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France : Société

La contraception, cet esclavage

Nystagmus témoigne de son refus de la contraception, dans un billet dans lequel elle répond à René Poujol, ancien rédacteur de Pèlerin, qui estime que les chrétiens sont fâchés avec l'Eglise en raison de son rigorisme moral. Extraits :

"[…] Au début, mon mari, qui était agnostique, se serait fort bien
contenté d'un concubinage sans mariage, même civil. Mais pour moi,
malgré tout l'amour que j'avais pour lui (et que j'ai toujours),
les choses étaient claires : si tu m'aimes, tu m'épouses. Parce que
tu n'es pas mon « copain », ni mon « ami », ni mon « compagnon ». Tu es
mon mari et nous
sommes une seule chair. Et je ne vois guère en ce qui me concerne
comment on peut prétendre aimer une personne plus que tout et ne pas
vouloir faire une seule chair devant Dieu qui seul peut
diviniser cette chair. […]

Comme pour tous les couples, la question de la fertilité s'est posée
rapidement, et donc de la régulation des naissances. J'ai pris la
pilule, comme beaucoup de femmes, pendant des années, avant
de rencontrer mon époux. Sans vraiment savoir pourquoi, il m'a été
impossible de la prendre avec lui. Non que je sois irresponsable, ni que
je veuille une famille à la québécoise, ni que je pense
que mon rôle de femme est de procréer. On en revient simplement à la
très haute idée de l'amour, et donc de la sexualité, que nous propose
l'Eglise : si nous nous aimons vraiment,
aimons-nous dans toutes nos dimensions.
Ne nous approchons pas du
corps l'un de l'autre si nous n'aimons pas nos corps sexués et les
conséquences de la rencontre aimante de deux corps fertiles.
Je ne me segmente pas pour celui que j'aime : je suis son amante, sa
femme et la mère de ses enfants, et je ne m'ampute pas quand je me
donne à lui. Les quelques rapports protégés que nous
avons eu au début m'ont laissé le goût amer de la rencontre
incomplète
. Et je précise, là encore, que ce n'est pas chose facile :
nous avons cette chance qui se transforme parfois en épreuve
d'avoir une fertilité implacable, d'avoir des enfants dès la
première union à chaque fois, et que notre dernière que nous aimons plus
que tout n'était pas attendue. Mais j'aime que, dans mes
périodes de fertilité mensuelles, nous nous retenions, parce que
c'est aussi se donner par amour que de différer une union : là encore
l'Eglise n'a rien inventé, chacun sait que le désir
vient de l'attente. Et ce que me propose l'Eglise en matière de
régulation des naissances, à savoir l'observation minutieuse de mon
cycle, nous comble bien plus que l'arsenal médical
que mon
gynécologue s'obstine toujours à nous proposer, tremblant de peur de
se voir coller un procès à chaque visite parce que je serais « encore »
enceinte : « Bon, vous faites
ce que vous voulez
(merci) mais on est d'accord : je vous fait quand même une ordonnance, hein! »
J'aime que mon mari soit à
l'écoute du rythme naturel de mon corps. J'aime qu'il ne considère
pas que les enfants soient une maladie contre laquelle il faudrait
prendre des médicaments
. J'aime qu'il m'aime avec ma
fertilité parce que cette fertilité fait partie de ce que je suis,
et qu'il m'aime comme je suis tout entière.

Et je précise que ce point de vue n'est pas spécialement catho : je
connais beaucoup de femmes qui perdent toute libido quand la vasectomie
de leur conjoint, même décidée en couple, les
prive de la dimension fertilisante de l'acte sexuel, sans pourtant
qu'elles veuillent d'enfants. Des femmes qui n'aiment pas la
contraception, qui la voient non pas comme une libération, mais
comme un esclavage, qui plus est un esclavage au corps médical
.
Aujourd'hui, toutes les femmes qui utilisent la contraception voient
leur sexualité contrôlée par un toubib. De leurs premières
règles jusqu'à la ménopause, les voici contraintes de raconter leur
intimité à des docteurs. Est-ce vraiment cela, la liberté ? Est-ce
vraiment être libre que de s'amputer d'une partie de
soi-même pour correspondre au désir d'un homme qui veut bien jouir
de ou avec vous, mais sans penser aux conséquences ?
[…]"

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