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France : Politique en France / France : Société

François Hollande tourne une page du christianisme social

Belle analyse d'Yves Daoudal :

"François Hollande a annoncé « la fin des cotisations familiales » des entreprises d’ici 2017, ce qui « représente 30 milliards d’euros de charges ».

C’est une régression sociale historique, qui fait revenir la France au libéralisme antisocial du XIXe siècle et met fin à ce qui fut une belle page du christianisme social.

Les cotisations des entreprises pour financer des allocations familiales, ce fut une invention de patrons catholiques voulant mettre en œuvre la doctrine sociale de l’Eglise. Ce fut d’abord des initiatives individuelles, jusqu’à ce qu’en 1918 le syndicat des constructeurs de l’Isère, sous l’influence d’Emile Romanet, crée ce qui fut judicieusement appelé une « caisse de compensation ». Cela se développa, grâce notamment à la CFTC, et en 1932 une loi rendait obligatoire l’adhésion des entreprises de l’industrie et du commerce à une caisse de compensation. En 1932, pas en 1947 comme on le voit partout.

En 2014, le socialiste Hollande revient donc sur cet acquis social et fait retourner la France au libéralisme sans foi ni loi ni famille. Ce qui n’est pas illogique, une fois qu’on a détruit la notion même de famille par le soi-disant mariage entre personnes du même sexe.

Ce qui est à hurler, en revanche, est que l’on voit l’opposition comme le Medef saluer cet « allégement de charges », sans qu’il y ait une personnalité, une seule personnalité, pour dénoncer cette régression historique, attentat contre la justice et la solidarité."

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21 commentaires

  1. Bonne et judicieuse tribune !

  2. Ce n’est pas parce qu’une chose fut créée par le “christianisme social” qu’elle doit être maintenue. Car tout a changé depuis, et désormais son maintien est gravement préjudiciable à tous.
    En tant que chef d’entreprise et en tant que catholique, je souhaite la dissociation complète du travail et des cotisations sociales. Je souhaite en outre que 100 % du salaire soit versé au salarié, à charge pour lui de cotiser.
    Les cotisations sociales grevant le travail sont une absurdité.
    Les cotisations patronales sont un mensonge.
    Les cotisations sociales obligatoires pour le salarié sont un abus de pouvoir.
    Voici ce que je dis en tant que catholique et en tant que chef d’entreprise. Et ceci ne remet pas en cause ce qu’ont fait nos devanciers au XIXe siècle.

  3. Le Medef, dans l’opposition ? Ca vient de sortir, non ?

  4. La France continue à avoir un rang honorable pour son taux de natalité.
    Mais visiblement, personne n’en a grand’chose à faire, puisque tout est fait pour dissuader les familles potentiellement procréatrices (allocations familiales, quotient familial, congé parental, banalisation de l’avortement, …)
    Sur le long terme, les foyers procréateurs ne seront pas répartis de manière homogène dans la société. La comparaison avec, par exemple, l’Irlande, est à étudier.

  5. Encore un effort, et on verra réapparaître
    – la loi Le Chapelier (14 juin 1791) qui proscrivait les organisations ;
    – la loi sur le travail des enfants (22 mars 1841) qui fixait l’âge minimum d’embauche est à 8 ans et à 13 ans ;
    – etc.

  6. D’accord avec Auguste, moi qui bosse chez PSA et fabrique des voitures je ne vois pas pourquoi mon salaire servirait à payer les allocations familiales de mon voisin qui avec s’achète une Toyota.
    Les temps ont changé. Il faut effectivement que les cotisations familiales trouvent une autre assiette.

  7. Il y a des réactions incompréhensibles. Et vous, vous pouvez vous annoncer comme catholique et comme chef d’entreprise, qu’Est-ce-que ça prouve ? C’est une régression sociale catastrophique. Tout ce qui est cotisation, mutualité, a été imaginé, conçu par Saint Vincent de Paul et personne n’en parle jamais. Il ne s’agit pas d’un égalitarisme aberrant mais d’un peu de partage qui permette de corriger les incroyables écarts de revenus entre les gens. Dieu continue de gouverner le monde même si les hommes n’en ont pas la moindre idée et il faut qu’il y ait des contre-pouvoirs pour empêcher l’intendant du moment de tout détruire.

  8. Très juste peut-être Auguste mais point de vue à justifier
    “Tout a changé” ? le besoin d’alloc non !
    le maintien est préjudiciable à qui ?
    100% du salaire versé au salarié un salaire augmenté des cotisations supprimées par Hollande ? un salaire tenant compte de la taille de la famille ?
    pas très clair tout ça

  9. @rachel
    Saint Vincent de Paul ne vivait pas au 21e siècle.
    Plus le coût du travail est élevé, moins il y a de travail. avez vous remarqué qu’il n’y a plus de pompiste qui vous sert à la pompe ? Pourquoi ? car cela coûte moins cher de remplacer l’humain par un automate qui ne paie pas de cotisations …
    Quand il n’y aura plus d’industrie, qui payera vos allocations ?

  10. Pas d’accord avec M. DAOUDAL. Depuis 1945, les allocs ne sont plus payées par les employeurs, qui les payaient lors de leur création, pour compenser les charges supplémentaires que représentait pour leurs salariés le fait d’avoir une famille à nourrir. C’est l’Etat qui prélève sans consulter quiconque dans le corps social, et qui en a fait un instrument de redistribution, accordant les allocs à des gens sans travail et sans aucun critère familial clair.
    Si la droite avait réformé les allocs, au lieu de laisser filer le système qui prend eau de toute part, la gauche devrait respecter cet héritage.
    De là à en faire un ”acquis” : rien n’est éternel, et les allocs ont permis aussi justifier de verser des salaires plus bas qu’en Allemagne par exemple, et d’augmenter les charges sociales, et donc d’appauvrir in fine les classes moyennes. L’argument familial ou nataliste ne tient plus : les USA ont une meilleure natalité que la nôtre, qui vient de baisser depuis 2 ans (en y englobant pourtant les naissances allogènes ou étrangères qui représentent presque la moitié de ”nos” naissances……

  11. Ce que je veux dire :
    1) 100 % du salaire versé au salarié. Plutôt que le patron verse 1000 euros au salarié et 900 euros comme charges, le patron versera 1900 euros au salarié, à charge pour lui de payer ses charges. Cela revient un peu au même, techniquement ; mais moralement c’est bien différent, car le salarié sait ce que lui donne le patron, et ce qu’il donne au “système social”.
    2) le salaire n’a pas à tenir compte de la charge familiale. Le salaire est la contrepartie d’un travail, pas d’une charge de famille. Il est donc juste qu’il y ait une aide publique aux familles (allocations familiales), indépendante du salaire.
    3) à notre époque de grand chômage, il est absurde de lier les cotisations sociales au travail. D’une part les chômeurs ont bien droit à une couverture sociale ! D’autre part, ces charges sont une des causes du chômage. Laissons les gens s’assurer, et supprimons toutes les charges sociales. Tout le monde y gagnera (à commencer par les salariés qui gagneront plus, les chômeurs qui travailleront, les patrons qui embaucheront etc.).
    4) je pense même qu’il faut supprimer le caractère obligation des assurances sociales. Laissons les gens libres de cotiser pour leur retraite, ou bien de se construire une maison, ou bien d’amasser des pièces d’or.

  12. NB : en droit social français, le salaire ne dépend normalement que du travail.
    Mais selon DSE, la rémunération dépend aussi des besoins de chacun
    Or les besoins des employés sont différents car certains ont une famille à charge, qui contribue au renouvellement des générations, à l’éducation de futurs salariés & clients…
    d’où les alloc qui font la répartition selon des critères autres que le travail fourni.
    Le système serait moins coûteux si on ne lui demandait pas de renflouer d’autres caisses ou de supporter le coût croissant de la désagrégation des familles…

  13. Attention de ne pas confondre protection sociale (qui devrait permettre des choix du salarié) et allocations familiales (qui vient équilibrer, en partie, la charge portée par ceux qui oeuvrent au renouvellement des générations)
    Les Caf ne sont pas des assurances, mais des répartiteurs de charge (l’enfant quoiqu’à charge, n’est pas un aléa, une maladie, ou un accident de la vie)

  14. @ Julien : vous dites que selon la DSE la rémunération doit dépendre aussi des besoins de chacun.
    Stricto sensu, c’est faux. Aucun pape n’a jamais dit cela, dans les grandes encycliques sociales.
    Ce que les papes ont dit, c’est que le fruit du travail doit permettre la subsistance de la famille. C’est bien différent.
    Et concrètement, si les patrons devaient verser un salaire plus important aux pères de famille nombreuse, eh bien que feront-ils : ils n’embaucheront que des célibataires !!! Ce qui tournerait au préjudice desdits pères de famille nombreuse.
    Conclusion : le salaire est la contrepartie du travail. Le reste, ce sont des allocations, des subsides etc;

  15. Les “caisses de compensation” étaient une bonne chose mais à l’origine elle n’étaient pas obligatoires. Si l’état ne s’en était pas mêlé une fois de plus ces cotisations ne seraient peut être pas sur le point de disparaître. Et que personne ne vienne dire que les patrons sont méchants et que si ce n’était pas obligatoire ils ne cotiseraient pas : ce sont bien des patrons qui les ont mises en place.

  16. Quand on vous dit que le socialisme est anti social, c’est vérifié tous les jours !

  17. Je constate qu’une fois de plus la doctrine sociale de l’Eglise dérange les patrons catholiques d’aujourd’hui.
    La solidarité semble tout aussi dérangeante pour ceux qui considèrent qu’ils ne doivent pas participer à un effort collectif en faveur des familles. Etre employeur signifie aussi prendre en charge ceux qui concourent à la richesse de l’entreprise.

  18. Il faut être précis, la suppression des cotisations sociales familiales assises sur les salaires ne peut avoir que 2 conséquences:
    – la disparition des prestations sociales familiales.
    – l’augmentation d’autres impôts.

  19. que l’état paye des AF n’est pas en soi mauvais mais depuis des décennies il y a détournement de ces AF pour l’immigration, elles devraient être donné à ceux qui se donnent la peine de travailler pour le pays.
    Elles pourraient être financer par une part de TVA sur les exportations!

  20. Auguste et qq autres ont raison : ce ne sont plus les entreprises qui gèrent les allocs.
    Débarrassons les entreprises de toutes charges sociales (maladie et retraites, plus allocs etc…..et que chacun s’assure EN RECEVANT DES SALAIRES QUASIMENT DOUBLES. La solidarité (allocs, chomage,etc….) sera prise en charge soit par des oeuvres soit pas l’Etat par l’impôt. Comme cela sera clair : on saura qui paie quoi et combien.

  21. ”En 2014, le socialiste Hollande revient donc sur cet acquis social et fait retourner la France au libéralisme sans foi ni loi ni famille.”, nous dit M. Daoudal.
    Mais c’est excessif et faux : aux USA, sans alocs familiales, la natalité est plus forte qu’en France, où depuis 2 ans, avec les allocs, nous ne remplaçons plus les générations. Y compris avec ”nos immigrés” présentés comme notre chance démographique.

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