permettre à Marine Le Pen, toute à ses breloques bleu marine, et à son cardinal Florian Philippot, de continuer à jouer les capteurs d’héritage (…)

De surcroît, la montée du Front national accélère aussi le déport au centre des élites du parti : les triangulaires de 2012 ont ravagé les rangs de cette « droite RPR » punie par son électorat, qui a payé au prix fort la lente conversion à l’euroréalisme du parti de Jacques Chirac. Il sera donc extrêmement difficile pour un candidat de cette mouvance d’obtenir les parrainages nécessaires.

Le paradoxe est là : la droite cherche à reconquérir un électorat populaire parti au FN mais sa base parlementaire est devenue décentrée du fait de la montée de ce dernier. Les millions d’électeurs patriotes sont orphelins : ils votent pour un Front national qui n’a pas quasiment pas d’élus au Parlement, et déciment ceux qui pourraient les représenter au sein de la droite (…)

Les primaires ont besoin – urgemment – de ce candidat qui dit Non, afin de servir de réceptacle à toute la droite et pas seulement sa moitié gauche. Ce Non, ce « devoir d’orgueil » avec lequel on ne peut transiger, parce qu’il est le seul bien de celui qui n’a rien. Ce Non que le Général de Gaulle opposa le 18 juin 1940 face à cette France qui, la veille, voulait sortir de l’Histoire. Ce Non que Philippe Séguin en 1992, clama du haut de la tribune de l’Assemblée nationale face à une Union européenne dont il avait prévu toutes les dérives et les impuissances. Sans quoi, le débat n’aura pas lieu en 2016 mais en 2017, avec Marine Le Pen."

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10 commentaires

  1. Comparer “Ce Non que le Général de Gaulle opposa le 18 juin 1940 face à cette France qui, la veille, voulait sortir de l’Histoire.”
    à “Ce Non que Philippe Séguin en 1992, clama du haut de la tribune de l’Assemblée nationale face à une Union européenne dont il avait prévu toutes les dérives et les impuissances.”, il fallait oser !
    Sans compter que De Gaulle fut très ambigu avant son départ pour l’Angleterre, et que sa politique fut celle de son époque.
    On retrouve cette obsession anti européenne, largement partagée à gauche et à l’extrême gauche, qui serait l’Alpha et l’Oméga de l’appartenance à la “droite de conviction”.
    Cette “vraie droite” est donc “patriote et souverainiste” “jacobine, sociale et eurocritique, héritière du gaullisme de 1958.”
    Au passage, la constitution de 1958, monarchique, ce “coup d’état permanent” selon Mitterrand qui se garda bien d’y toucher une fois au pouvoir, nous a crées bien des problèmes.
    N’étant ni souverainiste, ni jacobin, ni gaulliste, je suppose que j’appartiens à l’hydre “mondialiste et libérale de la finance apatride”, punching-ball tant de la droite (Sarkozy, Juppé, Le Pen fille…) que de la gauche (Hollande, Valls, Mélanchon…).
    Il y a dans LR un vrai candidat de droite, c’est Mariton (Poisson est PCD), mais les électeurs LR, y compris de Sens commun refusent de voter pour lui par petits calculs mal faits.

  2. le jacobinisme est l ennemi de la France charnelle, d ailleurs se reclamer de feu Seguin n est il pas tout un programme? ce dernier partisan d une immigration de masse pourrait il railler la France qui en ras le bol de l invasion, de la preference etrangere, des concerts de rap sur nos nécropoles?

  3. “réceptacle à toute la droite et pas seulement sa moitié gauche”, comment donner nos voix à cette gauche déguisée!!!!!

  4. Je ne comprends pas ce genre de discours. Il me paraît plus diviseur que rassembleur car il élimine d’emblée 30% des électeurs français, ceux qui votent FN. S’appeler droite “hors les murs” ça ne suffit pas, se réclamer de Philippe Séguin non plus. Refuser de parler au FN encore moins.

  5. Ecrire que le jacobinisme est un bienfait pour la France, est pour moi un grossier mensonge républicain.
    La France n’a jamais été plus forte que lorsque toutes ses parties avaient encore, leurs Parlement, leurs langues, leurs coutumes. En bref, quand les membres de ce grand corps, n’obéissaient qu’au roi Très Chrétien !
    Vive le roi !

  6. Zut Lucas et Aubert viennent de réaliser qu’ils sont élus sur un malentendu. Je comprend pourquoi ils paniquent

  7. “La présence d’un candidat gaulliste est indispensable…” Non merci, on a déjà donné ! et même redonné !

  8. Franchement, rester à LR avec Sarkozy, Juppé, NKM et Cie, je ne comprends pas. Bien sûr, il y a le libéral Fillon, c’est pour cela que beaucoup restent et votent LR, mais il me paraît être aussi mollasson que Hollande.
    A LR, il y a “le Centre”, là est le problème; et apparemment, c’est Juppé le favori de la primaire…
    Et au fait, le peuple français est-il “libéral”? Il essaie surtout de survivre dans le mondialisme, la crise économique et financière, ainsi que l’invasion musulmane.
    Il a très peu de préoccupations bourgeoises…

  9. Cette tribune montre qu’ils n’ont qu’un seul but: battre le FN.
    Le reste n’a pour eux aucune importance…
    Bref, ils n’ont toujours rien compris.

  10. Se prétendre souverainiste et rester à LR est impensable.
    A ces fameuses primaires de la droite et du centre, deux candidats semblent pouvoir se réclamer d’un certain souverainisme :
    -Jacques Myard, à supposer (ce dont je doute quelque peu) qu’il obtienne ses parrainages),
    – Et Jean-Frédéric Poisson, dispensé de parrainages en qualité de chef de parti si j’ai bien compris.
    L’homme ne vaut peut-être pas très cher mais les idées qu’il prétend défendre méritent d’être soutenues pour qu’elles soient le moins marginalisées possible.
    C’est la raison pour laquelle, bien que ni LR ni PCD, j’envisage de participer aux primaires de la droite pour soutenir non pas Jean-Frédéric Poisson, mais les idées qu’il prétend représenter.
    Par la même occasion, je prévois de participer aux primaires de la gauche pour y voter Hollande puisqu’aux présidentielles, il ne peut qu’être battu dès le premier tour.

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