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L'Eglise : François

« Fratelli tutti » : une nouvelle encyclique sur la fraternité et l’amitié sociale

« Fratelli tutti » : une nouvelle encyclique sur la fraternité et l’amitié sociale

Pour ceux qui désirent lire la version française (216 pages !) de la nouvelle encyclique du pape François, c’est ici.

Comme l’écrit le pape lui-même, “cette encyclique sociale” est “une modeste contribution à la réflexion“.

Parmi ces réflexions :

  • La négation de notre identité :

N’oublions pas que « les peuples qui aliènent leur tradition, et qui par une manie imitative, par violence sous forme de pressions, par une négligence impardonnable ou apathie, tolèrent qu’on leur arrache leur âme, perdent, avec leur identité spirituelle, leur consistance morale et, enfin, leur indépendance idéologique, économique et politique ».[11] Un moyen efficace de liquéfier la conscience historique, la pensée critique, la lutte pour la justice ainsi que les voies d’intégration consiste à à vider de sens ou à instrumentaliser les mots importants. Que signifient aujourd’hui des termes comme démocratie, liberté, justice, unité ? Ils ont été dénaturés et déformés pour être utilisés comme des instruments de domination, comme des titres privés de contenu pouvant servir à justifier n’importe quelle action.

  • Un certain totalitarisme médiatique :

Aujourd’hui, dans de nombreux pays, on se sert du système politique pour exaspérer, exacerber et pour polariser. Par divers procédés, le droit d’exister et de penser est nié aux autres, et pour cela, on recourt à la stratégie de les ridiculiser, de les soupçonner et de les encercler. Leur part de vérité, leurs valeurs ne sont pas prises en compte, et ainsi la société est appauvrie et réduite à s’identifier avec l’arrogance du plus fort. De ce fait, la politique n’est plus une discussion saine sur des projets à long terme pour le développement de tous et du bien commun, mais uniquement des recettes de marketing visant des résultats immédiats qui trouvent dans la destruction de l’autre le moyen le plus efficace. Dans ce jeu mesquin de disqualifications, le débat est détourné pour créer une situation permanente de controverse et d’opposition.

  • l’eugénisme :

Certaines parties de l’humanité semblent mériter d’être sacrifiées par une sélection qui favorise une catégorie d’hommes jugés dignes de vivre sans restrictions. Au fond, « les personnes ne sont plus perçues comme une valeur fondamentale à respecter et à protéger, surtout celles qui sont pauvres ou avec un handicap, si elles “ne servent pas encore” – comme les enfants à naître –, ou “ne servent plus” – comme les personnes âgées.

  • Le relativisme, qui permet d’imposer des lois contraires aux droits humains :

Autrement, ne pourrait-il pas arriver que les droits humains élémentaires, considérés aujourd’hui comme inaliénables, soient niés par les puissants du moment avec le ‘‘consentement’’ d’une population endormie et intimidée ? Un simple consensus entre les différents peuples, qui peuvent aussi être manipulés, ne serait pas non plus suffisant. Les preuves abondent sur tout le bien que nous sommes en mesure d’accomplir, mais en même temps, nous devons reconnaître la capacité de destruction qui nous habite. L’individualisme indifférent et impitoyable dans lequel nous sommes tombés n’est-il pas aussi le résultat de la paresse à rechercher les valeurs les plus élevées qui sont au-dessus des besoins de circonstance ? S’ajoute au relativisme le risque que le puissant ou le plus rusé finisse par imposer une prétendue vérité.

On y trouve également d’autres réflexions plus contestables, notamment celles sur l’immigration, cette tarte à la crème de ce pontificat, même si le pape prend soin de

« réaffirmer le droit de ne pas émigrer, c’est-à-dire d’être en condition de demeurer sur sa propre terre ».

et déclare que

l’idéal serait d’éviter les migrations inutiles

De même, tout en rappelant “la possibilité d’une légitime défense par la force militaire“, le pape estime qu'”il est très difficile aujourd’hui de défendre les critères rationnels, mûris en d’autres temps, pour parler d’une possible “guerre juste””. Voilà du travail en perspective pour les tenants de l’herméneutique de la réforme dans la continuité

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