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Environnement

“Grenelle de l’environnement” : la peur comme politique

Le ton de cette tribune de Luc Ferry dans Le Figaro est donné dès le titre : "Ce "Grenelle" n’a de légitimité ni scientifique, ni républicaine" :

"Au fond de l’écologie contemporaine, il y a toujours cette «grande peur planétaire» […] principe fondateur d’une «autre politique», plus ou moins anticapitaliste et altermondialiste, qui soumette enfin l’économie à l’écologie. Et pour la justifier, rien n’est plus précieux que de pouvoir s’appuyer sur cette formidable et si commune passion qu’est la peur. […] Avec un tel discours, plus besoin de discussion : les esprits sont prêts à être mis au pas pour accepter de bonne grâce les mesures liberticides qu’on cherche à leur imposer.

Pas de malentendu : nul ne doute qu’il faille protéger la planète ni qu’il y ait quelque urgence à le faire. Ce qui inquiète, pourtant, plus encore que les pollutions de l’air ou de l’eau […] c’est celle de l’atmosphère intellectuelle et morale dans laquelle la réflexion semble aujourd’hui prendre place. Car nos écologistes militants, de gauche comme maintenant de droite, associent de manière imparable trois logiques qui, au final, forment un redoutable piège : une logique de la peur selon laquelle cette passion, naguère encore honteuse, serait désormais un vecteur de sagesse […] ; une logique médiatique, où les people, animateurs télé, vedettes de cinéma, de la chanson ou de la politique, relèguent les scientifiques et les économistes sérieux au fond du fond du panier ; enfin une logique d’interdiction qui, une fois la panique bien ancrée dans les esprits, n’a plus qu’à se baisser pour en ramasser les dividendes politiques. […]

[L]’interdit rassure parce qu’il donne le sentiment que le politique, enfin, «fait quelque chose». […] Quels que soient ses mérites et la qualité des personnes qui y prennent part, le «Grenelle de l’environnement» n’a de légitimité ni scientifique, ni républicaine. Il ne représente en rien les citoyens que nous sommes et relève à 100 % du management et de la communication politiques. […] Il est désormais vital qu’existe sur ces questions un lieu dans lequel on organise le nécessaire débat contradictoire sur des sujets […] dont la simple honnêteté intellectuelle oblige à affirmer qu’ils sont loin d’être tranchés. Un lieu dans lequel on puisse distinguer les vrais risques des rumeurs absurdes".

Michel Janva

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