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Culture de mort : Avortement

La constitutionnalisation de l’avortement est utilisée comme arme de division massive des Français

La constitutionnalisation de l’avortement est utilisée comme arme de division massive des Français

Marion Maréchal, vice-présidente exécutive de Reconquête!, s’oppose à la proposition de loi visant à «protéger et garantir le droit fondamental à l’IVG et à la contraception» en l’inscrivant dans la Constitution :

En France, le sujet de l’avortement est un tabou. Il s’agit même du tabou politique absolu. «Mon corps, mon choix» n’est pas un simple slogan, c’est un commandement du décalogue progressiste.

Interroger la volonté de la gauche d’assouplir toujours plus le cadre légal de l’IVG est déjà un blasphème. Il ne s’agit plus de débattre sur des arguments politiques mais de bien participer à une compétition de vertus morales. Si vous êtes contre la constitutionnalisation de l’avortement, vous êtes contre la liberté des femmes, ainsi se résument les termes du débat public.

Les sujets dits sociétaux permettent à la gauche d’engranger des victoires politiques sans avoir à livrer bataille, car les opposants ont depuis longtemps baissé les armes par peur ou par démagogie.

Pourquoi s’épuiser sur les questions sociales ou économiques quand la politique outre-Atlantique fournit des idéologies en kit, prêtes à être calquées en France, et qui permettent de diaboliser l’adversaire à peu de frais. L’importation de l’idéologie woke, de ses délires et de sa violence, est un exemple édifiant de cette singerie. Il est tellement plus glorifiant de s’occuper des minorités LGBTQ+, «racisées» ou musulmane, de lutter contre le «patriarcat» que de se soucier du pauvre ou du déclassé. L’occasion était trop belle pour la gauche de sauter sur la retentissante jurisprudence de la Cour suprême américaine pour fabriquer le récit d’un acquis potentiellement menacé en France et souffler sur les braises d’un sujet douloureux et brûlant.

Il est plus facile de revenir en boucle, tel un disque rayé, sur l’avortement que de traiter les problématiques des femmes d’aujourd’hui, de la précarité des familles monoparentales, à la difficulté de concilier vie professionnelle et familiale faute de crèche, en passant par l’insécurité croissante.

Il faut oser le dire: la constitutionnalisation de l’avortement est une aberration politique et juridique.

D’abord, car l’IVG n’est pas un «droit» à proprement parler. Il est une règle dérogatoire au principe de «respect de tout être humain dès le commencement de la vie». Tel était l’esprit de la loi défendue par Simone Veil.

L’ériger en droit opposable à tous, c’est condamner le principe même de limites et de garde-fous comme, par exemple, la liberté de conscience des personnels de santé ou le délai légal. Fixé aujourd’hui à trois mois et demi, alors que le passage de l’embryon au fœtus humain est déjà opéré, pourquoi ce «droit» ne pourrait-il s’exercer jusqu’à la veille de la naissance comme cela fut déjà proposé par amendement il y a quelques mois?

Ensuite car il est légitime de rechercher un équilibre dans cette situation très particulière qui implique une femme, sa liberté et ses choix, mais aussi une vie humaine en formation. Ces deux corps distincts qui exigent de nous le respect de leur dignité intrinsèque.

Il est certain que la ligne est floue entre la dimension personnelle et intime de cet acte et ce qui relève de nos valeurs collectives en tant que communauté politique, que le chemin est escarpé entre la rationalité scientifique et la conscience, que la frontière est difficile à tracer entre les critères de qualification juridique d’une personne et la réalité biologique de son existence.

Ne soyons pas dupes, le retour de ce sujet à l’Assemblée n’a pas pour objectif de servir la cause des femmes. Il est utilisé comme arme de division massive des Français, pour servir l’agenda politique des uns et diaboliser les autres.

Voilà une raison supplémentaire de ne pas l’inscrire dans la Constitution. La provocation ne peut être le moteur d’une réforme de notre pacte social. Il contient les règles essentielles de la vie politique, du fonctionnement de nos institutions mais aussi les droits fondamentaux qui permettent une vie en société selon les principes de la démocratie et de l’État de droit.

Il n’a pas vocation à être le réceptacle de coups politiciens, des revendications individuelles du moment ou le terrain de jeu de l’activisme des minorités.

Chacun doit mesurer les dérives potentielles contenues dans cette démarche de constitutionnalisation de l’IVG. Graver aujourd’hui dans le marbre de la Constitution un «droit» à l’avortement, ou simplement la loi actuelle, c’est ouvrir la porte à tous les excès, comme demain la demande d’inscrire le «droit» à la PMA sans père ou encore, pourquoi pas, celui de changer de sexe.

Un responsable politique digne de ce nom et tendu vers le bien commun ne peut que réfléchir et agir avec prudence dans ce domaine. Et si la droite ne s’interdisait pas, pour une fois, de défendre des convictions et de le faire avec courage?

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15 commentaires

  1. Contrairement aux Etats-Unis, l’avortement n’est pas un sujet de débat chez nous, hélas !
    Le rouleau compresseur du progressisme l’a imposé. Les rares objections sont ridiculisées, les opposants mis au ban de la société.
    Chez nous, l’avortement va de soi. Comme allait de soi l’antisémitisme avant la guerre.

  2. l’ Eglise ( non dévastée par Vatican II) déclare que l’ avortement est un homicide , et même un parricide , commis contre un innocent.
    c’est donc un péché mortel qui est sanctionné par la damnation éternelle.

    • L’Eglise le dit toujours…

      https://www.veilleespourlavie.life/

      • L’Eglise nous dit maintenant que l’on ira tous au paradis. Les homélies d’enterrement sont des déclarations de béatifications du défunt. Il n’y a même plus de purgatoire etc…. du moins il n’en est plus question à part chez les tradis. Et dans le Renouveau on parle davantage de blessure que de péchés.
        Tout cela pour que la religion apparaisse cool, en espérant que cela fasse revenir le gens dans les églises. Ce qui produit exactement l’effet contraire. Car si tout le monde est sauvé quoi qu’il fasse, il n’y a qu’à jouir de la vie au lieu de se rendre à la messe

      • Peut-être qu’elle le dit toujours , mais si bas qu’on n’entend plus rien !…… L’Eglise est devenue tièdasse et sans nerfs…

    • @cadoudal : vous avez peut-être raison si l’on lit et écoute tous les Papes depuis le Concile et l’ensemble de leurs oeuvres (Evangelium vitae, Donum vitae……). Ils ont vraisemblablement écrit sur le sujet encore plus que les Papes d’avant ce Concile .
      A titre d’exemple une phrase du Concile Vatican II : “la vie, une fois conçue, doit être protégée avec le plus grand soin ; l’avortement, comme l’infanticide, sont des crimes abominables ” Const. past. Gaudium et Spes, 51.

    • “La vie doit donc être sauvegardée avec un soin extrême dès la conception : l’avortement et l’infanticide sont des crimes abominables.” concile Vatican II – Gaudium et spes” n°51§3

  3. Le scandale de l’avortement devrait heurter la conscience de tous les français, et la loi Veil n’aurait jamais due être votée.
    Mais le parlement préfère s’occuper d’interdire les corridas.

  4. Et pendant ce temps là, Ils paufinent la loi sur l’euthanisie. Il est vrai que “avortement et euthanasie” sont “deux mots qui vont bien ensemble”.

  5. avortement et euthanazie sont les deux mamelles de la macronie et de LFI

  6. et pendant ce temps notre “élite” va se pavaner devant le pape (jusqu a dire sans rire “qu’elle prie pour lui tous les jours” ) et lui offre un livre d’un certain Kant?

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