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Religions : L'Islam

Il n’y pas de musulmans modérés

Benoît-et-moi a traduit un article de Massimo Introvigne sur les musulmans. Extraits :

I "à proprement parler, il n'y pas de musulmans modérés. Parcourant en long et en large des pays à majorité musulmane, du Maroc à la Malaisie, je n'en ai jamais rencontré un. À l'inverse, en Italie, j'ai eu beaucoup de difficultés à rencontrer un musulman qui n'ait pas la prétention d'être "modéré", au point que, quand j'en rencontre un qui nie ouvertement l'être, j'en arrive à le prendre en sympathie.Les musulmans vivant en Italie ont compris que pour vivre en paix chez nous et se faire inviter à des talk-shows à la télévision, ils doivent se présenter comme modérés […]. Par exemple, un membre des Frères musulmans […] se présentera comme "modéré" à la télévision en Italie, mais n'utiliserait jamais ce mot en Egypte ou en Jordanie.

La faute n'en revient pas seulement aux musulmans. Une grande partie de la presse divise les partisans de l'islam en deux catégories: «terroristes» et «modérés». Non sans une certaine logique, de nombreux musulmans en concluent que s'ils ne s'auto-définissent pas "modérés", ils seront étiquetés comme "terroristes", avec toutes les conséquences que cela implique. Ainsi, si on décode son discours, un membre des Frères musulmans peut simplement tenter de tromper l'interlocuteur italien en se présentant comme "modéré". Mais si cela signifie ne pas être un terroriste et n'avoir aucune sympathie pour Ben Laden – même s'il en a pour le Hamas – ce n'est pas, à proprement parler, un mensonge.

[…] Le phénomène potentiellement le plus trompeur est la présentation comme "musulmans modérés" d'intellectuels qui sont modérés, mais ne sont pas musulmans. […] Certains de ces intellectuels […] pourront être de très intelligents observateurs de la réalité musulmane, nationale et internationale, de bons journalistes, des consultants précieux: mais ce ne sont pas des "musulmans modérés" parce qu'ils n'atteignent pas le niveau d'orthodoxie et l'orthopraxie minimum pour les définir comme "musulmans". Ainsi – même si l'Islam n'a pas de pape pour le certifier (mais pas non plus pour certifier le contraire) – ne sont pas musulmans ceux qui ne croient pas dans le caractère divin du Coran et ne pratiquent pas les droits fondamentaux de la foi, qui, dans une religion sans hiérarchie et sans une théologie partagée sont plus régementés que dans le catholicisme: alors qu'il y a des "catholiques non-pratiquants", il est difficile de concevoir des "musulmans non-pratiquants" dans le sens où ils ne prient ni ne pratiquent le jeûne. […]

Une fois défriché le terrain des "musulmans modérés" qui ne sont pas musulmans, nous pouvons nous occuper de ceux qui sont musulmans mais ne sont pas modérés. […] S'il est difficile de dire qui est un modéré, il est relativement facile de dire que quelqu'un est plus modéré que quelqu'un d'autre. Par exemple- si l'on utilise des paramètres tels que la relation avec le terrorisme, avec les États-Unis ou avec Israël – on peut dire que le roi d'Arabie saoudite est plus "modéré" que les dirigeants des Frères musulmans égyptiens, et que ces derniers sont plus modérés que Ben Laden. Cependant, si nous utilisons les trois critères proposés dans ses voyages en Turquie et en Terre Sainte par le Pape Benoît XVI […] rejet inconditionnel du terrorisme (ce qui signifie condamnation du Hamas et pas seulement d'Al-Qaida), respect des droits de l'homme en général, y compris ceux des femmes, liberté des minorités religieuses non seulement comme liberté de culte mais comme mission, ce qui entraîne le droit du musulman qui se conforme à cette prédication de se convertir au christianisme – et si nous qualifions de «modéré» quiconque répond à ces critères, ne sont «modérés» ni le roi d'Arabie saoudite, ni les Frères musulmans, ni Ben Laden. Mais alors que nous arrivons à cette conclusion nécessaire, nous voyons que la grille qui sépare un milliard et demi de musulmans en «modérés» et «terroristes» est manifestement inappropriée […].

S'ensuit alors l'opportunité d'abandonner la commode mais finalement trompeuse étiquette de «modérés», que du reste beaucoup refusent dans certains pays à majorité musulmane, et de suivre au contraire les critères complexes et plus élaborés des chercheurs américains. Même s'il arrive qu'elle n'aide pas les politiques en adoptant une pléthore de terminologies différentes, ces derniers divisent le milliard et demi de musulmans en au moins cinq catégories que l'auteur, avec d'autres, préfère appeler ultraprogressistes, progressistes, conservateurs, fondamentalistes et ultrafondamentalistes. […]

La grande majorité des musulmans, cependant, n'est ni progressiste ni fondamentaliste. Elle se situe à mi-chemin entre les progressistes et les fondamentalistes et le mot qui les définit le mieux est: conservateurs […] Les musulmans conservateurs ne sont pas […] «comme nous», à aucun point de vue. Ils ne sont pas des "musulmans modérés" comme pourrait les imaginer Obama. Ils sont aussi différents des Frères musulmans. Mais ils sont la grande majorité des musulmans: plus d'un milliard de personnes à qui – comme l'a montré Benoît XVI, en paroles et en action – l'Eglise catholique est disponible à ouvrir un dialogue. Précisant, cependant, que la clé de la porte du dialogue est entre les mains de ces musulmans. Qu'ils débattent aussi de leurs problèmes. Mais le dialogue n'est possible qu'avec ceux qui respectent les droits humains, et condamnent la violence et le terrorisme – oui, même à l'encontre d'Israël – et concèdent dans les pays musulmans ces droits des minorités religieuses qu'ils revendiquent pour eux en Occident."

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6 commentaires

  1. Les musulmans sont modérés quand ils sont minoritaires.

  2. En effet meme cet article est sujet a caution.
    Lorsque minoritaire, la tendance est a faire profil bas, a pratiquer la takkya pour laisser le temps de développer les infrastructures nécéssaires et la démographie.
    Lorsque un certain seuil est atteint alors l`islam montre sont vrai visage. Il y aura partition de fait ou conversions forcées si ils ont la majorité. Et ceal meme d ela part des musulmans conservateurs.
    Tout cela demeure au fond un question de foi et de Vérité. L`islam vient-elle de Dieu ou de Lucifer et est-elle une erreur doctrinale…si oui alors il faut convertir pour libérer et interdir comme doctrine fausse et violente pour la sécurité du pays.

  3. “Mais le dialogue n’est possible qu’avec ceux qui respectent les droits humains, et condamnent la violence et le terrorisme – oui, même à l’encontre d’Israël – et concèdent dans les pays musulmans ces droits des minorités religieuses qu’ils revendiquent pour eux en Occident.”
    Justement, ceux qui disent vouloir respecter les droits humains, et condamnent la violence ne sont plus musulmans ou encore sont des menteurs qui pratique la takkya en attendant d`avoir le nombre pour appliquer le doctrine.
    Voila le piege finalement c`est le serpent qui se mors la queue….l`islam est vrai alors convertissez-vous et disparaissez ou l`islam est faux alors il faut l`interdire et convertir pour liberer et surtout….que l`Église décide de sa position – l`islam est-elle une doctrine venant de l`ange déchu, du corps mystique de l`antichrist….
    ou est-elle une fausse doctrine humaine qui a réussie, ce dont je doute…
    Les conséquences de la présence islamique en occident seront incalculables!

  4. il essaie malgré tout de nous rassurer. L’énorme majorité des « conservateurs » sont en réalité des fondamentalistes. Par exemple, plus de 80 % des Égyptiens légitiment la peine de mort pour les femmes adultères et les apostats. D’après sa classification ils ne sont que conservateurs alors qu’en réalité ils sont fondamentalistes

  5. Il n’y a pas de musulman “modéré”. Il y a des musulmans “excités” qui prenant le coran au pied de la lettre brandissent le cimeterre contre tout ce qui n’est pas à leur niveau d’excitation. Il y a des musulmans “calmes” qui par vertu naturelle ou par sagesse empirique tempèrent les commandements du coran dans leur vie courante. Ils sont comme des grenades encore goupillées puisque un “excité”, imam autoproclamé, peut toujours les amener à mettre en pratique les incitations au djihad que l’apprentissage du coran, dans l’enfance, a inscrit dans leur mémoire de vive force, sans aucune réflexion.
    La taqqyia peut faire passer un “excité” pour un “calme”, ce qui complique l’honnêteté du dialogue et un “calme” est à 99% un “excité” en puissance !

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