Partager cet article

France : Politique en France

Huées : le président de la République porte sa large part de responsabilité

D'Ivan Rioufol :

"La France déchirée? Elle était aussi, ce lundi matin, sur les Champs Elysées. Le chef de l’Etat, venu commémorer le 11-novembre
devant la tombe du Soldat inconnu, y a été hué comme aucun président
dans un tel moment symbolique d’unité nationale
. Le pacte républicain,
qui préservait ces recueillements collectifs, n’a pas résisté à la
pression d’une colère populaire dont il est difficile, pour l’instant,
de faire la part entre la spontanéité et la démonstration concertée.
Cette exaspération contre Hollande est-elle pour autant illégitime ?
C’est ce que Manuels Valls a tenté immédiatement de soutenir, en accusant l’extrême droite, le Printemps français et le Renouveau français – cités comme acteurs de cette manifestation antigouvernementale – de "s’en prendre aux valeurs de la république". Le ministre de l’Intérieur a également assuré : "Il n’y avait pas de Bretons",
en dépit de personnes arborant des bonnets rouges en signe de
solidarité avec la contestation sociale née dans le Finistère. L’erreur
de Valls serait de sous-estimer un "sentiment pré-insurrectionnel"
(Hervé Morin, ce
matin), en se contenant d’accuser le FN des turpitudes habituelles. Il y
a, derrière ces incidents, une part de réalité dont la gauche ferait
mieux de s’inquiéter
. A noter que le député-maire UMP de Chateaurenard
(Bouches-du-Rhône) et deux autres personnes ont été blessées à coups de
couteau, au cours d’une même cérémonie locale, par un individu présenté
comme déséquilibré.

Il est bien sûr regrettable, triste même, que la mémoire de la Grande Guerre ne
suffise plus à rassembler le pays. Mais le président de la République
porte sa large part de responsabilité dans l’aggravation de l’éclatement
de la nation qu’il prétendait apaiser.
L’autisme du hollandisme,
qui se comporte comme s’il n’entendait rien des souffrances des gens et
des difficultés du pays, conduit à des exaspérations inédites et de
plus en plus spectaculaires. Elles ne peuvent sérieusement se résumer à
des instrumentalisations menées par l’extrême droite. Ce qui s’est
laissé voir sur les Champs Elysées est une des expressions de l’insurrection civique qui vient.
Et Hollande aurait tort, à son tour, de chercher à récupérer "la grande dynamique mémorielle" autour de la guerre de 14-18,
dont il commence à célébrer le centenaire avec un an d’avance. Le chef
de l’Etat à tout à perdre à vouloir forcer le parallèle sensé
l’identifier en Chef de guerre, mobilisé pour la défense de la patrie et
soutenu par une union sacrée. Hollande, l’anti-héros, n’est rien de
tout cela. Ce que les Français lui demandent, y compris dans son propre
camp, c’est de changer de politique et de reconnaître ses erreurs. Or il
se comporte comme ces généraux entêtés qui firent de la "Der des der"
une boucherie. S’il veut le bonheur de la France, qu’il le prouve…"

Partager cet article

Nous utilisons des cookies pour vous offrir la meilleure expérience en ligne. En acceptant, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité des cookies.

Paramètres de confidentialité sauvegardés !
Paramètres de confidentialité

Lorsque vous visitez un site Web, il peut stocker ou récupérer des informations sur votre navigateur, principalement sous la forme de cookies. Contrôlez vos services de cookies personnels ici.


Le Salon Beige a choisi de n'afficher uniquement de la publicité à des sites partenaires !

Refuser tous les services
Accepter tous les services