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France : Politique en France

“Il faut que tout change pour que rien ne change”

Texte proposé par S. de Lorette pour les lecteurs du Salon Beige :

Hier, j'ai fait un rêve. François Fillon avait gagné l'élection présidentielle à l'issue d'une "remontada" que Jean-Michel Apathie lui-même avait salué sur les ondes de France Info. Lors de la passation des pouvoirs, le nouveau président de la République avait raccompagné son prédécesseur fort courtoisement, selon l'usage républicain. Après tout, François Hollande l'avait soutenu contre Marine Le Pen au second tour de cette curieuse élection…

Grâce aux "désistements républicains", la coalition LR-UDI-En marche avait ensuite gagné les élections législatives et, au moment où commençait ce rêve, François Baroin, de retour de Bruxelles, achevait son discours de politique générale, consacré surtout à l'économie. Fin des 35 heures, suppression de l'ISF, réduction de la dette, augmentation de la TVA, ouverture au privé de la Sécurité sociale… Euphoriques depuis l'élection de François Fillon, les marchés appréciaient aussi le premier ministre, qui conjuguait le sérieux d'Alain Juppé et la rigueur d'Angela Merkel.

Fidèle à ses convictions, François Baroin avait multiplié tout au long de son discours les références à la laïcité, "ce bouclier contre tous les intégrismes religieux" – formule dont la plume de François Fillon, Joseph Macé-Scaron, revendiquait fièrement la paternité. Oui, il fallait "combattre sans merci les dérives radicales". Oui, il fallait "bannir tous les signes religieux de l'espace public" en donnant force de loi aux recommandations de l'Association des maires de France, dont François Baroin avait laissé la présidence à Jean-Paul Delevoye qui, face au péril lepéniste, était passé de Macron à Fillon entre les deux tours, comme Bertrand Delanoë, Alain Minc et Daniel Cohn-Bendit.

Sur les bancs du gouvernement, Luc Chatel, Xavier Bertrand, Henri de Castries, Eric Woerth, Jean-Yves Le Drian et François de Rugy applaudissaient à tout rompre. Seule NKM boudait un peu : elle voulait l'Intérieur mais n'avait eu "que" l'Éducation nationale au terme d'un jeu de chaises musicales qui avait commencé à faire quelques déçus… Mais, après tout, Sens commun avait quand même obtenu les Transports publics. Du coup, il n'avait pas été possible d'admettre le PCD, et Jean-Frédéric Poisson s'était replié sur le Sénat.

Les présidents de groupes préparaient leurs réponses au premier ministre. Pour la majorité présidentielle, Jean-Christophe Lagarde, président du groupe LR-UDI-EM. Pour l'opposition, Najat Vallaud-Belkacem (Les Progressistes). En haut, à droite, Marion Maréchal Le Pen, qui avait résisté au "désistement républicain", se sentait un peu seule.

Ce que répondit Jean-Christophe Lagarde à François Baroin ? Hélas, je ne pourrai vous le dire ! Mon réveil sonna au moment précis où il montait au perchoir… Mais est-il si difficile de savoir comment s'achève l'histoire ? "Il faut que tout change pour que rien ne change".

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