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Médias : Désinformation

Jusqu’à la fin, ils raconteront n’importe quoi

Jean-Marie Guénois démonte la dernière intox, suite à la démission du pape :

"Les Italiens appellent cela une «pana montata», une crème montée. L'article de La Repubblica du 21 février, quotidien italien de gauche, signée par Concita de Gregorio, ancienne directrice de L'Unita (le quotidien communiste), laissant entendre que Benoît XVI aurait démissionné parce qu'il aurait découvert l'influence d'un «lobby gay» au Vatican est
effectivement une construction, séduisante – elle fait sensation
aujourd'hui en France – mais elle est aussi absurde que fausse.

Pour
deux raisons: la première est que l'existence de personnes de
sensibilité homosexuelle dans l'Église, et par conséquent au Vatican,
n'est pas un secret
. C'est même une réalité comme partout, ni plus ni
moins. L'Église demande aux prêtres le célibat sacerdotal et la chasteté
mais elle respecte la personnalité de ceux qui désirent vouer leur vie
au Christ, au service de l'Église.

Ce qui n'empêche pas les rumeurs sur le poids d'un «lobby gay» au Vatican.
Depuis une trentaine d'années, deux cas de ce genre sur deux mille
personnes travaillant au Vatican ont défrayé la chronique. Ils ont
toujours été traités dans la catégorie faits divers de la presse
italienne, car ces faits s'étaient déroulés dans le cadre de la vie
civile.

Avant de devenir pape, Benoît XVI fut
préfet de la congrégation pour la Doctrine de la foi pendant vingt-cinq
ans. Il a donc toujours été parfaitement informé de ce genre de
problèmes, car ils étaient de son ressort. Il serait donc vraiment le
dernier a en être surpris aujourd'hui.
Affirmer ainsi que cette
soi-disant «découverte» l'aurait conduit à démissionner est vraiment
absurde. Une telle affirmation signe plutôt une méconnaissance profonde
de la réalité du Vatican.

La
seconde raison touche au fameux rapport interne rédigé par trois
cardinaux et cité dans l'article. Il contient les résultats d'une
enquête qui fut commandée le 25 avril 2012 par Benoît XVI lui-même à
trois cardinaux de confiance à la suite des fuites de documents secrets
du Vatican dans la presse. Personne à l'époque ne soupçonnait le majordome qui fut arrêté le 25 mai.
Il fut mis en procès mais l'enquête des cardinaux continua parce que le
Pape voulait comprendre comment ces fuites avaient pu se produire et de
quel malaise elles étaient révélatrices. Les trois cardinaux remirent
leur rapport au Pape le 17 décembre 2012.

Contrairement à ce que La Repubblica laisse
supposer, personne n'a lu ce rapport qui contiendrait la fameuse
révélation sur le lobby gay. La journaliste a repris une information
publiée dans la revue Panorama qui a pu, effectivement,
interroger non pas l'un des trois cardinaux enquêteurs, mais l'un des
multiples employés du Vatican qui ont été questionnés par les cardinaux.
Lequel, anonyme, aurait affirmé avoir parlé de ce lobby gay. D'où la
déduction de la journaliste – non vérifiée, personne n'a accès à ce
texte: ce rapport parlerait d'un lobby gay.

Et même si ce rapport
évoque ce sujet – qui est l'un des multiples problèmes de fonctionnement
du Vatican – il ne peut être l'élément déclencheur d'une décision de
démission du Pape parce qu'il a été remis huit mois après que Benoît XVI
ait pris la décision de se retirer.
C'est au retour de son voyage au Mexique
et à Cuba (23-29 mars 2012) que Benoît XVI, littéralement épuisé, a
pris cette décision de donner sa démission. Donc en avril 2012. Tenue
longtemps secrète, moins de cinq personnes étaient au courant, il a
attendu pour la rendre publique d'honorer tous ses engagements
: voyage
au Liban en septembre, fin de l'affaire Vatileaks (avec le procès, puis la grâce accordée à Paolo Gabriele le 22 décembre 2012),
lancement de l'Année de la foi et synode sur la nouvelle évangélisation
en octobre, publication du dernier tome de son livre sur Jésus, le 21
novembre, cérémonies de Noël et audiences protocolaires de début d'année
en janvier 2013."

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