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Pays : Irak / Pays : Israël

Irak, Gaza : quelques déclarations de ministres ne suffisent pas

François Fillon écrit sur son blog :

"Le calvaire des chrétiens d’Irak et celui des civils palestiniens à Gaza sont autant de plaies béantes sur le flanc de l’Europe qui refuse de voir que c’est son propre sang qui se vide à Mossoul ou à Jabālīyah.

Alors que les printemps arabes avaient suscité d’immenses espoirs pour la paix et le respect des droits de l’homme au Proche-Orient, la déstabilisation des dictatures a libéré une force dont le pouvoir de destruction est sans limite : la guerre de religion.

L’affrontement que se livrent les sunnites et les chiites, l’Iran et l’Arabie saoudite pour la domination de cette région du monde a pris le pas sur tous les autres conflits et rend caduques tous les efforts de paix.

La destruction de la tombe de Jonas à Mossoul rappelle douloureusement celle des Bouddhas de Bamiyan en Afghanistan au moment même où les Talibans renforcent leur emprise sur ce pays que dix ans d’efforts de la communauté internationale n’ont pas réussi à stabiliser durablement.

Les chrétiens d’Orient ne sont pas des étrangers en Irak ou en Syrie. Ils y sont chez eux depuis deux mille ans tout comme les Palestiniens ou les juifs sont chez eux à Gaza et à Jérusalem.

La force et la violence ne feront qu’attiser le feu de l’intolérance religieuse et ne pourront déboucher que sur des décennies d’affrontements stériles.

Les évêques français qui se sont rendus en Irak sont apparus au fond bien seuls. Les déclarations de la diplomatie française sont louables, l’offre d’accueillir des chrétiens d’Orient en France comme nous l’avions fait en 2010 l’est également, mais elles sont loin d’être à la hauteur de la gravité de la crise et de nos responsabilités.

Le respect du droit international a toujours été fondé sur l'affirmation des principes et la manifestation d'un consensus sur leur mise en œuvre. Sans qu'il soit question d'agir autrement que par les voies de droit encore faut-il que celles ci soient toutes mises en œuvre avec énergie et en catalysant un mouvement d'unité au soutien d'une liberté réelle de conscience. Faute de quoi la faiblesse de notre engagement finirait par constituer une forme d'acceptation insupportable de ségrégation religieuse qui nous renverrait aux périodes parfois tragiques de nos histoires nationales. 

Que devons-nous faire?

– Saisir le Conseil de sécurité des Nations Unies avec au moins autant de détermination que nous en avons mis sur la crise ukrainienne.

– Réunir sans attendre un Conseil européen pour exiger, notamment de l’Iran et de l’Arabie Saoudite, qu’ils agissent sur le Hamas pour que celui-ci accepte les conditions d’un cessez-le-feu à Gaza comme l’Egypte l’a déjà proposé et qu’ils condamnent les exactions des djihadistes irakiens.

L’absence de réaction concrète de la diplomatie européenne en condamnerait l’existence même. Quelques déclarations des ministres des affaires étrangères ne suffisent pas; les gouvernements qui tolèrent sur leur sol l'intolérance doivent sentir peser le regard de la communauté internationale. Ceux qui aident en sous main le Hamas et l’Etat islamique en Irak et au Levant doivent faire l’objet de sanctions sévères de la part de la communauté internationale.

L’Europe pourrait-elle, pour une fois, être à l’initiative ?"

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