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Bioéthique

Fécondation in vitro et taux de naissances de jumeaux

Unknown-42Le taux de naissances de jumeaux a presque doublé dans les pays développés en quarante ans en raison notamment de l'assistance médicale à la procréation. Cette hausse est préoccupante, car ces bébés sont plus fragiles, selon une étude diffusée hier. Le Pr Gilles Pison, professeur au Muséum national d'histoire naturelle et chercheur associé à l'Institut national d'études démographiques (Ined), avec ses collègues néerlandais Christiaan Monden (Université d'Oxford) et Jeroen Smits (Nimègue, Pays-Bas) ont constaté que l'effet de l'AMP est en moyenne trois fois plus important que celui du retard des maternités dans "ce boom des jumeaux" sur la base des données de 32 pays, dont une majorité de pays européens mais aussi l'Australie, le Canada, les États-Unis, la Nouvelle-Zélande, etc.

"Nous ne savons pas si cette hausse va se poursuivre, mais celle-ci est de plus en plus perçue comme un problème de santé publique".

Car les grossesses gémellaires sont plus à risque (entre autres risque de diabète gestationnel et dépression post-natale pour la mère). Les accouchements sont souvent déclenchés et les jumeaux naissent souvent prématurés avec des taux de mortalité infantile plus élevé.

Rappelons l'enseignement de l'Eglise sur l'assistance médicale à la procréation :

"L’Instruction Donum vitae avait déjà fait observer que la fécondation in vitro implique l’élimination volontairement acceptée d’un nombre conséquent d’embryons. Certains pensaient que cela était dû à une technique encore imparfaite. L’expérience a montré, au contraire, que toutes les techniques de fécondation in vitro se déroulent en réalité comme si l’embryon humain était un simple amas de cellules qui sont utilisées, sélectionnées ou écartées.

[…] La pratique courante désormais dans de nombreux pays est de stimuler l’ovulation pour obtenir un grand nombre d’ovocytes qui sont alors fécondés. Un certain nombre parmi les embryons ainsi obtenus sont transférés dans l’utérus, tandis que les autres sont congelés pour d’éventuelles interventions reproductives futures. La finalité du transfert multiple est de garantir, dans la mesure du possible, l’implantation d’au moins un embryon. Pour atteindre cet objectif, on implante un nombre d’embryons plus grand que le nombre d’enfants désiré, en prévoyant que certains seront perdus et que l’on évitera  dans tous les cas, une grossesse multiple. Ainsi, la technique de transfert comporte en réalité un traitement purement instrumental des embryons. Ni la déontologie professionnelle commune, ni les autorités sanitaires n’admettraient, dans aucun autre domaine de la médecine, une technique comportant un taux global aussi élevé d’insuccès et de pertes. Les techniques de fécondation in vitro en fait sont acceptées, car on présuppose que l’embryon ne mérite pas, ici, un plein respect dans la mesure où il entre en concurrence avec un désir qu’il faut satisfaire. 

[…] L’Eglise considère aussi comme inacceptable au plan éthique la dissociation de la procréation du contexte intégralement personnel de l’acte conjugal : la procréation humaine est un acte personnel du couple homme-femme qui n’admet aucune forme de délégation substitutive. L’acceptation tranquille du taux très élevé d’avortement que comportent les techniques de fécondation in vitro démontre de manière éloquente que la substitution de l’acte conjugal par une procédure technique – outre sa non-conformité au respect dû à la procréation, laquelle n’est pas réductible à la seule dimension de reproduction – contribue à affaiblir la conscience du respect dû à tout être humain. La reconnaissance de ce respect est au contraire favorisée par l’intimité des époux, animée par l’amour conjugal.

L’Eglise reconnaît la légitimité du désir d’avoir un enfant, et comprend les souffrances des conjoints éprouvés par des problèmes d’infertilité. Ce désir ne peut cependant passer avant la dignité de la vie humaine, au point de la supplanter. Le désir d’un enfant ne peut justifier sa «production», de même que celui de ne pas en concevoir ne saurait en justifier l’abandon ou la destruction."

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