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L'Eglise : François

Il y a un trésor caché dans les prières que nous enseignent nos anciens

Extrait du message du Pape pour les JMJ 2017 (la prochaine rencontre mondiale aura lieu au Panama en 2019) :

"[…] On dit de Marie qu’elle gardait toutes les choses en les méditant dans son cœur (cf. Lc 2, 19.51). Cette humble jeune fille de Nazareth nous enseigne par son exemple à conserver la mémoire des événements de la vie, mais aussi à les assembler, en reconstruisant l’unité des fragments, qui ensemble peuvent composer une mosaïque. Comment pouvons-nous nous exercer concrètement en ce sens ? Je vous fais quelques suggestions.

À la fin de chaque journée, nous pouvons nous arrêter pendant quelques minutes pour nous rappeler les beaux moments, les défis, ce qui a bien marché et ce qui est allé de travers. Ainsi, devant Dieu et nous-mêmes, nous pouvons manifester les sentiments de gratitude, de repentir et de confiance, si vous le voulez, en les écrivant dans un carnet, une espèce de journal spirituel. Cela signifie prier dans la vie, avec la vie et sur la vie, et sûrement cela vous aidera à percevoir mieux les merveilles que le Seigneur fait pour chacun d’entre vous. Comme disait saint Augustin, nous pouvons trouver Dieu dans les vastes champs de notre mémoire (cf. Les confessions, Livre X, 8, 12).

En lisant le Magnificat, nous voyons combien Marie connaissait la Parole de Dieu. Chaque verset de ce cantique a son parallèle dans l’Ancien Testament. La jeune mère de Jésus connaissait bien les prières de son peuple. Sûrement, ses parents, ses grands-parents les lui ont enseignées. Combien la transmission de la foi d’une génération à l’autre est importante ! Il y a un trésor caché dans les prières que nous enseignent nos anciens, dans cette spiritualité vécue dans la culture des humbles que nous appelons piété populaire. Marie recueille le patrimoine de foi de son peuple et le recompose dans un chant complètement sien, mais qui est en même temps un chant de l’Église entière. Et toute l’Église le chante avec elle. Pour que, vous aussi jeunes, vous puissiez chanter un Magnificat complètement vôtre et faire de votre vie un don à l’humanité entière, il est fondamental de vous relier à la tradition historique et à la prière de ceux qui vous ont précédés. D’où l’importance de bien connaître la Bible, la Parole de Dieu, de la lire chaque jour en la confrontant avec votre vie, en lisant les événements quotidiens à la lumière de ce que le Seigneur vous dit dans les Saintes Écritures. Dans la prière et dans la lecture priante de la Bible (ce qu’on appelle la lectio divina), Jésus réchauffera vos cœurs, éclairera vos pas, également dans les moments sombres de votre existence (cf. Lc 24, 13-35).

Marie nous enseigne aussi à vivre dans une attitude eucharistique, c’est-à-dire à rendre grâce, à cultiver la louange, à ne pas nous fixer uniquement sur les problèmes et sur les difficultés. Dans la dynamique de la vie, les supplications d’aujourd’hui deviendront des motifs d’action de grâce de demain. Ainsi, votre participation à la Sainte Messe et les moments où vous célébrez le sacrement de la Réconciliation seront en même temps sommet et point de départ : vos vies se renouvèleront chaque jour dans le pardon, en devenant une louange permanente au Tout-Puissant : « Fiez-vous au souvenir de Dieu : […] sa mémoire est un cœur tendre de compassion, qui se plaît à effacer définitivement toutes nos traces de mal. » (Homélie lors de la Sainte Messe des Journées Mondiales de la Jeunesse, Cracovie, 31 juillet 2016). […]

Certes, vous avez peu d’années sur vos épaules et pour cela il peut vous sembler difficile d’accorder la valeur due à la tradition. Ayez bien présent à l’esprit que cela ne veut pas dire être traditionaliste. Non ! Quand Marie, dans l’Évangile, dit « le Puissant fit pour moi des merveilles », elle entend que ces ‘‘merveilles’’ ne sont pas finies, mais continuent à se réaliser dans le présent. Il ne s’agit pas d’un passé lointain. Savoir faire mémoire du passé ne signifie pas être nostalgique ou rester attaché à une période déterminée de l’histoire, mais savoir reconnaître ses propres origines, pour retourner toujours à l’essentiel et se lancer avec une fidélité créatrice dans la construction des temps nouveaux. Ce serait un malheur et cela ne servirait à personne de cultiver une mémoire paralysante, qui fait faire toujours les mêmes choses de la même manière. C’est un don du ciel de pouvoir voir que beaucoup d’entre vous, avec vos interrogations, rêves et questions, s’opposent à ceux qui disent que les choses ne peuvent pas être différentes.

Une société qui ne valorise que le présent tend aussi à dévaluer tout ce qui est hérité du passé, comme par exemple les institutions du mariage, de la vie consacrée, de la mission sacerdotale. Celles-ci finissent par être vues comme dénuées de sens, comme des modèles dépassés. On pense vivre mieux dans des situations dites ‘‘ouvertes’’, en se comportant dans la vie comme dans un reality show, sans objectif et sans but. Ne vous laissez pas tromper ! Dieu est venu élargir les horizons de notre vie, dans toutes les directions. Il nous aide à accorder la valeur due au passé, pour mieux projeter un avenir de bonheur : mais cela n’est possible que si l’on vit d’authentiques expériences d’amour, qui se concrétisent dans la découverte de l’appel du Seigneur et dans l’adhésion à cet appel. Et c’est l’unique chose qui nous rend vraiment heureux. […]"

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