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France : Société

La construction d’une cité parallèle

Dissident catholique tchèque, Václav Benda (1946-1999) a développé sous le régime communiste l’idée d’institutions parallèles pouvant redonner vie au corps social et préparer l’avènement d’une société libre. À l’initiative de Stéphen de Petiville, différents textes de Benda ont été traduits et publiés en français sous le titre La Polis parallèle. L'Homme Nouveau a interrogé Tugdual Derville sur ce sujet. Extrait :

3cfb1100bec134db37944be376f27da7"[…] Cette polis parallèle française se tisse déjà depuis des décennies dans le terreau de notre nation… Un terreau social, culturel, spirituel. Mais nous ne le savions pas. Nous n’imaginions pas possible cette réaction de cristallisation provoquée par une réforme hautement symbolique de déconstruction sociale. Cette loi Taubira fut la goutte d’eau – funeste ou salutaire ? – qui fit déborder le vase. Elle a révélé des forces insoupçonnées de résilience, de créativité, d’audace. Elle a produit, dans toutes les générations, une nouvelle énergie et de nouvelles promesses de fécondité. […]

Quelle est la frontière entre construction d’un communautarisme et construction de la polis parallèle ?

C’est un point très bien vu par Václav Benda. Il ne s’agit pas pour lui de créer ex nihilo un nouveau monde « alternatif »… Ni de préparer en catimini je ne sais quel coup de force. Il est significatif que Benda ait pris le soin d’en dissuader ses contemporains, alors que le totalitarisme communiste était autrement plus répressif que celui de la pensée unique d’aujourd’hui. Plutôt que de nous imaginer hors du monde, en ghetto méprisant, nous devons habiter cette société, c’est-à-dire y occuper comme il le suggère tout l’espace laissé vacant par le pouvoir dominateur. La vacuité anthropologique, philosophique et spirituelle de la « pensée unique » ouvre des boulevards à l’initiative. Le sel n’est pas fait pour rester en tas. Progressivement, nous fécondons notre propre pays, stérilisé par l’individualisme libertaire. Mais nous ne sommes pas seuls. Bien des personnes de bonne volonté qui errent aujourd’hui dans cette société éclatée ou « liquide » se trouveront demain à nos côtés, compagnons de route pour participer à cette transformation. Pour cela, il faut continuer à expérimenter, montrer, expliquer, accueillir, ouvrir… Les évènements de janvier 2015 ont mis à jour des expériences magnifiques qui préexistaient comme le Cours Alexandre-Dumas à Montfermeil. Il attire parce qu’il offre une réponse prophétique à un problème sur lequel l’idéologie dominante se casse les dents. Inutile de pavoiser : nous assumons simplement de construire la politique dont notre monde a besoin

Nos initiatives n’auront de sens que si elles sont capables de resserrer les liens entre de multiples composantes de la société autour d’un projet commun, jusqu’à régénérer le tissu social, à la manière d’une nouvelle peau, qui s’arrime par tous ses pores au corps tout entier. Il faut « former des cadres », souligne Benda. […]"

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