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L'Eglise : Vie de l'Eglise

La beauté du sacerdoce et la pauvreté des hommes

La beauté du sacerdoce et la pauvreté des hommes

Texte proposé par un séminariste :

En ces temps d’épreuve, le sacerdoce est gravement sali. Des prêtres, des hommes consacrés par l’Eglise, pour l’Eglise et Sa mission, commettent des actes d’une gravité telle, pour leurs victimes d’abord, pour l’Eglise, et pour eux-mêmes, que cela nous inspire un sentiment d’horreur, un dégoût profond, et une infinie tristesse. Que le nom de Jésus soit à ce point bafoué par ceux-là mêmes qui doivent être ses plus proches et ses plus fidèles serviteurs, nous place brutalement devant le mystère du mal dans sa profondeur abyssale. Oh, bien sûr, le sacerdoce a été maintes fois sali et dans l’histoire ecclésiale nous avons pu voir que c’est au cœur même de l’Eglise que le démon se plaît à attaquer le plus violemment, et que les hommes de Dieu se prêtent parfois à son œuvre de destruction, de dissolution. Mais aujourd’hui cela ne passe pas. Car si ces crimes sont intolérables de la part d’un homme, ils le sont encore plus de la part d’un prêtre. Les attaques incessantes et redoublées de nombreux médias sont comme un hommage en creux : leur ampleur est à la mesure de l’attente que ces gens pourtant éloignés de l’Eglise, placent envers les prêtres. Nous sommes tentés de dire au Seigneur : comment as-tu pu faire une telle folie ? Comment as-tu pu te livrer entre les mains des prêtres ? Oui, Notre Seigneur a fait une folie en continuant, après son retour au Ciel, à se remettre à la responsabilité de l’homme. Le Seigneur continue à s’abaisser, à descendre auprès de l’homme, en se remettant entre les mains du prêtre ; ces mains consacrées qui sont faites pour bénir, sanctifier, consoler.

Face à ces actes qui contredisent de façon diabolique ce que doit être un prêtre, il est bon de se rappeler la beauté de la mission du prêtre. Le prêtre n’est pas un homme au-dessus des autres, mais un homme appelé par le Seigneur pour servir son peuple. Il est un intendant des mystères de Dieu, selon la belle formule de Paul. Malheur à lui s’il venait à s’approprier le mystère ! Epris d’absolu, le regard fixé sur l’éternité, passionné par l’homme et par ce vide en lui qui appelle Dieu, le prêtre doit laisser le Christ grandir en lui afin de faire de sa personne une passerelle entre ciel et terre. Amoureux du Christ, le prêtre a tout laissé pour le suivre et il est étroitement associé à l’œuvre de salut que le Seigneur continue grâce à ses serviteurs, spécialement ceux qui Lui sont consacrés. Le pape Jean Paul II écrit dans Pastores Dabo Vobis :

« Dans l’Église et pour l’Église, les prêtres représentent sacramentellement Jésus Christ Tête et Pasteur, ils proclament authentiquement la Parole, ils répètent ses gestes de pardon et d’offre du salut, surtout par le Baptême, la Pénitence et l’Eucharistie, ils exercent sa sollicitude pleine d’amour, jusqu’au don total d’eux-mêmes, pour le troupeau qu’ils rassemblent dans l’unité et conduisent au Père par le Christ dans l’Esprit ».

Le prêtre se voit donc confiée une mission qui le dépasse très largement, et pour laquelle il a besoin de mendier continuellement la grâce du Très Haut qui se déploie au cœur de sa faiblesse. Pour cela le prêtre doit avoir une structure humaine bien stable et fermement établie, car la grâce s’élève sur la nature ; et être pleinement conscient de ses faiblesses qui deviennent le lieu même de la manifestation de la puissance de Dieu. C’est en ce sens que le pape François disait que le sacerdoce fait du prêtre le plus pauvre des hommes. Tout prêtre est « lui-même également rempli de faiblesse » (He 5,2). Dieu remet Son œuvre de Rédemption entre les mains des prêtres afin qu’ils la poursuivent. Prions pour nos prêtres, ne les plaçons pas sur un piédestal. Respectons grandement le mystère qu’ils représentent et qu’ils sont en eux-mêmes : ils sont pour nous des alter christus. Mais ne perdons jamais de vue que ce sont des hommes.

Nous sommes placés devant mystère du mal et de sa croissance ; nous découvrons stupéfaits jusqu’où le mal peut aller ; cette croissance du mal est parallèle à celle du bien : c’est le sens profond de la parabole du bon grain et de l’ivraie (Mt 13). En ces heures de combat, gardons le regard fixé sur Jésus Christ, « la lumière qui éclaire tout homme ». Prier et nous laisser transformer par le Christ, chacun à notre niveau : c’est la seule réponse, mais quelle réponse belle et exigeante !, que nous pouvons apporter à notre niveau, confiants envers notre Seigneur qui ne laisse pas son Eglise, et continue d’œuvrer dans l’humilité et le silence. Rendons grâce à Dieu pour les milliers de prêtres qui chaque jour, dans l’humilité, le silence et la fidélité, se conforment à l’Image de leur Seigneur, et Lui sont une « humanité de surcroit » (Elizabeth de la Trinité).

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