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France : Politique en France

La dérive étatiste de Marine Le Pen

Yves Daoudal décrypte la doctrine du discours de Marine Le Pen :

"Le 16 janvier 2011, le Front national n’a pas seulement changé de président. Il a changé de doctrine. Et de façon radicale. Le discours d’investiture de Marine Le Pen, présidente du Front national, était : premièrement étatiste, deuxièmement laïciste. […] La plus grande partie de son discours fut une ode à l’Etat, et à l’Etat laïciste, au point qu’il ne restait plus de place pour le reste. Ou plutôt, tout le reste se retrouvait englobé dans l’Etat. Comme le disait un certain Benito Mussolini : «Tout dans l'État, rien hors de l'État, rien contre l'État». Il suffira d’un bref extrait :

M Grâce à ses institutions, son armée, son école, son université, ses entreprises, son patrimoine culturel, sa ruralité et ses paysans, ses services publics, son système de protection sociale, l’Etat est devenu la colonne vertébrale de la France que nous aimons, de la France que le monde a admiré. A l’heure où la crise et la mondialisation font rage, quand tout s’effondre, il y a encore l’Etat. « A celui qui n’a plus rien, la Patrie est son seul bien » disait Jaurès en son temps, lui aussi trahi par la gauche du FMI et des beaux quartiers ! Quand il faut réguler, protéger, innover, c’est vers l’Etat que l’on se tourne naturellement, parce que c’est l’Etat qui a la taille suffisante pour agir, la légitimité démocratique indispensable, et qu’il est inscrit dans notre ADN national. Je l’affirme, l’Etat est une composante essentielle de l’âme de la France.

Dans la première phrase, on voit que tout est dans l’Etat, rien hors de l’Etat. Les paysans, c’est l’Etat. L’école, c’est l’Etat. Le patrimoine culturel, c’est l’Etat. Ensuite on reprend Jaurès parlant de la « patrie » pour lui faire dire qu’il parle de l’Etat. La patrie, c’est l’Etat. Quand il faut innover, c’est encore l’Etat. C’est l’Etat qui fait les découvertes scientifiques, qui fait les recherches industrielles, qui trouve les solutions techniques. Forcément, puisque les entreprises, c’est l’Etat. Et cela, parce que l’Etat est inscrit dans l’ADN national, il est une composante essentielle de l’âme de la France.


Eh bien non. L’Etat n’est pas du tout une quelconque composante de quelque âme que ce soit. L’Etat, nous dit le Dictionnaire de l’Académie française, c’est l’«autorité souveraine qui, par l’exercice de ses pouvoirs, représente et garantit l’unité et le fonctionnement d’une société sur un territoire défini», et c’est «le gouvernement, l’administration, l’ensemble des pouvoirs publics d’un pays». L’Etat est un outil de la nation au service du bien commun. Rien d’autre. Ce que disait le Front national en 2000 Sur ce sujet, le Programme du Front national, approuvé lors du congrès de 2000 et publié en 2001 (il n’y en a pas eu d’autre depuis), posait en principe : «L’Etat, au service de la France et des Français». Cela commençait ainsi :

Pour nous, l’Etat n’est pas, comme pour les libéraux ou les socialistes, une fin en soi. Il n’est qu’un moyen. Les institutions, pour être respectées, doivent se conformer à un ordre supérieur qui les fonde. Les pouvoirs des responsables de la Cité, la force dont ils peuvent user de manière légitime, ne leur sont confiés que pour autant que ces prérogatives, comme les lois qui en découlent, respectent les données naturelles sur lesquelles repose la Cité : les principes spirituels et moraux qui pacifient les relations entre les hommes, la recherche du Bien commun national, l’épanouissement des sociétés naturelles (famille, profession, collectivité locale), la justice au service des libertés individuelles et collectives.

On lisait ensuite:

L’Etat a une double mission. Il doit, d’abord, gouverner, c’est-à-dire être le maître et l’arbitre de la continuité nationale, par la souveraineté et la sécurité. Il doit, ensuite, représenter l’ensemble de la Nation en consacrant les libertés des Français regroupés dans leurs communautés naturelles d’appartenance, les laissant pourvoir au quotidien de la manière la moins encadrée possible en matière scolaire, professionnelle, économique, car le despotisme administratif aboutit inéluctablement au totalitarisme.

On mesure le fossé entre ce programme du Front national et le discours de la présidente du Front national. D’un côté, une doctrine pleinement conforme à la doctrine sociale de l’Eglise, fondée sur la subsidiarité et le bien commun, de l’autre un étatisme disons… totalisant, qui veut nationaliser jusqu’aux «banques insensibles aux injonctions d’éthique», et qui agit «avec la conscience que l’intérêt national est une loi d’airain»."

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29 commentaires

  1. Elle a reçu une forte dose de poison marxiste, est-ce une dose mortelle ?

  2. Et bien si c’est ça, le front national est mal parti… parce que l’Etat français, criblé de dettes, est agonisant. Il vaut donc mieux aujourd’hui ne pas trop compter sur lui, et prier pour qu’il lui reste encore asseez d’énergie pour assurer la seule chose dont nous ayons vraiment besoin : la sécurité extéruieyre et intérieure, qui comprend la sécurité juridique, indispensable aux entrepreneurs comme aux familles…

  3. Pour le coup, et comme j’ai aussi pu le lire ailleurs, c’est tout de même étrange que lorsque le discours du FN se teinte de consonances nationale-socialistes, les médias et autres vecteurs de bonne conscience ne crient plus au loup nazi. Bizarre, bizarre…

  4. Petite supposition : MLP serait-elle payée par Sarkozy pour couler le FN ?

  5. Elle est dans le système, c’est foutu pour notre pauvre pays … Remplacer Etat par nation …. elle aurait été mieux inspirée ! finalement, MLP va se dévoiler petit à petit, on en tirera les conclusions.

  6. Le Front National sous Marine Le Pen devient le Front “National-Socialiste”. FN + MLP = FNS

  7. A Sanglier:
    MLP était la candidate “choisie” par le Système pour succéder à son père. (Les preuves y sont par dizaines, centaines….)
    c’est suffisant!

  8. Quelques citations de JM Le Pen remontant a 1984 (livre “Les Francais d’Abord”) permettent de mesurer le chemin parcouru:
    “L’Etat_Providence est un piège mortel. […] Je souhaite […] que l’Etat ne fasse que ce qui est strictement indispensable” (p131)
    “Il faut faire reculer l’Etat bureaucratique jusqu’a ses frontieres regaliennes. Il faut que l’Etat s’occupe […] de fonctions essentielles (justice, défense nationale, diplomatie, administration générale), et tout le reste doit être remis dans le secteur privé, soumis aux règles générales de l’économie moderne, de la compétition, de la concurrence, de l’abaissement des coûts, de la productivité.” (p134)
    Repondant dans ce livre a l’accusation de “fascisme”, Le Pen notait avec raison que sa vision du role de l’Etat etait aux antipodes du fascisme…

  9. @papon
    Quand on voit les dérives dues au managemet dans nos entreprise on peut se demander si l’etat n’a pas demissioné alors vous faites un mauvais proces a Marine et vous obligez des anti Marine a la défendre

  10. Attention!
    Déjà il y a quelques jours, MLP ratissait l’éléctorat catholique sur RTL à propos de la gaypride, aujourd’hui elle ratisse l’électorat de Mélanchon et Besancenot!
    Comme quoi, cette Dame est très polyvalente!!
    Mais attention, à force de vouloir plaire à tout le monde, on se retrouve finalement à 2%!!

  11. Pour La Doucette : On ne remplace par “Etat” par “Nation”. On accole les deux mots et on parle, à tout bout de champ, d'”Etat-Nation”. Vous ne comprenez pas ce que ça veut dire ? moi non plus !

  12. Moi j’ai peur de comprendre….Etat-Nation !
    Dans le discours de Marine Lepen cité en exergue ,on peut noter une confusion (volontaire ou non?) entre Etat et Patrie lorsqu’elle annexe une belle citation de Jaurès qui parle de Patrie pour tout ramener immédiatement à l’Etat cette institution abstraite et sans visage qui s’incarne au gré des circonstances en des êtres humains tout à fait faillibles.
    La Patrie ,elle, implique un patrimoine, une transmission,une filiation,une histoire organique ,enracinée et une croissance/développement individuel et communautaire/familial avec des liens naturels entre individus responsables.
    Que l’idéologie en vogue se trouve des affinités avec une sorte de national-socialisme paien,et que donc Marine lepen intéresse certains faiseurs d’opinion, rien d’étonnant à cela !
    Il faudrait seulement que l’Eglise catholique,les chrétiens et les “hommes libres” aient une voix forte et articulée pour éclairer les foules au milieu des nombreux écueils de l’islam, du néo-paganisme idolatre ou des spiritualismes….

  13. Je suis un déboussolé par tous ces évènements et déclarations de ces derniers jours, Marine, Bruno etc… Je viens sur votre blog, en espérant néanmoins bénéficier de quelques unes de vos lumières:
    Quelqu’un peut-il m’expliquer si nous nous tirons une balle dans le pied, en votant peu ou prou, pour le Front, aux prochaines échéances électorales, ou si nous nous condamnons à une lente asphyxie, en y renonçant, ainsi que le préconisent, si j’ai bien compris, un Jérôme Bourbon (et pourtant, quel talent!) ou un Jean Robin, dont les perspectives se perdent dans un lointain flou artistique ou des activités dont je n’ai pas encore saisi l’urgence?
    [A chaque jour suffit sa peine : nous ne sommes pas encore en période électorale. Pour le moment, il convient d’observer l’actualité et de discuter des textes. MJ]

  14. Quand la politique -au sens de la prise en compte du Bien commun- est bannie de la République, il est nécessaire de rappeler le rôle de l’Etat : le jacobinisme a détruit les communautés naturelles, qui pour la plupart ne sont pas organisées et vivent de subventions.
    Si on prend le cas de la famille, les catholiques et les associations familiales défendent mordicus l’étatisme des allocations familiales, établies sous Vichy en période de pénurie et de guerre, et alors indispensables. Mais depuis, 60 ans après, est-ce parce que c’est Vichy ou parce que c’est étatiste en diable que les contempteurs de ”l’étatisme de M LP” sont les adorateurs des allocations familiales ?
    Car depuis 1941, ce fut la seule exigence, la seule ligne rouge à ne pas franchir : maintenir les allocs, comme résumé d’une politique familiale. Autrement dit faire de la famille un corps social perpétuellement assisté. Aux USA, les familles catholiques ne perçoivent pas d’allocations familiales et la natalité américaine n’a pas servid e prétexte au financement des familles immigrées.De plus leurs immigrés sont catholiques : nos allocs si ”DSE”, ont financé le remplacement des familles ”chrétiennes” de France, par celles musulmanes de partout.
    Car les ”familiaristes” catholiques bien-pensants, se croyant de la DSE, mais en réalité socialistes sans le savoir, n’ont pas compris en 2011 que chaque €uro donné en alloc c’est environ 50 centimes à une famille immigrée.
    Il eut mieux valu que l’Etat reverse aux familles les taxes sur ce qu’elles ont consommé -à part les cas d’extrême difficulté- ce qui n’aurait pas constitué cette spirale infernale de pompe aspirantes de l’immigration qu’est notre politique familiale étatiste, mais que les cathos pensent si favorable à la France des familles chrétiennes.
    Alors critiquer l’étatisme de M L.P je veux bien, et pourquoi pas ? je suis plus libéral que ses propos. Mais qui veut dans le milieu catholique que cessent les allocs familiales ? Que cessent donc la redistribution étatique et socialisante que constituent les allocations familiales ?
    C’est là un des nombreux points où les anti étatistes de principe se déroberont si un anti étatisme libéral se faisait jour en France.
    M LP a simplement rappelé dimanche dernier que l’Etat, demeure actuellement le garant du Bien commun, car aucunes communauté, aucune autre institution, n’a la force ou le pouvoir, en ces temps difficiles de faire sans lui.
    On peut et on doit en réformer le fonctionnement : mais j’attends de voir la réaction des anti étatistes anti Marine Le Pen, le jour où elle leur annoncerait supprimer les allocations familiales, cas d’étatisme de la redistribution et donc du fiscalisme et taxation socialistes par excellence, pour les remplacer par d’autres modes compensatoires de leur effort et de leur contribution à l’avenir commun.
    Il est facile de se gargariser de théories qui seraient inspirées par habitude intellectuelle et répétition de slogans, de la DSE. Mais si on examine les principes de celle-ci, elle demande l’autonomie des corps sociaux : cela ne passe pas par la suppression de l’Etat, mais par un rôle d’arbitre, et de défenseur, qui les libères des lobbys, groupes de pression, parasites, idéologies anti européennes au sens d’un héritage commun, anti nationales et mondialistes, etc….
    C’est cela qu’a voulu proclamer M LP , en s’adressant au delà des frontières de la droite nationale : quand Jules FERRY lança la colonisation la droite catholique l’accusa de renoncer à l’Alsace Lorraine au profit du Tonkin, puis la même droite catholique devint colonialiste ensuite.
    notre famille d’iées a évolué, et le concept de nation, si jacobin, devint nôtre quand Maurras le maria à celui de monarchie, etc….
    Les mots ne sont rien : ce sont les réalités appliquées découlant des principes qui comptent. La politique n’est pas l’art de reproduire le passé et de gagner les batailles perdues, c’est de préparer les prochaines, sur son terrain, et en minant celui de l’adversaire.
    L’état socialiste est mort, et il est donc temps de préparer un état qui prenne en compte la Nation, et ses composantes libérées de toutes les féodalités. C’est là renouer avec une inspiration capétienne.
    [Encore une fois, vous détournez le sujet.
    Le FN était pourtant pro-famille, et favorable aux allocations familiales, sans être pour autant étatiste. Pourquoi cela devrait-il changer ?
    Pourquoi ne discutez-vous pas sereinement du changement de cette ligne politique ?
    La conception de l’Etat de MLP n’est pas conforme à la DSE, qui refuse cette adoration de l’Etat, ce “tout-Etat”, pour le limiter à un rôle d’arbitre, selon la fonction régalienne de justice. La DSE reconnaît d’abord les communautés naturelles, celles que ne veut pas reconnaître MLP et même les nier dans la Constitution, que sont pourtant la famille et les corps de métier.
    Mais vous êtes déjà en campagne électorale de 2012. Et donc pour vous, le vote est tout, la discussion n’est rien.
    MJ]

  15. @PG: les allocations familiales ne font pas partie de l’Etat-Providence, mais servent au contraire aujourd’hui a compenser partiellement certains effets néfastes anti-famille de l’Etat-Providence (cf ici: http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2006/02/faillite_du_mod.html).
    Quand le reste sera démantelé, je suis pour ma part d’accord pour que l’on remette en cause ces allocs. Mais pas avant.

  16. Je n’avais pas l’intention d’intervenir, mais je ne peux pas laisser passer ce qu’affirme PG:
    “M LP a simplement rappelé dimanche dernier que l’Etat demeure actuellement le garant du Bien commun, car aucune communauté, aucune autre institution, n’a la force ou le pouvoir, en ces temps difficiles de faire sans lui.”
    La présidente du Front national n’a parlé à aucun moment du “Bien commun”, et elle n’a pas pu dire qu’aucune communauté n’a la force de faire sans l’Etat, puisque sa République ne reconnaît aucune communauté.

  17. Quand on compare le programme du FN tel qu’il est cité dans l’article et le discours que nous avons entendu ce dimanche, il y a un fossé que la torture des mots, des réalités et des principes ou les communiqués sur l’euthanazie ne changera pas. il y a un fossé et donc un changement…
    j’ai entendu sur France 2, hier soir chez Durand, le responsable FNJ annoncer qu’il allait y avoir un nouveau programme qui sera fait pour la présidentielle.
    j’étais partisan de rester, mais si le nouveau programme prend la tournure ci-dessus, je préviens que je ne voterai pas pour elle au premier tour, un peu marre d’être cocu quand même…
    Bruno Gollnisch est parti voir les cerisiers fleurir au Japon en mars (cf C dans l’air de mardi), il a peut-être raison…

  18. MLP semble jouer son va-tout pour prendre le pouvoir. Ce qui échouera certainement.
    Il ne nous reste plus qu’à construire la société civile en résistance au système.

  19. à xavier soleil , merci pour la remarque , alors l’état-nation c’est la ripoublik ? ohlala, on est vraiment mal parti ….

  20. @ Yve DAOUDAL
    Mais quelle République a t elle jamais reconnu les communautés, je veux dire constitutionnellement ? Et quand le programme du FN avait-il proposé de leur donner une existence reconnue par la Constitution ? Jamais.
    Il existe déjà suffisamment d’institutions étatiques ou dépendant de l’Etat (ainsi les UDAF et l’UNAF pour les familles et leurs associations) qui règlent la vie des communautés naturelles et il suffit de les renforcer dans leur rôle, déjà reconnu par l’Etat, en renforçant leurs libertés et leur autonomie.
    Mais en qui ce discours annonce t il un refus d’aller dans ce sens, et la fin de ce qui existe, et dans la Constitution et dans les lois et dans les faits ?
    Très sincèrement, même si ce vocabulaire est une nouveauté, comme le furent les mots Nation et nationalisme quand Maurras les imposa à la droite monarchiste catholique (lui qui était athée et certains ne le lui ont pas encore pardonné….), il n’y a pas de quoi parler de rupture totale : il faut regarder et observer ce que la mise en forme programmatique va proposer, avant de condamner par avance. Question et de prudence, et de justice.
    Cordialement.

  21. Oui, l’Etat et la nation sont distincts, mais Marine LE PEN a raison de rappeler “l’exception française” : c’est l’Etat qui a fait la nation française, le “nous commun” français, et détruire l’Etat c’est laisser se disloquer le “nous commun” français. Sans Etat, pas de FRANCE !
    Cela ne signifie pas que cette “colonne vertébrale” se confonde avec le “corps” français.
    C’est bien beau de parler de “subsidiarité”, mais après le “grand déboisement” révolutionnaire, il ne reste surtout que l’Etat et les individus. La renaissance des “corps intermédiaires” est souhaitables mais elle se fait attendre.
    Les nouvelles “féodalités” se sont emparées de l’Etat. Marine Le Pen propose donc de restaurer l’Etat (pas l’étatisme) pour remettre à leur place les féodalités modernes. C’est une tâche primordiale, car la France s’est faite par un Etat luttant contre les féodalités.
    Libérer l’Etat des féodalités est le préalable à toute politique nationale.
    Enfin, il faut rappeler que le discours de Marine de dimanche est un discours politique destiné au grand public, pas une conférence philosophique destinée à quelques initiés. Quand on communique, on s’adresse au plus grand nombre, on ne philosophe pas.
    Au lieu de pinailler sur l’emploi de certains termes, il serait plus utile de réaliser le “compromis nationaliste” si cher à Charles MAURRAS…à l’heure où le bateau FRANCE est en train de s’enfoncer doucement.

  22. Nationaliser, quelle horreur !
    Mais vous confondez “nationalisation” et “étatisation” : “nationaliser” c’est rendre à la nation (la nation est propriétaire), “étatiser” c’est donner à l’Etat (l’Etat est propriétaire); l’étatisation n’est qu’une forme de nationalisation, mais il peut exister d’autres formes de nationalisation, plus conformes au bien commun. D’ailleurs, le programme du FN parlait déjà de “francisation” de certaines entreprises…

  23. Comment restaurer ou recréer des “corps intermédiaires”, voilà un probléme à étudier. Mais qui a des propositions (concrètes) à faire à Marine LE PEN ?
    Il ne suffit pas de dire sans arrêt “corps intermédiaires” pour que ces “corps” apparaissent spontanément, surtout dans unee société rongée par l’individualisme.
    Oui, qui a des solutions concrètes à proposer ?
    Elles seront les bienvenues.

  24. La susbsidiarité apporte des éléments essentiels à la question sur les corps intermédiaires:
    Certes il s’agit d’une délégation “à l’envers” de responsabilité à partir des éléments fondamentaux (famille très notamment), donc “à partir du bas” vers le haut en théorie. Mais c’est valable pour une création d’une structure nouvelle (comme on aurait dû réfléchir à ce qu’aurait pu être le rôle de l’Europe après la 2° GM par rapport aux Etats préexistants). Or dans notre cas, l’histoire lègue une tête hypertrophiée. La subsidiarité consiste donc dans un double mouvement:
    – refonder à partir de la base (écoles, associations, entraide, réforme de nos entreprises, commerce de proximité…relire small is toujours beautiful ?)
    – réattribuer (et non déléguer car ces missions ne lui appartiennent pas en droit mais simplement de fait) les missions étatiques à des instances intermédiaires.
    Pour le mouvement à partir du bas, nous sommes chacun en capacité de voir ce qu’il est possible de faire.
    Pour le mouvement à partir du haut, les pouvoirs de l’Etat sont assez utiles pour mettre en oeuvre cette politique.

  25. comme à son habitude, PG fait des phrases, tord les mots, les faits, écorne, décontextualise, invente, appelle Maurras à la rescousse (qu’il n’a de toute évidence jamais lu,maurras était à l’opposé du discours ultra-jacobin de MLP) etc. Un beau florilège des pires inepties.
    Oui, le discours ultra-jacobin de MLP est une remise en cause du programme précédent du FN. Oui, ce discours est dangereux, car, et quoiqu’en dise PG, il y est clairement dit que hors l’état, point de salut. Ca, monsieur, ça s’appelle du COLLECTIVISME !

  26. Pour revitaliser les “corps intermédiaires” et appliquer le principe de subsidiarité : “Pour le mouvement à partir du bas” ? Oui, mais c’est tout le problème ! Tout est une question d’état d’esprit : nos concitoyens ont-ils vraiment envie de se prendre en charge à travers des “communautés intermédiaires” ? Comment créer un tel état d’esprit ?

  27. @Erre:
    Vous demandez des propositions pour renforcer les “corps intermédiaires”, comme s’il fallait pour cela un plan quinquennal. La sociéte civile est un organisme, et ses tissus se développeront d’abord si l’Etat assume ses fonctions essentielles et, pour le reste, la laisse respirer.

  28. @ Athos
    Facile de diaboliser et de rabaisser celui qui contredit vos pensées : je suis relativement connaisseur de Charles MAURRAS et de son oeuvre, ayant soutenu un mémoire universitaire sur l’Action Française.
    Je pense et je ne suis pas le seul (Jean de VIGUERIE ”Les deux Frances”, qu’il y a dans MAURRAS une exaltation de la Nation qui fut une rupture avec les idées contre révolutionnaires précédentes. Et qu’en ce sens, il a contribué à asseoir à droite le concept d’Etat-Nation, d’origine révolutionnaire, mais en lui donnant un sens différent. C’est ce qui fait que JM LP est un admirateur de MAURRAS et que le ”Dictionnaire politique et critique” figure dans la bibliothèque de son bureau de MONTRETOUT.
    Je tiens à votre disposition ma bibliothèque maurrassienne. Bien volontiers.

  29. HV :
    Qui vous parle de “plan” ? Jusqu’à présent, les “corps intermédiaires” ne se sont toujours pas reconstitués, après plus de 200 ans de “déboisement social”, et ce malgré la liberté d’association et le libéralisme.
    Je pense que les tissus se reconstitueront quand il y aura des citoyens qui auront envie de prendre leur destin en main, à travers des communautés de destin nouvelles ou renouvelées. Mais comment donner envie aux gens de se prendre en main et de se passer de l’Etat, tout en assurant la justice ?
    “On ne réforme pas la société par décret” : tout est une question d’état d’esprit. Et bien malin celui qui a la solution toute faite. En attendant, il faut sauver le bateau FRANCE.

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