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France : L'Islam en France / Immigration / Religions : L'Islam

La charia ne doit avoir aucune application en Occident et les mosquées doivent être contrôlées

Extraits d'un entretien réalisé par Olivier Bault avec le P. Samir Khalil Samir, islamologue égyptien, sur RITV :

Unknown-4Que savez-vous des conversions de musulmans au christianisme en Italie et plus généralement en Europe ?

Autant que je sache, il n’y a pas un mouvement de masse de conversions. Et quand un musulman se convertit au christianisme, l’Eglise n’en parle pas et cela reste discret. Même chez les protestants, en général beaucoup plus actifs que les catholiques, il n’y a pas de conversions de masse. L’évangélisation des musulmans d’Europe est le fait d’initiatives individuelles rarement soutenues par l’Église institutionnelle.

Vous dites que l’Eglise ne parle pas des conversions. Pourquoi en est-il ainsi ?

Il existe en Europe une tendance assez forte à vouloir éviter de créer des problèmes avec le monde musulman. C’est particulièrement vrai en France. Je participe avec Mohammed-Christophe Bilek au Forum Jésus le Messie, et nous rencontrons des obstacles de la part des évêques en beaucoup de lieux. Il y a certes des exceptions comme Mgr Rey à Toulon. Mgr Rey encourage au contraire l’œuvre d’évangélisation des musulmans. Beaucoup d’évêques préfèrent toutefois éviter les ennuis sous prétexte de respecter la liberté des gens. Pourtant, respecter la liberté des gens, ce devrait être aussi respecter la liberté d’annoncer le Christ et celle de se convertir ! […]

Quelle est votre réaction aux propos du pape François sur l’islam ?

Le pape François ignore le Coran et on ne saurait le lui reprocher. Seulement quand on est ignorant du Coran, il ne faut pas dire des choses sur l’islam. Il ne faut pas dire : « L’islam est une religion de paix », ou « Toutes les religions sont pour la paix ». Ce que je trouve regrettable, c’est que, connaissant peu cette religion, le pape François s’aventure à dire des choses sur l’islam. Ce n’est pas son rôle.

Pourquoi ne vous demande-t-il pas votre avis, à vous ou à un autre islamologue ? Il ne doit pas manquer d’islamologues qualifiés à Rome…

J’ai demandé que me soit accordé un entretien avec le pape François et j’ai obtenu un rendez-vous au bout de quelques jours. J’ai pu converser avec lui pendant une demi-heure, chez lui dans son bureau à Santa Marta, en toute tranquillité. J’ai essayé de lui dire le plus aimablement possible qu’il fallait faire attention. J’ai compris que lui-même avait connu un imam quand il était en Argentine et que cette connaissance l’a marqué, de manière positive. Mais il m’a surtout expliqué, et je le comprends, que le dialogue était rompu avec Al-Azhar depuis cinq ans. C’est un fait, et contrairement à ce qu’on pense ce n’est pas de la faute de Benoît XVI, même si la rupture a été consécutive à son discours d’accueil des ambassadeurs au Saint-Siège peu après une attaque terroriste contre des églises en Egypte. Benoît XVI avait alors déclaré qu’il faudrait que le président égyptien protège les chrétiens.

L’université Al-Azhar avait très mal pris cela, considérant que le pape se mêlait de ce qui ne le regardait pas et faisait de la politique. C’est Al-Azhar qui a décidé de rompre les relations avec le Vatican. Cela m’a été très clairement dit par le cardinal Tauran. Lui-même a envoyé son second par deux fois à Al-Azhar mais celui-ci n’a pas été reçu. Aujourd’hui, grâce à l’attitude du pape François, les relations ont repris. Cependant, il faudrait qu’il ne s’aventure pas à dire des choses qui n’ont pas été contrôlées. Il y a en fait eu un progrès à l’occasion de sa visite en Egypte. Quand François est venu en Egypte, il n’a pas redit ce qu’il avait déclaré avant sur le fait que « Toutes les religions veulent la paix ». Je pense que c’est parce que ses discours au président et à Al-Azhar avaient été préparés par son entourage.

Il faut être très prudent quand on parle des musulmans. Il ne faut pas attaquer inutilement mais il ne faut pas non plus cacher les divergences. Exposer les divergences, ainsi que les points sur lesquels nous sommes d’accord, c’est pour moi le vrai dialogue. Le dialogue, ce n’est pas de céder ou d’attaquer, mais de chercher ensemble un projet qui suppose que l’on signale aussi les points pour lesquels on n’est pas du même avis. Un pape ne peut pas dire les choses que ce pape a dites. Etant à Rome, je suivais quotidiennement ses déclarations.

Le texte fondateur de l’islam, à savoir le Coran et, en second lieu, le khabar et le hadith, contiennent la violence.

Il y a eu deux ou trois déclarations particulièrement graves du pape François, où il a mis à parité ce qui se passait dans le monde musulman et ce que des chrétiens pouvaient faire. Si l’on compare des personnes, cela peut certes parfois être pire chez les chrétiens que chez les autres. Mais il ne s’agit pas de cela. Le problème, c’est d’abord et avant tout le texte fondateur. Le texte fondateur de l’islam, à savoir le Coran et, en second lieu, le khabar et le hadith, contiennent la violence. Dans la première période de la vie de Mahomet, quand il était à La Mecque, il n’y a pas de violence. Quand il passe à Médine, pour les dix dernières années de sa vie, c’est une étape de conquêtes, et c’est là que la violence apparaît dans le Coran. Or un principe coranique nous dit que, quand il y a contradiction entre deux versets, le dernier verset « révélé » annule celui qui lui est antérieur. C’est la théorie de l’abrogé et de l’abrogeant. C’est ainsi que les versets violents ont annulé les versets tolérants que citeront toujours les musulmans, comme le font l’imam du Caire et d’Al-Azhar.

Cette manière de ne citer que les versets tolérants abrogés par des versets violents, c’est ce qu’on appelle la taqiyya ?

C’est une forme de taqiyya. Taqiyya, c’est le fait de couvrir, de cacher : je ne mens pas, mais je ne mentionne pas ce qui pourrait être négatif. Je n’ai pas besoin de tout dire, je ne dis que le positif.

Malgré cela vous semblez, comme le pape François, plutôt favorable à l’accueil par les Européens de tous ces immigrants qui sont majoritairement musulmans. Quelle doit-être notre attitude face à ce phénomène d’immigration de masse ?

Pour accueillir des immigrants, il est indispensable de prévoir tout le cheminement d’accueil. À mon avis, ce qui ne va pas en Europe, c’est qu’on ne tient pas compte de l’aspect le plus important : l’intégration. L’intégration n’est pas une assimilation. Ce n’est pas détruire la personnalité de l’autre. C’est simplement dire : « Ici, nous avons une culture, une tradition. Bonne ou mauvaise, c’est le système que nous avons. »

La première condition qui doit être posée à un immigrant, c’est l’acceptation par l’étranger de tous les articles de la proclamation des droits de l’homme. Car s’il faut appliquer la charia islamique en Europe, alors c’est fichu ! La charia est une loi bédouine médiévale. La conception du rapport homme-femme dans la charia est une conception de maître à servante. Il n’y a pas d’égalité dans ce domaine dans la loi musulmane, contrairement à ce que dit la charte universelle des droits de l’homme.

De même, aucun pays musulman, y compris les plus laïcisés d’entre eux, n’applique le principe d’égalité des religions devant la loi. En Egypte par exemple, on applique aux chrétiens des normes de la charia qui sont injustes. La charia ne doit avoir aucune application en Occident. Et pour bien préparer l’intégration, ce devrait être l’ambassade dans le pays de résidence du migrant qui devrait procéder aux vérifications des candidats à l’immigration. Cela ne doit pas se faire aux frontières. C’est d’ailleurs le système pratiqué par les États-Unis.

Une autre chose indispensable, qui est d’ailleurs appliquée dans les pays musulmans, c’est le contrôle des mosquées. Une mosquée n’est pas une église. Au centre de la vie d’une mosquée, il y a le prêche, et notamment le prêche du vendredi. Il faut un contrôle des imams, car parmi ces imams se glissent des fanatiques. C’est à la police de s’assurer qu’un imam n’est pas un fanatique qui va lui-même fanatiser les gens. Par ailleurs, il faut imposer la langue du pays d’accueil pour les prêches. Tout immigré doit apprendre la langue du pays d’accueil, et il n’y a donc pas de raison pour que le prêche de l’imam ne soit pas dans cette langue.

Un troisième point au sujet des mosquées concerne leur financement. La norme devrait être le financement interne au pays d’accueil. Très souvent le financement se fait par l’Arabie saoudite et les pays de la péninsule arabique. Tout le monde sait bien, y compris dans le monde musulman, qu’il s’agit de pays à tendance radicale et fanatique. L’Arabie finance l’islam dans beaucoup de pays et envoie des imams payés et soutenus par elle. C’est ce qu’elle a fait en Asie, par exemple en Indonésie et même en Chine. Un proverbe italien dit : « Chi paga comanda », qui paye commande. […]

Il y a dans la masse de ces immigrants des gens qui ne s’intégreront pas, et il y a aussi des extrémistes. L’islam est responsable de cette réaction. Ceux qui disent que l’Etat islamique n’a rien à voir avec l’islam sont des menteurs. Les chefs de l’université Al-Ahzar savent très bien que l’EI applique l’islam dans tous ses détails. Le problème à la base de cette invasion de l’Europe par tous ces gens qui fuient la guerre, c’est la conception totalitaire de l’islam. Un islam qui décide de tout. Il y a tout un cheminement à faire pour l’islam, et il faut aider le monde musulman à faire ce cheminement. […]"

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